Il y a de quoi qui me gosse avec la business sur le Web. Depuis longtemps d’ailleurs. Pourquoi les affaires sur Internet sont-elles si différentes des affaires traditionnelles? Par différentes, j’entends que la majorité des startups semblent peu se soucier d’un besoin réel. Au contraire, plusieurs placent le produit avant le besoin en ayant l’impression de combler un besoin.
Je dis n’importe quoi? Regardez les startups ici et là puis dans toutes les startups camps de ce monde. Puis faisons la démonstration par l’absurde : Qu’elle est la différence entre la startup au goût du jour et ces 30 inventions stupides?
Notez que je n’ai rien contre les entrepreneurs. Au contraire, j’encourage ça. Mais les très faibles barrières à l’entrée inondent le marché de produits et services totalement inutiles.
Dans les affaires traditionnelles, un entrepreneur voit une opportunité dans un besoin quelconque. Il imagine une solution et pense à un modèle d’affaires pour rendre son idée payante. Développe un concept, le test auprès de clients potentiels et s’assure que ça corresponde bien au besoin puis que des gens sont réellement prêts à payer en échange.
Dans les affaires façon Internet qui a court depuis la fin des années 1990, c’est la course à qui sortira le prochain buzz. L’idée n’est plus de résoudre un problème avec une vision à long terme et d’en retirer un profit, mais de lancer n’importe quoi, l’offrir gratuitement et espérer que ça débloque.
Après ça, on s’étonne que la plupart des projets meurent avant de souffler leur première bougie.
Peut-être qu’il serait bon de rappeler de temps en temps qu’en affaires Internet n’est qu’une boîte à outils de plus pour régler des problèmes. Pas une lampe magique. Internet devrait être au service des affaires et non l’inverse. Des fois, ça aide comme un tournevis pour visser une vis. Des fois ça nuit, comme un bazooka pour planter un clou.
Vous avez beau vous trouver génial d’inventer un parapluie à cigarette, reste que si personne n’en veut, c’est seulement bon à agrémenter les palmarès d’inventions stupides. Ce n’est pas différent sur le Web.
Notons aussi que le monde des affaires sur Internet est très jeune. 15 ans? 20 max? Comparé à l’industrie chimique, l’immobilier, le transport, la finance c’est extrêmement jeune. Et comme dans toute nouvelle industrie, n’importe qui lance n’importe quoi. Comme il y avait des centaines de fabricants d’autos au début du siècle dernier, de compagnies aériennes au milieu et de fabricants d’ordinateurs personnels à la fin.
La bonne nouvelle là-dedans c’est que tôt ou tard le gros bon sens reprendra le dessus. Les plus futés réussiront à exploiter Internet pour réussir en affaires. GoDaddy, 37 Signals, Google, Dell, eBay, LesPacs, MailChimp, Zynga et DuProprio sont de bons exemples. Les autres, mourront avec leur produit stupide qui a pris le chemin des poubelles. Shwowp, Cuil, Capazoo, Sumazi sont également de bons exemples, mais pour les mauvaises raisons.
Bref, un post-It pour se rappeler les mots SWOT et Marketing Mix ne ferait pas de tort a plusieurs wannabe entrepreneurs, Web ou non.