Startup et champ de mines

Si on vous demandait de traverser un champ de mines sachant que vous avez une chance sur trois de mettre le pied au mauvais endroit, vous seriez un peu nerveux et avanceriez prudemment n’est-ce pas?

C’est pourtant comme ça qu’on devrait se sentir dans une startup en mode bootstrapping.

Sachant que le financement et cashflow sont limités, chaque action qui demande moindrement du temps à un impact direct sur la survie de l’entreprise. Dans un tel contexte, aussi bien devenir expert à faire les bons choix!

Par contre, ce mode « survie » a l’avantage d’aiguiser le sens des priorités et d’aider à garder le focus au bon endroit.

Par exemple, serait-il judicieux pour une startup en démarrage qui bootstrappe d’organiser un événement ou bien d’aller serrer des poignées de main dans un coûteux événement hors pays?

Non, bien sûr. Ça, c’est le luxe de startups établies ou bien financées.

Autrement, tout ce qui ne fait pas entrer directement du pognon dans les coffres est à proscrire. Comme le sucre pour un diabétique.

Développer une nouvelle fonctionnalité, ce nice-to-have que certains utilisateurs ont suggéré? Non.

Aller à différents 5 @ 7 de l’industrie ou de la chambre de commerce alors qu’on n’a pas fini de développer son produit? Non.

Se faire faire de belles cartes d’affaires, louer un bureau sur une chic rue du quartier des startups et aller dîner au resto 4 fois par semaine? Non.

Faire un tas de pub adwords alors que le Cost to Acquire Customers (CAC) n’est pas rentable par rapport aux revenus générés? Non.

Adapter son produit pour répondre aux demandes d’utilisateurs qui se traduiront directement en ventes? Oui.

Faire des partenariats de distribution qui nous coûtent pas une cenne up front? Oui.

Optimiser son funnel de ventes et le taux de conversion? Oui.

C’est peut-être l’expérience qui parle, mais l’optimisme tue plus souvent qu’autrement. On croit que tout va bien parce qu’on se vante à son entourage d’être un entrepreneur. Mais un jour la réalité frappe et on se rend compte que le pognon flambe et que la fin approche.

Oups!

On se dit alors qu’on aurait dû faire plus attention aux dépenses et se concentrer uniquement sur les ventes. Ça vous dit quelque chose? Je l’ai déjà fait et j’ai retenu la leçon.

Bref, si comme entrepreneur en démarrage vous ne voyez pas chaque move comme étant celui qui foutera votre projet en l’air, vous êtes peut-être trop optimiste. La peur de se planter et l’urgence de faire des revenus sont de meilleurs alliés de la réussite que l’excès de confiance et les belles cartes d’affaires.