Les chinois ont ramassé beaucoup de jobs nord-américaines dans le dernier quart de siècle. Épeurant? Non, parce qu’on continue à produire des biens à forte valeur ajoutée. Combien faut-il que les chinois produisent de T-shirts et kossins vendus chez Wal-Mart pour valoir un Boeing 747, un scanner médical, un MacBook ou un BlackBerry?
Si on transpose ceci au Web québécois, quels sont les produits à forte valeur ajoutée que nous produisons? Où sont les Amazon, eBay, Dell, Facebook et autres Google du Québec? Pourquoi il n’y pas ou peu de Jean Coutu, de Matrox, de CGI, de Couche-tard ou de Cirque du Soleil pour faire rayonner le Web québécois à l’étranger?
Amusons-nous un peu, nommez-moi 10 vedettes québécoises du Web qui brillent hors Québec? Je parle d’entreprises pure-play d’au moins 30 employés qui font quelques millions de chiffre d’affaires. Duproprio? Ok. Ensuite? Mediagrif? Ok. iWeb? Ok. Beyond The Rack? Ok. NVI? Ok. Acquisio? Je pense que oui. Les têtes à claques? Mouin. Praized? Ils ont du potentiel, mais loin du compte pour l’instant.
Du service c’est bien, mais…
La réalité est que nous sommes dans une économie de services. Il y a des tonnes de petites boîtes (1-20 employés) qui font des sites Web. Peut-être une poignée de grosses boîtes comme Tink, Nurun ou Cossette. Malheureusement, il n’y a pas de réelle création de valeur avec ces boîtes de service. Combien seront rachetées pour 100 M$? Combien perceront à l’extérieur du Québec?
Les boîtes de service ne font que brasser du pognon local. La tarte à partager ne grossit pas vraiment. Ça n’attire que des pinottes en termes de nouveau fric qui vient du reste de la planète. Même ici au Québec, une boîte de services réputée pourra se revendre combien? 2M$? 10 M$? 15 M$ peut-être?
Pour cesser d’être le tiers monde du Web, il faudra faire autre chose que du service. Il faudra voir grand et mettre les moyens en place pour faire grandir des Bombardier, Exfo, Beenox, Frima et Alcan du Web.
Être le petit poisson qui bouffe les parasites du requin ou le requin qui bouffe les gros poisson?
Soyons clair : Pour une boîte qui réussira à l’étranger et deviendra une icône de carte postale comme le Château Frontenac ou Céline Dion, il y aura 1000 petites boîtes qui resteront locales. C’est comme ça dans chaque écosystème complexe. Comme les insectes qui contribuent au développement de la forêt. Mais avec une forêt de 2 ou 3 arbres, on est loin de la forêt de Sherwood qui attire les touristes et leurs précieux dollars…
Et si on calculait en termes de balance commerciale Web?
Le fric, le vrai gros fric, n’est pas dans les p’tites boites locales. On préfère beaucoup plus les balances commerciales positives que négatives. Je serais curieux de voir la différence entre l’argent qui entre au Québec par le Web versus celui qui sort.
La création de richesse est dans les pure-play qui sortent des frontières du Québec. Avec Internet, la distance n’est plus un problème pour aller piger dans les poches des australiens, japonais, américains et européens. Et c’est en pigeant dans ces poches qu’on va amener de la richesse ici.
Et vous, que pensez-vous de notre économie Web québécoise? Qui sont les vedettes québécoises que nous verrons à la Une de Techcrunch prochainement?