Needium et la dure réalité des startups

Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais selon toute vraisemblance, l’aventure Needium serait terminée (rien d’officiel, mais les signes de vie sont plutôt faibles). Une fin comme la plupart des startups Web : Un échec.

Pourquoi j’en parle si c’est une banale fermeture comme tant d’autres? Principalement parce que Needium est une des entreprises phares du monde startup québécois. Tout le monde du milieu en avait entendu parler. Tout le monde connait Sylvain Carle et Sébastien Provencher, les fondateurs.

Même avec des vedettes du milieu, même avec un million en financement, démarrer une entreprise Web est un pari risqué où il y a plus de perdants que de gagnants. C’est plate, mais c’est ça. Si c’était facile, tout le monde le ferait.

D’ailleurs, pas mal tout le monde se doutait que c’était le début de la fin quand l’un et l’autre ont annoncé leur départ en même temps. Une startup qui perd ses deux fondateurs en même temps à ce stade-ci? Difficile de penser que c’était parce que la compagnie faisait des millions de profit et que l’avenir était radieux.

Bien sûr, on aurait espéré un meilleur dénouement pour eux. Personne ne se réjouit d’un échec. Mais c’est ça aussi entreprendre, c’est d’essayer sachant qu’on a que peu de chances de réussir.

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Facile lancer une entreprise SaaS?

Ça fait déjà 16 mois que je bosse sur DashThis. Beaucoup de progrès ont été fait. Les revenus sont là et nous sommes maintenant six à bosser là-dessus plus un autre qui se joindra à nous dans 2 semaines.

Tout ça n’aurait pas été possible si nous n’avions pas pris le détour du service personnalisé. En effet, avec un plan moyen à 99$ par mois, un taux de conversions de 3%, ça prend donc 850 clients actifs pour faire 1M$ de dollars de chiffre d’affaires. Puis pour les avoir, il aura fallu s’être fait connaître auprès d’environ 30 000 clients potentiels.

Arrangez-ça comme vous voulez, on ne retient pas l’attention de 30 000 personnes ciblées, des décideurs en plus, dans un domaine niché en 3 jours. Sans parler du cycle de vente.

Rien d’une balade dans le parc quoi.

Le service personnalisé présente 3 gros avantages :

Des entrées d’argents importantes

Avec un seul projet, nous pouvons encaisser 2 000, 5 000 ou même 25 000$. Ça remplit bien la cagnotte et ça permet de payer l’épicerie.

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Politique et business, « it’s complicated »

Une règle de business vieille comme le monde veut qu’on ne doit pas mélanger business et politique. Comme si la personne en affaires aurait un devoir de réserve face à ses opinions politiques. Pour reprendre le descriptif de relation de Facebook: « It’s complicated »

Mais un moment donné, c’est difficile de cacher ses orientations politiques. En vieillissant on accorde plus d’importance à cette sphère qui a beaucoup d’impact sur notre vie. Il est donc légitime d’en parler et de débattre des idées.

Pire, ça devient frustrant quand on voit cette belle gauche « progressiste » aux mille vertus nous faire la leçon à tout vent sans se cacher. Ont-ils le monopole de la vérité et de la bonne foi? Non.

Quand on est plus de droite au plan économique, il faut presqu’avoir honte de le dire sous peine de se faire dire « on sait ben toi, t’es riche! », « l’argent fait pas le bonheur » ou bien « T’as pas de consience sociale ».

En réalité, mon humble succès et celui de plusieurs autres ont été bâtis pierre par pierre avec un mélange de risques et efforts qu’une majorité de personnes ne ferait pas. En réalité, je rêve d’une société riche composée d’individus qui sont capables de relever des défis. Pas des mous qui attendent après le gouvernement pour régler leurs bobos. Notre héritage de la culture catholique française veut que ça soit mal vu de faire de l’argent, d’avoir du succès, de performer, d’essayer et de réussir.

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Ces bureaucrates qui emmerdent les entrepreneurs

Il y a de ces enveloppes qui disent tout avant même de les avoir ouvertes. Par exemple, celle qui porte la mention « Office Québécois de la Langue Française – Division des plaintes ».

Ho boy. On sait d’instinct que ça ne peut être une bonne nouvelle. Qu’on n’a pas gagné de iPad, mais plutôt qu’on devra (encore) perdre temps et énergie avec notre chère bureaucratie.

Dans les faits, ce qui m’est reproché est d’avoir mis le site de ma compagnie uniquement en anglais. Ça ne respecte pas la loi, j’en conviens. Mais je ne demande pas un passe-droit éternel, seulement un peu de gros bon sens.

Gros bon sens?

Oui. Mettre le site uniquement en anglais est une décision d’affaires. Pourquoi? Parce que notre marché est mondial, parce que 98% des clients sont à l’extérieur du Québec et surtout, qu’à ce stade-ci, supporter deux langues est compliqué pour une entreprise en démarrage comme la nôtre. Auto-financée en plus.

Est-ce qu’on crache sur le français? Mais pas du tout! Ça fait partie des plans. Tout comme traduire le site en italien, allemand, portugais, russe, suédois, espagnol, etc. Parce que, je le rappelle, notre marché est mondial.

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Combien vaut une entreprise en démarrage?

J’ai eu quelques bonnes discussions ces derniers temps au sujet de l’évaluation d’une startup ou « valuation » en anglais. Des débats presque philosophiques ma foi!

En effet, avec la recherche de financement il faut se questionner sur la « valeur » de l’entreprise pour mesurer notre risque. On ne risquera pas notre maison si on pense que ça vaut des pinottes. Aussi, viennent des gens qui montrent un intérêt à « pisser dans l’pot » comme j’aime dire. Bien sûr, personne ne fait ça pour nos beaux yeux alors tous s’attend à une contrepartie en retour.

C’est là que le fun commence : Combien ça coûte pour combien de parts? Ou plus simple, combien ça vaut ton entreprise?

Ça dépend toujours de quel bord de la table on se retrouve. D’un côté, c’est jamais assez cher, de l’autre toujours trop. L’idée est d’arriver à un milieu qui satisfait tout le monde.

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Startup et point de bascule

On a beau avoir de l’expérience dans le démarrage d’entreprise, on apprend à chaque fois et ça ne se passe jamais comme la précédente.

En 1997, j’ai juste eu à programmer, avoir un peu de talent et être à la bonne place au bon moment. Puis du jour au lendemain je faisais 10 000$ par mois à partir de mon sous-sol (US avec le dollar canadien à 0.63$!) avant de revendre à gros prix avant que la bulle ne pète.

Facile!

En 2005, le contexte de consultant où je bossais m’a permis de lancer Percute à peu de frais. Puis cette idée de faire des Swaff m’a amené vers un nouvel associé doué de la parole qui a ce don de faire aligner des planètes. Résultat, Nofolo est né d’un accouchement sans complication, en bonne santé et se porte très bien aujourd’hui.

Facile!

En 2011, je lance DashThis. Pour une fois, ce n’est pas aussi facile. On peut comparer ça aux études universitaires versus secondaire. Là, je dois travailler fort en étant très incertain du résultat. D’ailleurs peu de gens vont croire à mon projet.

Comme sauter en parachute et douter qu’on a bien vérifié d’avoir mis le parachute dans le sac.

Persévérance et travail acharné. C’est pas mal ça.

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Dans le business du non-sexy

On entend beaucoup parler des vedettes, des nouveaux kossins au goût du jour, de la nouvelle startup qui a le spotlight parce qu’elle fait un geolocal-instagram-social-gamify-cloud-mobile-QR pour les aveugles albinos unijambistes champions de trottinette miniature.

Pourtant.

On entend moins parler des autres. Le 99% restant, ces entreprises qui font leur affaire sans faire trop de bruit. On en parle moins tout simplement parce qu’elles ne sont pas sexy.

Sexy?

I’m not sexy and I know it

Prenons une firme qui développe une suite de logiciels comptables ou encore une application pour aider les arpenteurs ou bien une autre qui optimise les routes pour une flotte de véhicule de livraison. C’est tout sauf sexy.

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La nuance entre startups bootstrappées et financées

Le capital de risque, principalement d’amorçage et de démarrage, est de plus en plus d’actualité ces derniers temps au Québec. Hier par exemple, l’annonce d’un accélérateur techno dans Saint-Roch à Québec.

Et c’est tant mieux!

Tant mieux parce que plus il y a d’outils, d’exemples à succès, de financement, de mentorat, plus ça motive l’entreprenariat.

Pour certains, appelons-les entrepreneurs hardcore, tout ça n’est pas essentiel. Ils se lèvent le matin et se bottent le cul jusqu’au soir pour réussir. Ils vont monter leur entreprise de toute pièce avec leurs économies ou 2-3 jobs en même temps. Ce sont des adeptes du bootstrapping.

Chez ces gens, je remarque une grosse différence par rapport aux entrepreneurs financés : L’importance du modèle d’affaires.

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Cette vidéo n’est pas disponible dans votre pays

Je voulais regarder quelques-uns des derniers épisodes de la très bonne et populaire série française Bref ce matin. Mais non. Je me suis cogné le nez sur la stupidité à l’état pur : La série n’est plus disponible hors France.

Pourquoi?

D’habitude, c’est pour des raisons de protection de droits ou de marché publicitaire. On voit ça souvent quand on essaie de consulter du contenu aux États-Unis par exemple.

Peu importe s’il y a des fans ailleurs. Leur Web s’arrête au coin de la rue là-bas.

Même nous on le fait ici au Québec. Je lisais sur Facebook ce matin que Sylvain Carle récemment déménagé à San Francisco ne peut plus consulter le site de Tou.tv.

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La transparence du burger

McDo qui répond à l’éternelle question « Pourquoi les burgers des pubs sont-ils plus appétissants que ceux vendus au resto? » (vu chez Dominic Arpin). Je trouve ça absolument génial qu’ils répondent à la question sans détour.

Longtemps un sujet tabou, surtout chez les grandes entreprises, la transparence est difficile à éviter de nos jours à l’ère où l’information est démocratisée. Mieux vaut que ça soit McDo qui en parle qu’un huluberlu en poncho qui pourrait nuire à leur image. McDo prend d’ailleurs les devants avant leur site « Our food, your questions ».

Je pense que la transparence est une des plus belles qualités qu’une entreprise peut avoir avec l’humilité et l’honnêteté. Ça favorise grandement la loyauté et l’affection envers une marque. Et ça, c’est bon pour le business à long terme.

La transparence bonne pour le business à long terme. Qui aurait crû ça il y a 20 ans?