Quoi faire quand on est dans un secteur compétitif et que les concurrents ont des moyens démesurés? Abandonner? Certainement pas. Abandonner sans se battre un peu, c’est pour les peureux! Se spécialiser? Se spécialiser comme dans « on se spécialise et on devient les meilleurs dans telle ou telle niche »? Absolument.
Pour la plupart des startups, c’est toujours pareil. On lance un projet suite à une idée qu’on a eu dans notre douche. Le fond de départ frôle habituellement les 150$. Puis le ou les fondateurs font tout du développement à la mise en marché. Et hop, Google, Microsoft ou autre géant arrivent avec un produit similaire. Gratos en plus. Et vlan dans les dents pour la startup.
Doit-on se démoraliser et accrocher la corde au ventilo du plafond? Ça serait bien trop facile. Et l’entrepreneur aime les défis, non? Et si c’était facile, ça ne serait pas satisfaisant! La bonne nouvelle quand un géant se met dans notre chemin, c’est qu’il se tape tout le marketing et l’éducation. Plus un géant rend un produit mainstream, plus les consommateurs seront avisés et rechercheront pour connaître les différentes offres. Dont la vôtre, minable startup.
Pour un public hétérogène, le géant va rafler la grosse part du gâteau. So what? Pour une petite PME, c’est souvent impossible de manger un gros gâteau de toute façon. Ça donne des indigestions. Et puis manger modérément, c’est bon pour la santé. Donc se contenter des miettes d’un gros gâteau, ça peut être payant.
Mais comment aller chercher les miettes?
Pour qu’un géant se tape la grosse part du gâteau, il doit faire un produit avec une saveur grand public. Pas trop goûteux, pas trop osé. Juste correct. Il faut plaire à la majorité pour avoir la majorité. La PME a le luxe de pouvoir être créatif et d’oser. Même si on ne plait qu’à moins de 1% du marché, si les clients sont heureux, ce seront des clients payants. Même si le géant à une bonne offre gratos.
Et c’est là toute la beauté de la chose. On a qu’à choisir un créneau où les géants n’excellent pas et devenir les meilleurs de ce créneau. Évidemment, on fait une croix sur le grand public et on fait les choix qui s’imposent. On laisse tomber les rêves de conquérir la planète. Mais en contrepartie, on gère une PME rentable et en croissance. Mieux vaut être patron de son petit royaume que clown pour un grand imbécile, non?
Bref, ce genre de réflexion fait parti de mon pain quotidien. Avec plusieurs projets, entre autres avec Percute Analytique. Vous avez vu la nouvelle version de Google Analytics et de Yahoo! Analytics? De très bons produits. Des gros moyens et de grosses équipes de développement. Pourtant, notre outil rend heureuse une clientèle bien ciblée qu’on traite aux p’tits oignons. Les autres? On s’en fout. Au point qu’on n’essaiera même pas de leur vendre. Mieux encore, on se permettra de dire « désolé, votre clientèle ne nous intéresse pas ». C’est pas beau ça?