Alors mon pote, où en sommes-nous?: Tu as eu une idée. Tu as trouvé zero ou plusieurs fondateurs. Tu as maintenant un prototype fonctionnel. Tu as aussi une idée du modèle d’affaires?
Parfait, on rentre dans une partie amusante : Comment on finance tout ça?
En effet, tu dois continuer à payer tes factures et bosser sur ton projet en même temps. C’est comme entrer un ballon de soccer dans le derrière d’un tigre de mauvais poil : Pas évident.
Faut pas se faire d’idée. Soit tu as du temps ou de l’argent, mais rarement les deux quand on commence. Pire, quand on est à sa première business, souvent on a ni temps ni argent.
Grosso modo. Si tu as du temps, mais pas un rond tu fais tout toi-même. Si tu as de fric, mais pas de temps, tu le fais faire.
Si t’as rien de tout ça? Il existe des solutions. Et c’est là qu’un entrepreneur va exercer sa magie à faire bouger les choses. Making things happens. On ne sait pas comment, mais on sait qu’on va y arriver alors go, on fonce.
Je me rappelle quand j’avais zéro expérience, à moins d’avoir un papa ou un oncle riche, le premier réflexe est de voir ce qui s’offre au niveau gouvernemental. Si ça vaut la peine de s’informer pour comprendre comment ça marche, perso je ne touche plus à ça.
De un, le gouvernement n’a pas à se mêler d’entrepreneuriat. Ils sont loin d’être d’être une référence en bonne gestion. Me faire donner des conseils par un fonctionnaire doté d’une sécurité d’emploi béton qui n’a jamais sauté dans la piscine? C’est aussi crédible qu’un vampire qui veut vérifier le pouls dans ton cou.
De deux, c’est une incroyable perte de temps. Au lieu d’être 200% FOCUS sur ton projet, tu es dans la gestion, les plans d’affaires avec des prévisions bidon, les présentations à des gens pas intéressés qui ne donneront à peu près rien. Aussi pertinent et efficace que d’essayer de vendre un forfait 2 pour 1 sur les lunettes à des aveugles.
Alors quoi? Comment on finance tout ça?
Il y a plusieurs options, mais si tu veux mon avis franc et honnête, voici la meilleure : BOOTSTRAPPING.
C’est quoi ça? Faire un tas de choses avec rien ou presque.
Non seulement on devient un maître de la saine gestion financière, mais en ayant peu de moyens, on devient extrêmement créatifs!
Quand on a faim, on trouve le moyen de se nourrir. Quand on a le ventre plein avec un accès à de la bouffe en abondance, on est moins porté à faire des efforts.
Pas pour rien qu’on raconte souvent les histoires de jeunes qui sont partis dans un garage. Ils ont réussi à créer de quoi à partir de rien.
Comme les frères Wright qui, avec leur moyens du bord, ont fait décoller un avion alors que leur concurrent, un type aux moyens illimités avec la meilleure équipe, n’ont rien accompli.
Puis pendant que vous bootstrappez, rien n’empêche de ramasser des mandats à gauche et à droite. Par exemple, j’ai financé DashThis en vendant des services sur mesure aux clients. Oui, ce n’est pas extensible, oui c’est sur le bord hors focus, mais ces mandats permettaient d’acheter du temps.
Avec ce temps, on a pu développer le produit jusqu’à ce que le produit génère suffisamment de revenus pour ne plus avoir besoin de faire de mandats de service.
Ho, je ne gagnais pas cher. C’est vrai qu’on a fait des affaires un peu croches. C’est aussi vrai que j’ai vendu des services à rabais, SEULEMENT pour avoir de l’argent. En effet, j’ai vendu des services 500$ alors qu’on aurait pu charger 1000, 3000 voire 5000$.
Mais tu sais quoi? Quand tu as faim, 500$ certain est mieux que 5000$ incertain. Prend tout ce qui passe. L’argent est l’air que tu respires.
Autre avantage du bootstrapping : T’as pas de comptes à rendre à personne. Pas d’investisseurs. Pas de banquier. Personne qui te respire dans le cou. Si la liberté est importante pour toi, c’est à considérer.
Alors relève tes manches et fait ce qu’il faut pour trouver du fric. Ramasse des bouteilles, vend de la limondade au coin de la rue, applique sur un mandat court terme, fais le site Web du voisin de ton cousin qui a une boutique. Fais n’importe quoi, mais trouve du fric.
Oui, c’est dur. Oui, tu vas douter et vouloir tout lâcher. Mais si tu passes à travers ça, c’est là que la magie se passe.
Tu sais pourquoi on dit « Jump in the bandwagon »? Au 18e siècle, aux États-Unis des gens ont tout abandonné, sont embarqué dans un chariot avec 2 chevaux et sont partis se faire une nouvelle vie dans l’ouest. Dans les années 70-80, ceux qui voulaient vraiment réussir en musique s’achetaient une vielle van qui pue puis ils faisaient le tour de l’Amérique dedans à jouer dans tous les bars pour 200$ par soir jusqu’à ce qu’un jour ils se fassent découvrire par un producteur. Ils faisaient ce dont les autres ne voulaient pas faire pour réussir. Eux, ils le voulaient plus que tout, peu importe les moyens.
Alors toi, es-tu prêt à embarquer dans le bandwagon?
Bref, si tu veux VRAIMENT financer ton projet, tu vas trouver comment. Sinon tu vas voir, tu vas être excellent pour te trouver des excuses pour NE PAS le faire.
La semaine prochaine : Les premiers clients.
Lectures complémentaires :
Bootstrapped, Profitable, & Proud
The Art of Bootstrapping
10 Crazy Bootstrapping Stories