J’aime bien Sylvain Carle. D’abord comme entrepreneur ainsi que pour son implication reconnue dans le monde des startups et ensuite pour son appartenance affirmée et assumée à Québec Solidaire.
Sur ce point, j’ai une position tout aussi affirmée et assumée, mais vers la droite. Sylvain a d’ailleurs écrit un très bon billet sur être de gauche et entrepreneur. Je devrais être un anti-Sylvain Carle me direz-vous? Non, au contraire, on peut être d’opinions divergentes et se respecter. Le plus comique, c’est que dans quelques-unes ne mes échanges avec lui sur le sujet, on se rejoint sur la forme.
Dans les faits, je suis tout aussi solidaire que lui (pas dans le sens de la formation politique, rassurez-vous!). En effet, qui est contre la vertu? Ce n’est pas vrai que les gens plus à droite rêvent de transformer les pauvres en pétrole pour faire encore plus de profits. Ce n’est pas vrai non plus qu’il n’y a que l’argent qui compte. Trop, c’est comme pas assez.
Ce n’est pas vrai non plus qu’on est tous contre l’avortement, le mariage gai puis pour les portraits de la reine partout ainsi que de vouloir exécuter tous les prisonniers sur la place publique pour en faire des exemples.
Pour ce qui est des valeurs morales, je suis nettement un progressiste de gauche anti-droite morale. Par contre, pour ce qui est des libertés et responsabilités économiques et individuelles, je suis nettement à droite.
Et comment ça s’appelle ça, ce bizarre truc hybride gauche-droite? Ça s’appelle un libertarien. L’image ci-dessous explique bien où se situe un libertarien.
Pour en revenir aux gens de gauches, comme eux je suis contre les subventions aux entreprises. Mais sous toutes ses formes! Zéro. Tout le monde égal. Puis je suis pour l’accès à tous aux soins de santé, a l’éducation ainsi que de protéger les plus vulnérables. Je suis pour zéro tolérance contre les bandits à cravate et les magouilles de ceux proches du pouvoir (magouilles possibles car ceux au pouvoir ont justement le pouvoir de dépenser le bien public comme bon leur semble).
Je suis contre le corporatisme qu’il soit syndical ou patronal. Je suis pour taxer les pollueurs et ceux qui vivent de nos ressources communes. Pour taxer les riches au-delà d’un certain seuil. Taxer à 150% les maisons de 1 M$ et les Ferrari pourquoi pas!
C’est ti-pas un discours de gauche ça?
Oui et non.
Non parce qu’on ne s’entend pas sur la façon de le faire. Moi, c’est avec moins d’État dans nos vies. En coupant les subventions et les impôts d’autant, les programmes inutiles, en enlevant le nez de l’état dans ce qu’il ne le regarde pas (vendre de l’alcool et gérer des casinos et hôtels? Come on!) et en laissant le monde s’organiser. Je suis contre les programmes sociaux one-size-fits-all. Du moins, quand ça empêche ceux qui aimerait autre chose de s’organiser (Santé? Éducation? SAQ? Garderies?).
Je crois que l’état à un rôle à jouer sur la sécurité, le droit, la santé et la protection du bien public. Il peut gérer et réglementer les services sans pour autant les dispenser.
Comme entrepreneur nous pouvons nous réaliser que parce que nous avons une relative liberté. Moi, je la trouve contraignante, ceux qui soutiennent Québec Solidaire, pas assez je présume. Faut lire le cahier de perspectives de Quebec Solidaire pour réaliser que les entrepreneurs ne seraient pas gâtés dans un tel système.
Disons simplement qu’à l’opposé des libertariens se trouvent les états totalitaires communistes où l’entreprenariat est aussi rare qu’une perruque frisée sur un merlan frit.
D’ailleurs pour ce qui est des valeurs solidaires dans le concret, on repassera au Québec. Plus l’état est présent, moins on est charitable. C’est à se demander à qui revient d’être charitable, à tous les citoyens parce qu’ils y croient du fond du cœur ou bien à l’état?
Je pense qu’il a moyen d’avoir des valeurs morales de gauche sans pour autant tout contrôler et tout encadrer. On ne forme pas des entrepreneurs dans un seul moule unique, mais en leur offrant un système avec le moins de contraintes possibles pour qu’ils puissent se réaliser à leur goût. C’est la même chose pour les citoyens.
Pour finir, peut-être un petit passage de l’excellent blogue Antagoniste?
« Un gauchiste qui se noie demande l’aide du gouvernement, le droitiste demande l’aide de son voisin… Un droitiste qui voit quelqu’un se noyer offre SON aide. Le gauchiste passe son tour en disant « le gouvernement s’en occupera »… »