Bon, après Culture en péril, voilà que les zartistes en remettent avec Unissonsnosvoix.ca. Cette fois, c’est à visage découvert et ça semble l’initiative tout a fait bénévole de gens du milieu. On y voit plein de beaux zartistes, le cœur sur la main prêt à sauver le monde, discourir de manière élégante sur l’infâme Harper mal-aimé, chef conservateur et petit frère idéologique de Georges W Bush. Le diable en personne quoi. Version canadienne. Il mange même des enfants au petit déjeuner il paraîtrait…
À propos, ça serait amusant de calculer la somme des revenus annuels de cette brochette d’artistes, non? Mon feeling me dit qu’on dépasse légèrement le salaire québécois moyen de 37 K$…
Ceci dit, je pense que c’est de la démagogie et de la propagande insignifiante. Mais! Mais, faut avouer que le Web 2.0 est très utile pour faire passer un message à grande échelle et à peu de frais. Des vidéos, des zartistes bien en vue, un ou deux réseaux sociaux et quelques emails et voilà, on fait passer son message politique les doigts dans le nez.
La connerie du vote stratégique
Si j’étais d’accord avec le contenu, je saluerais l’initiative. Mais bon, quand le but est de promouvoir le vote stratégique « Voter stratégique, c’est voter pour le candidat le plus susceptible de contrer le candidat conservateur. », ça me laisse plutôt perplexe quant à la pertinence de l’action. Perso, je trouve que c’est n’importe quoi, absurde et totalement stupide. Mais ça doit être seulement moi qui n’a rien compris.
Et les subventions aux zartistes?
L’occasion est trop bonne pour ne pas revenir sur les subventions à la culture. En fait, toute cette histoire fait suite aux coupures dans les subventions à la culture. Je ne parlerai pas du côté politique de la chose, mais plutôt de mon point de vue d’entrepreneur.
Je comprends qu’on doive subventionner la culture. Ça prend des musées, des peintres, des poètes et tout le tralala pour conserver, promouvoir un patrimoine et son héritage culturel. La langue française, c’est beau. Patati et patata. D’accord.
Mon problème est l’exagération. Vous savez, ces zartistes qui reçoivent 400 000$ pour produire un album qui ne sera vendu qu’à 6 000 copies. Ces mêmes zartistes ont deux maisons et se paie des restos dont je n’ai pas les moyens. Tout ça, en plus de demander 35 000$ de cachet pour le festival de la botte de foin à St-Clinclin-des-Meumeu lui aussi subventionné.
Ces mêmes zartistes bien-pensants qui nous font la morale et à qui les médias accordent trop d’importance. Ils sont experts en politique, économie, sciences, environnement, justice sociale, etc. Ils pleurent sur le pauvre sort de leurs centaines de collègues qui ne gagnent que 25 000$ par année. Et si on coupait le cachet bien gras des zartistes pour augmenter la part des techniciens et autres artisans?
Est-ce que j’ai parlé de Star Académie qui demande des crédits d’impôt, mais qui refuse de dévoiler le nombre d’appels à 1$ reçus? Apparemment que ça ne fait pas de profits ce « documentaire-réalité ». Yeah right…
Puis l’entrepreneurship et le sport là dedans?
Ça m’amène à parler des subventions dans d’autres domaines qui me tiennent à cœur : L’entreprenariat et le sport. Pourquoi promouvoir et subventionner un voyage d’une troupe de théâtre à Londres (un beau voyage en gang sur le bras) alors que ce même pognon pourrait servir à lancer une petite entreprise? J’ai appris à me débrouiller seul, mais il y a des fois où je n’aurais pas dis non à une aide pour créer mon entreprise. J’ai déjà essayé et je préfère m’en passer. C’est tout dire.
Même chose pour le sport. Je viens d’une école privée (St-Jean Eudes) où nous avons appris à nous débrouiller plutôt que de quêter et attendre que les autres paient pour nous. Nos équipements et terrain de football? Payé avec les dons de la communauté et en vendant des caisses d’oranges puis réalisé par des corvées. Tout le monde travaille, joue de la pelle et à les mains dans la boue. Gratos. Pour le bon plaisir de servir sa communauté.
Nos instruments de musique? Même chose. Pas une cenne de subvention. C’est un modèle très populaire aux États-unis, c’est-à-dire que les organismes se débrouillent pour s’autofinancer. On demande aux anciens de redonner, on trouve des commanditaires, etc. Suffit de visiter un campus américain pour comprendre le pouvoir de la débrouillardise et du sentiment d’appartenance.
Si ce n’est pas assez payant pour en faire un métier alors c’est un hobby
Je joue au football avec mes potes. Mais je suis trop nul pour en vivre. C’est donc un hobby. Pourquoi le gouvernement me subventionnerait alors que ça rapporte que dalle? C’est plate, mais c’est de même. Pour vivre du football, faut faire parti des meilleurs et je ne fais pas parti des meilleurs. Je joue de la musique aussi… et c’est aussi un hobby.
Bref, le problème n’est pas les subventions comme tel. Le problème est de subventionner les bonnes personnes pour les bonnes raisons. Encourager un artiste à démarrer, lui donner une chance, d’accord. Subventionner un zartiste déjà millionnaire dont personne n’achète les albums? Non. Et puis ce n’est pas interdit de faire comme le reste du monde et de travailler pour arriver à ses fins. Après tout, attendre que le gouvernement nous donne un chèque de paie, ça fait des gros enfants gâtés qui font des crises parce qu’on ne leur achète pas de bonbons. Allez, bottez-vous le cul un peu.