La pub comme élément clé ou unique d’un modèle d’affaires pour une startup? Pour vrai? Je ne peux pas croire que ça se retrouve encore sérieusement dans des plans d’affaires en 2011. Et pourtant. Le cas typique : Notre site web est unique, on va attirer des millions de gens gratuitement et on va retirer d’importants revenus de pub.
Vraiment?
Pour une startup, quelle sont les chances de se rentabiliser à partir de la pub? C’est-à-dire partir de zéro revenus à on paye les bills et on fait de l’argent.
La preuve par l’absurde
On peut dire que généralement, un site Web fera 1$ de revenus publicitaire pour 1000 pages vues. Ça peut varier un peu pour des audiences ciblées, mais gardons ça simple. On est loin du 50$/CPM que j’avais en 1999.
Mettons que vos frais mensuels, salaires, loyer, etc, s’élèvent à 50 000$.
Ça veut dire que pour être rentable, vous devriez avoir au moins 50 000 000 de pages vues par mois. Rien que ça. Une bagatelle!
Votre optimisme vous fait dire que c’est réalisable? Ok. 50 M de pages vues par mois, c’est 600 millions par année. Proche du milliard. Mettons que vous avez un énorme ratio de pages vues par visite de 5. Ça fait 5 10 (Merci Jipi pour mon erreur de calcul) millions de visites par mois. Right? C’est peu vous pensez? Regardons ces tableaux pour des régies publicitaires qui affichent sur les plus gros sites au pays.
Ça vous placerait donc au 1er rang pour le Canada francophone et probablement dans le top 20 au Canada toutes langues confondues. Moins facile, non? Je le crois également. Un des plus gros sites québécois, cinoche.com à maintenant 1 M de visites par mois. Ce site a 10 ans. Donc atteindre 50 M de pages vues par mois avant d’être rentable? Dans vos rêves.
Pour diversifier
Ceci dit, pour une entreprise qui est déjà rentable et qui a un bon trafic, ça peut être intéressant de diversifier ses sources de revenus. A ce stade, c’est possible de générer des revenus complémentaires avec de la publicité. C’est un peu la cerise sur le sunday, le bénéfice qui sera versé en dividendes. Mais la publicité comme l’air que vous respirez qui vous garde en vie… j’en doute!