Le titre est louche un peu, mais il accroche non? En fait, le bon titre serait « revendre le temps des gens à profit » serait plus approprié. Mais il est trop long à mon goût. Puis les titres au penchant controversé font vendre, non?
Pour en revenir au sujet, disons qu’il y a deux types de millionnaires. Le premier travaillera en fou à réaliser tous ces trucs. Le second travaillera 2 ou 3 avant-midi par semaine tout en récoltant autant de pognon. Son truc? Revendre le temps des autres à profit! Un vrai milionnaire paresseux quoi.
Comme développeur, je suis dans la première catégorie. Je veux tout faire moi même quand il s’agit de mon bébé. Puis former quelqu’un qui sera aussi à l’aise dans mon spaghetti que je le suis n’est pas évident. Alors je fais tout. J’aime ça, bien sûr, mais ça demande du temps. Beaucoup de temps.
Comme entrepreneur, j’aimerais bien mieux être dans la deuxième catégorie. Et j’y travaille. Seulement, ce n’est pas évident quand on est un développeur. Je préfèrerais n’avoir aucun talent et me fier à d’autres personnes plus qualifiées que moi. On m’a malheureusement doté d’un certain talent puis je suis orgueilleux et perfectionniste.
Je peux passer des heures à optimiser une simple requête SQL pour qu’elle s’exécute en 0.211 secondes plutôt qu’en 0.520. La raison est simple, cette différence de 50% représente des coûts important à mesure que le volume augmente. C’est d’ailleurs pour ça que iMinR ou Tout Le Monde En Blogue traitent des millions de données tout en étant dans une infrastructure minimum. Mais bon, c’est un autre sujet ça.
Je connais des personnes qui n’ont pas vraiment de talent particulier sauf un, savoir vendre le talent des autres. C’est même plus qu’un talent, mais un don. Tandis que je suis limité dans ma spécialité qui est les affaires électroniques, ces personnes peuvent être dans tous les domaines avec un minimum de connaissances. L’opposé du spécialiste quoi.
Les revendeurs de talent n’ont besoin que d’une chose : Être certain que le spécialiste est un vrai spécialiste. Ensuite, c’est plutôt simple. Il cherche des gens qui ont un besoin à combler, conclue une entente et refile le boulot au spécialiste en prenant sa part du gâteau au passage. Les problèmes? Le spécialiste aime les problèmes alors laissons-les lui. Simple, non?
Le paradoxe dans cette histoire c’est que les entreprises naissent souvent d’une personne qui est spécialiste et qui fait tout elle-même. Par contre, pour faire croître l’entreprise, elle devra se transformer en revendeur de talent. Sinon, la limite d’exploitation d’une seule personne est bien vite atteinte. Comme mon ancien patron me le disait, la meilleure façon pour un mécanicien passionné d’arrêter de faire de la mécanique est d’ouvrir son propre garage…
Bref, tout ça pour dire que je suis rendu là. C’est-à-dire trouver des gens plus compétents que moi pour réaliser mes projets. Et moi de mon côté, mon rôle sera d’exploiter leur talent pour bâtir un truc qui m’aurait été impossible de faire seul. Trivial pour plusieurs vous direz! Peut-être. Reste que pour la majorité des entrepreneurs habitués à tout faire eux-mêmes, déléguer est un grand défi.