Minimum Viable Product et design

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Je parle souvent du Minimum Viable Product (MVP). Une des réactions est la peur qui vient avec la mise en ligne d’un produit pas super top notch. C’est comprenable, on a qu’une chance de faire bonne impression, non?

Ça c’est si c’est t’es parano. Quand t’es chillax, tu peux rencontrer la femme de ta vie même en robe de chambre, pantoufles d’Homer Simpson aux pieds, pas rasé un lendemain de veille.

Pour une startup qui est à court de moyens et qui n’a que peu de temps devant elle, mieux vaut se concentrer sur un produit visuellement correct que d’attendre la perfection. Done is better than perfect que les anglos disent.

Le design n’est visiblement pas ma force. Faire un produit qui répond à un besoin l’est cependant. Alors pour mettre DashThis au monde voilà près de 3 ans, j’ai concentré mes énergies sur le contenu plus que sur le contenant.

Je me suis amusé sur la Wayback machine à voir ce que DashThis avait l’air au tout début. Voici la première version mise en ligne :

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Assez simple disons… Certains diront laid, affreux, amateur. Pire : No way que je vais payer via un site qui a l’air de ça.

Et pourtant!

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Quelques réflexions sur les investisseurs, fusions ou acquisitions

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Ça fait déjà quelques personnes qui m’écrivent pour savoir ce que je pense de certains événements qui chamboulent la vie d’une entreprise à savoir un investissement (un investisseur qui prend une participation), une fusion ou une acquisition.

Ayant moi-même été appelé à réfléchir et vivre ce genre d’opportunité au cours de mon cheminement d’entrepreneur (fait 15 ans+, rien pour me rajeunir), je peux vous dire que ce n’est pas quelque chose que l’on doit prendre à la légère.

À première vue, c’est l’fun d’avoir ce type d’opportunité. On voit la montagne de fric devant nous et on se dit qu’enfin, nos efforts payent.

Mais!

Ce n’est pas le père Noël qui nous fait un cadeau. Ce sont des gens d’affaires qui veulent voir un retour sur leur investissement. Ça, ça veut dire que tu dois livrer du rendement.

A moins d’avoir un vieil oncle riche qui te donne du fric sans regarder ce que tu fais avec, la réalité est que jouer avec le fric des autres vient avec des responsabilités.

Tu étais bien dans tes patentes tout seul comme boss? C’est fini ce temps-là. Il y a des gens qui vont regarder par-dessus ton épaule et te demander régulièrement des comptes. Comme un pote m’a déjà dit : Ton investisseur devient ton plus gros client.

Un autre me donnait ce conseil : Retarder le plus possible le financement externe pour éviter d’être trop dilué. Ce qui te coûte 25% des parts cette année pourra peut-être t’en coûter que 10% l’année prochaine.

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On est arrivé à Noël en même temps que tout le monde

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Noël pour une startup, c’est la fois dans l’année où on réalise qu’on est encore en vie et qu’on a passé avec succès à travers toutes sortes d’histoires. Quand on dit qu’une startup c’est comme une montagne russe, c’est drette ça. Noël, c’est comme arriver à l’embarquement après avoir fait un tour vraiment cinglé. Avant de repartir pour un autre tout aussi débile.

Autre tour avec un parcours différent. Des montées amusantes où on se sent le roi du monde, des descentes qui nous mettent nos trippes dans la gorge, des loops et virages qui nous font perdre nos repères, des bouts dans le noir total, des bouts où les rails ne sont pas encore construits, etc.

Bref, bien du plaisir, mais aussi des moments de doutes et de désespoir.

A l’opposé des entreprises établies qui « roulent » toutes seules, il y a les boîtes comme la nôtre pour qui c’est moins évident de passer à travers une « autre » année. Plus on passe à travers ces années, plus on augmente nos chances de survie. Pour nous, ça fait presque 3. Le point tournant est le cap des 5 ans où 80% des entreprises en démarrage ne se rendent pas.

Noël, c’est aussi un moment de congé « obligatoire ». C’est facile de ne pas être totalement en vacances durant l’été. Noël, je trouve ça plus compliqué. Je dois travailler en cachette! Autrement j’ai les flots dans les pattes qui m’achalent pour aller jouer dehors.

Une chance qu’ils m’achalent!

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2 erreurs et 2 bons coups en 2 ans

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Je dis souvent que le succès d’un projet dépend de pas grand-chose. Du travail, beaucoup même, c’est évident. Mais quand on demande à quelqu’un pourquoi il a réussi ou échoué, c’est rarement par manque de travail. C’est souvent des événements ou  décisions bien précis qui font la différence.

Par exemple, au secondaire j’étais gêné de joindre l’équipe de football. J’ai finalement sauté dans la piscine et ça a été déterminant pour la suite. Le football m’a changé du tout au tout. J’ai appris à me forcer pour devenir meilleur. J’ai appris qu’avec le bon mindset on pouvait renverser des joueurs 2 fois plus gros. Bref, j’ai appris à devenir un gagnant et à assumer les efforts que ça prend pour le devenir. Objectifs. Focus. Motivation. Toute la patente.

Alors, après un peu plus de 2 ans avec DashThis, qu’est-ce que le Steph a fait de bon et de moins bon?

Dans le moins bon :

Penser que je pouvais me libérer des ventes. Au départ, j’étais le gars techno et je m’étais adjoint d’un gars au développement des affaires. La réalité m’a vite rattrapée : c’était mon projet et ma vision. Je connaissais tout sur le bout de mes doigts. Il n’y a pas meilleur vendeur que le fondateur dans une startup. Point.

Si t’aimes pas la vente. Lance toi pas en affaires.

De gars techno, je suis devenu le gars au développement des affaires. Quand on parle de zone de confort, ce n’est pas vraiment la mienne. Heureusement, je m’en sors pas si pire!

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Les 3 conditions essentielles d’une startup qui réussit: Le fric, Le fric et le fric.

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Je me suis récemment mis à paraphraser les 3 conditions d’un bon placement immobilier à la sauce startup. Les grands bonzes de l’immobilier connaissent par cœur les 3 règles du succès:

Location, location, location.

Si on convertit ça pour les startups, ça serait :

Le fric, le fric, le fric

Le fric parce que sans revenus, sans modèle d’affaires ou sans clients (un client ça paye, un utilisateur, pas nécessairement) c’est un hobby. Un passe-temps. Un organisme sans but lucratif peut-être. Mais définitivement pas une business.

Le fric parce que même si vous avez des investisseurs qui vous disent de vous concentrer sur la base d’utilisateurs avant les revenus, il faudra tôt ou tard faire sonner la caisse. Et soyons sérieux, les Facebook et Instagram de ce monde sont une exception plutôt que la règle. Pour le commun des mortels, le fric devrait faire partie du quotidien au même titre que le produit et le marketing.

Le fric parce que, pour ceux qui rêvent de liberté du moins, c’est le chemin à prendre. Avec des revenus, surtout des profits, ça donne du poids face à des investisseurs ou des acheteurs. C’est plus facile de contrôler son avenir. Comme quand papa payait tout versus quand vous avez eu votre premier boulot. Vous vous souvenez de votre premier chèque de paye, n’est-ce pas? Ce chèque c’était un passeport pour la liberté!

Le mien, alors que je bossais dans un resto chinois, était de 200 quelques dollars. Ayoye la joie! Je venais de décupler mon pouvoir d’achat!

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C’est pas signé, mais ça va marcher. C’est certain!

On devient plus terre-à-terre avec le temps. On ne croit plus au père Noël. On ne croit plus ce que dit un politicien. On s’est fait à l’idée qu’il n’y a que deux choses inévitables : La mort et les impôts.

Et si vous êtes comme moi, on ne s’en fait plus avec un client qui dit qui va signer. On pourra fêter quand ça sera signé, mais pas avant. Et encore. J’ai appris à fêter quand le chèque est bel et bien encaissé.

Ha, je me rappelle ma jeunesse. Chaque fois qu’un client me disait « ok, j’embarque » je sautais de joie. Comme quand on trouve un 20$ par terre.

Si tous ceux qui m’ont dit ça dans les 15 dernières années avaient réellement signé, je serais sûrement plus riche que Crésus.

Mais non. On apprend vite à déchanter quand on voit que les belles paroles ne se transforment pas toujours en signatures. Délais. Détails. L’avocat dit ça. L’associé était pas au courant. Budget coupé. Nouveau directeur chez le client. Le département des achats n’a pas approuvé. Fin d’année budgétaire. Etc. Les raisons sont infinies quand faut justifier qu’on ne signe plus.

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Un an sans bureau

Pour paraphraser le pote Michael et son « un an sans voiture », voici un bilan de notre année sans bureau. Mais contrairement à Michael, je ne ferai pas de photo zen pour illustrer mon propos 😉

Donc, comment ça se passe la vie d’une boîte Web sans bureau? Très bien! En fait, si ça n’allait pas bien, je doute que nous aurions duré 1 an. J’ai demandé récemment à ma gang leur avis sur la situation et pas un aimerait qu’on ouvre un bureau : Ils étaient unanimes : NO WAY!

Le travail à la maison a beaucoup d’avantages.

  • Pas de trafic (des fois je m’enfarge dans les jouets des flots en descendant au bureau, mais rien de plus)
  • Pas besoin d’une 2e auto (c’est grosso modo 10 000$ d’épargné par année)
  • Pas de frais de loyer (c’est le coût d’un employé ou presque)
  • Plus facile de garder les enfants malades à la maison ou lors de tempêtes
  • Je ne me sens pas mal de faire une sieste ou de partir 2h en vélo l’après midi
  • On se fait déranger moins souvent par les distractions d’un bureau
  • Beaucoup de liberté, flexibilité, d’autonomie. La confiance règne.
  • Avec les outils de collaboration que nous avons (Lync de Microsoft, Google Docs, etc) et une webcam, c’est comme si nous étions dans un bureau de toute façon.

Mais bien sûr, il y a aussi des inconvénients :

  • Ça demande plus d’autonomie et de discipline
  • Ce n’est pas fait pour tout le monde (tsé le gars qui n’arrive pas à vider une botte pleine d’eau même si les instructions sont sur le talon)
  • La proximité peut aider à favoriser l’échange d’idées (mais sans être nécessaire)
  • Ce n’est pas fait pour tous les types d’entreprise (ça se prête bien aux boîtes de produits virtuels)
  • Probablement plus compliqué pour les grosses équipes

On peut résumer le fait d’avoir fait une croix sur le bureau comme étant un choix de style de vie. J’ai déjà dit qu’on travaille fort et qu’on s’amuse fort. Je dis aussi que lorsque ton boulot est fini, passe donc tu temps avec tes kids, tes amis, va faire du sport, sort ta blonde, bref, fait n’importe quoi d’autre que d’être au travail.

Vous allez me dire que ça doit être difficile si mon bureau est à la maison? Quand c’est un style de vie, ce n’est pas le genre de truc qui nous embête.

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On jase politique ou non sur Facebook?

Les élections s’en viennent bientôt. Comme à chaque fois, l’envie irrésistible de partager ses opinions politiques sur Facebook se présente. Est-ce une bonne chose?

De un, je vais parler seulement de Facebook parce que ceux qui vont voir mes commentaires sont des gens avec qui j’ai une entente tacite, c’est-à-dire que nous nous sommes mutuellement acceptés comme « amis ». Twitter, c’est plus du n’importe quoi alors que Linkedin, comme c’est professionnel, mieux vaut garder une nuance entre business et politique.

Alors, on politique ou on ne politique pas sur Facebook?

Tout d’abord, je sais que la politique ça emmerde bien des gens. Et je sais que ceux qui passent des opinions politiques sur Facebook, dont moi, en emmerdent plusieurs. Suffit de passer un commentaire sur Occupation Double pour avoir 200 likes, mais hého, si tu parles d’une mesure débile annoncée par le PQ… silence radio.

Boring comme dirait Homer.

Perso, je trouve ça désolant de me sentir mal ou gêné de participer au débat politique. On a tendance à l’oublier, mais aux dernières nouvelles, voter afin de choisir ceux qui vont faire les lois et décider comment dépenser tout notre fric pendant les 4 prochaines années méritent qu’on y accorde attention.

On voit ce que ça donne ces jours-ci. Quand on dit qu’on a les politiciens qu’on mérite, ce n’est pas faux.

Combien de gens dans votre entourage passent plus de temps à magasiner leur lave-vaisselle que celui qui va les représenter? Pas surprenant qu’on se ramasse avec un tas de politiciens qui sont entourés de spécialistes en image. Ils savent trop bien que bien des gens votent « parce qu’on aime ou non sa face ».

Le contenant avant le contenu quoi.

Pour preuve, Françoise David a eu une très bonne note aux dernières élections suite à son débat à la tivi. J’avoue, elle se démarquait des autres avec son ton calme et ses commentaires rassembleurs. Mais avez-vous lu le programme de Québec Solidaire? Un billet aller-simple pour un désastre économique.

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On travaille fort. On s’amuse fort.


We work hard. We play hard. Un classique!

Je pense que la plupart des entrepreneurs vous diront qu’il faut que démarrer une entreprise soit amusant pour endurer toute la merde les efforts qui viennent avec. Mieux, je pense que la plupart diront que c’est inutile d’être un bourreau de travail et bosser 100 heures par semaine.

En effet, passé un certain seuil, on a trop la face collé sur l’arbre qu’on ne voit plus la forêt. Et ce n’est pas évident de s’arrêter quand il y a encore des choses à faire.

Combien de fois que je me suis dis que je dois terminer tel truc le vendredi soir pour que le client soit content.

Et bien depuis quelques années, le client attend maintenant au lundi. Le vendredi c’est un jour sacré. Passé 16h, il n’y a pas grand chose qui pourrait me faire rater le martini spécial Steph et m’empêcher de cuisiner un super snack au bistro chez Steph.

Le week-end? Je prends quelques emails, fais 2-3 suivi, clair peut-être un peu de paperasse, mais je passe maintenant rarement plus de 2 heures à bosser. Le week-end, c’est le temps pour faire autre chose. En premier lieu, jouer avec les mômes, parler à ma blonde, recevoir des amis à souper, faire une ride de vélo de 4 heures, une power nap, écouter le football, etc.

Bref, n’importe quoi sauf travailler.

Déjà que la semaine est plutôt bien remplie. Ce n’est pas rare que je travaille jusqu’à 23h. Un moment donné, faut pas virer fou non plus. Tout est question d’équilibre. Et moi mon équilibre je la trouve dans un week-end vide de boulot. L’ordinateur fermé.

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Est-ce que ça fonctionne le cold email?

Alors mon pote, tu viens de terminer la première version de ton produit, tu es prêt à lancer ta startup et vendre des millions d’exemplaires? Mais holà, tu te rends vite compte que d’aller chercher les 10 premiers clients est plus dur que d’aller chercher les 100 suivants.

Zut.

Toi qui pensait que ça serait facile. Submit URL dans Google et hop, les ventes entrent au camion. Malheureusement, si c’était si facile, ça ne serait pas amusant.

Alors quoi? Tu te dis que tu vas contacter des clients potentiels. Bonne idée! Ça semble logique. Si la montagne ne vient pas à toi, va à la montagne tsé! Et puis, contrairement à du cold call, le cold email ce n’est pas gênant.

Mais avant de perdre ton temps, tu décides de chercher sur Google pour voir si d’autres ont déjà passé par là et s’ils ont eu du succès. Bonne idée! La question : Est-ce que ça fonctionne le cold email?

La réponse courte : Non.

La réponse longue. Non.

Aux débuts de DashThis, et même encore récemment pour tester, j’ai dû envoyer pas moins de 1000 emails à des prospects ciblés. Des fois j’avais un nom de personne, des fois non.

A/B testing a fond. Utilise Linkedin pour trouver les bonnes personnes. Teste plusieurs approches. Essaie d’entrer par les ventes. Essaie d’entrer par le support. Essaie d’entrer par la direction…

Résultat? Beaucoup d’efforts pour pas grand-chose. Ho oui, j’ai eu des clients directement grâce à ça. Un très bon même qui nous a donné notre 2e mandat d’importance.

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