Ne pas confondre hobby et business

Pendant mes (trop courtes) vacances, j’ai pu jaser entreprenariat à gauche et à droite tout en observant des commerces dans les régions. Puis quelque fois, je vois des gens plein de bonne volonté confondre hobby, donc un loisir ou un passe-temps, avec un véritable business.

Par exemple, quelqu’un aime fabriquer de la crème glacée et le fait avec passion. Cette personne peut en retirer quelques centaines ou milliers de dollars de revenus comme ça, à temps perdu tout en conservant son emploi régulier. Lâcher cet emploi pour se lancer dans l’aventure de la crème glacée à temps plein est une tout autre affaire. This is no pic-nic comme on dit par chez nous.

Pourquoi transformer un hobby en business?

Pour vivre un rêve, se donner un défi, réaliser quelque chose de grand à nos yeux, pour être enfin son propre patron, etc. Toutes les raisons sont bonnes pour se lancer en affaires. Ou presque. Avec le côté émotif de la chose où l’on se sent rempli de frénésie, qu’on a les yeux pétillants face au voyage qui nous attend, ça prend un côté plus pragmatique, plus réfléchi, plus rationnel : Se lancer en affaires n’est pas une histoire d’amour à l’eau de rose qui finit toujours bien.

La réalité : Peu de chance de survie

Les statistiques au Québec nous disent que moins de 20% des entreprises créées cette année seront encore en activité dans 5 ans. Et une bonne partie ne passe pas la première année. Surtout les micro-entreprises de 5 personnes ou moins. Pourquoi? Le voyage en bateau a mal été planifié.

Le plan d’affaires

D’habitude, je ne suis pas un pro-plan d’affaires. Je trouve ça inutile dans le sens que l’on peut agir au lieu d’écrire. Mais pour bien des gens, c’est un exercice obligatoire. Principalement ceux n’ayant aucune expérience des affaires. Ça permet de réfléchir sur tous les aspects d’une entreprise : les revenus, la concurrence, le marché, etc. Ça permet de s’ouvrir les yeux et de voir si le bateau n’est pas en réalité un vieux radeau rafistolé plein de trous.

Les revenus

Dans les tous les cas, ou presque, des projets qui ne fonctionnent pas, ce n’est pas l’idée qui est en cause, c’est le modèle d’affaires. C’est à dire comment allons-nous générer les foutus revenus pour nous payer un salaire? Pas de modèle d’affaires, pas d’affaires. Point. C’est simple comme ça : S’il n’y a pas assez de revenus pour couvrir les dépenses, ça fait patate. Et s’il y en a, mais que ça ne génère pas de profits intéressants, ça ne sert à rien de quitter son emploi.

L’exemple de la crème glacée

Pour en revenir à ma p’tite dame qui fait de la crème glacée, d’un revenu d’appoint qui lui génère disons 15 000$ par année, elle devra changer de cap pour générer au moins 150 000$ pour couvrir tous ses frais, incluant un ou deux employés si elle ne veut pas travailler 25h / 24, 8 jours / 7. Multiplier ses revenus par 10 est plus facile à dire qu’à faire. Aussi bien être très bien préparé.

Bref, j’encourage tous ceux qui veulent se lancer à continuer d’explorer cette voie, mais de prendre son temps et ne pas surestimer ses capacités. Il faut être bien préparé et connaître ses limites. S’entourer de gens d’affaires est un facteur de succès également. Puis de mettre le focus sur les revenus parce que sans cash flow, il n’y a pas de business. Pour le reste, c’est la partie amusante. Être son propre patron, ça n’a pas de prix!