Pourquoi considérer une acquisition

Si quelqu’un cogne à ta porte et t’offre 2M$ pour ta maison qui en vaut 400K$, tu fais quoi? 🤨

Tu es surpris parce que tu n’as rien demandé et tu ne sais pas trop quoi faire? Bienvenue dans mon monde.

S’il y a un sujet tabou, c’est bien celui de vendre une entreprise. D’habitude, ce sont des discussions qui se tiennent loin des employés derrière des portes fermées. A tort ou à raison. Nous, on a choisi d’être ouvert et transparent alors on a planifié une rencontre à ce sujet ce vendredi. Mais en plus, ça fait un bon sujet pour un blog post… alors voilà! 😊

Tout d’abord, il y a plusieurs raisons pour lesquelles des actionnaires peuvent considérer de vendre. Un fit naturel. Des dettes élevées. Des chicanes. Une opportunité en or. La retraite. Un essoufflement, de la fatigue. Un move stratégique pour aller plus loin, etc. 

Dans notre cas, on se fait approcher régulièrement alors on en vient à se poser des questions. Pour moi. Pour nous. Pour la compagnie. Pour les employés. 🤔

Et c’est un peu ça le point de départ: Depuis 3-4 ans on se fait contacter 10-20 fois par année par des personnes des USA, d’Europe ou du Canada, voulant discuter investissement ou acquisition. Ça a sûrement un lien avec nos apparitions dans les classements des entreprises en croissance comme ici, ici, ici et ici. 🔥🤘⚡

Bref, c’est moi qui gère tout ce beau monde. 

Pour la grande majorité, je réponds poliment non merci. 🙅‍♂️

Mais des fois, ce n’est pas aussi simple. Je me rappelle du dude chez Google en 2013 qui nous appelle et nous balance ça sec de même: On veut faire des acquisitions et DashThis nous intéresse. 😮

WTF! Comment peut-on être sur le radar de Google alors qu’on est une micro-binnerie?

Bon, le gars se foutait de DashThis, il voulait juste acheter pour engager des bonnes têtes alors ça n’a pas été loin. Mais quand même. GOOGLE!!! 😎

Ensuite, il y a le profil investisseur classique. Ce sont des financiers qui achètent des compagnies et injectent de l’argent. L’idée est de prendre le contrôle, mettre du gaz à fusée, pimper ça en malade et revendre dans 3 à 7 ans. Aller dans cette voie c’est accepter de jouer leur plan de match et non le nôtre. 📈💰

Notons aussi que pour ces investisseurs, c’est une game de volume. Leur business, c’est d’investir. Ils DOIVENT trouver des compagnies où investir. Et pour ça, ils contactent tout ce qui a un semblant de potentiel.

Pour nous, ce n’est pas intéressant. On aime trop notre liberté et notre indépendance. On veut réaliser nos trucs et non les leurs. ⛔

Il y a également des financiers un peu différents. Comme Constellation Software. Eux, ils achètent des compagnies pour les garder. Contrairement aux investisseurs “croissance à tout prix”, ils veulent générer des profits. Ça colle plus à notre modèle puisqu’on croit que c’est important d’être profitables. Pour l’actionnaire, ça permet aussi de sécuriser son avenir financier. À mon avis, c’est excellent pour les entrepreneurs qui songent à la retraite.

Mais nous? C’est pas si pire puisqu’ils nous laisseraient une certaine liberté. Ils ne veulent pas gérer alors tant que ça va bien, tu as la paix. Le problème est que ce genre d’acheteurs paie moins que les autres… Même si l’acheteur est gentil, vendrais-tu ta maison 20-30-40% moins cher? 🤨

Puis il y a les acheteurs stratégiques. Ça, ce sont des entreprises qui cherchent à grandir plus vite que de manière purement organique. Pourquoi développer tel produit quand tu peux simplement acheter une compagnie qui fait déjà ce que tu veux? Google, Facebook et Microsoft achètent des centaines de compagnies chaque année. 💰💰💰

L’idée est de faire des synergies. Le fameux 1+1=3. Nous avons nous même regardé cette voie il y a 2 ans. D’un côté, l’acquéreur comble un besoin stratégique. Et du côté du vendeur, ça lui permet souvent de réaliser sa mission avec plus de ressources, plus de moyens, plus de portée. Un bon mariage peut être une situation win-win pour tout le monde. Employés inclus. 👌🤩

J’ai en tête l’exemple récent de Mirego et Premier Tech. Mirego a des ambitions internationales, ce que Premier Tech offre. Premier Tech a une division numérique qu’ils veulent développer, d’où l’intérêt envers Mirego. Ensemble, ils vont être plus forts et aller plus loin. 

Je pense aussi à Kronos que j’admire. Ils ont fusionné avec Equisoft. Même logique.

Aussi quand j’ai vendu ma compagnie en 2000 à un groupe français. On est passé d’une trottinette à un bolide sport pimpé de 500 forces!

Un scénario comme ça, honnêtement je trouve ça intéressant. Pas à n’importe quelles conditions, mais ça mérite de prendre le temps d’y réfléchir. 🤔

  • C’est bon pour la compagnie, ça permet de réaliser des choses qu’on aurait pas été capable de faire seul et ça assure une certaine pérennité.
  • C’est bon pour l’équipe, ça ajoute de la stabilité à long terme, des améliorations dans les conditions, de nouveaux collègues;
  • C’est bon pour les actionnaires, ça enlève de la pression. Gérer des millions en budget et s’assurer de ne pas faire de gaffe qui va tout faire péter ce n’est pas toujours amusant. Également, ça permet d’assurer ses vieux jours et de sécuriser l’avenir de nos familles.
  • Pour tout le monde, ça permet de continuer à faire ce qu’on aime avec moins de soucis. 

Il ne faut pas non plus vivre dans un monde en pain d’épices où tout est rose. La business c’est dur et les consolidations ça arrive tout le temps dans tous les domaines. Si vendre et fusionner comporte des risques, décider de rester un petit joueur indépendant comporte aussi des risques. 🎲🎲

Alors on doit se poser un tas de questions:

  • Est-ce que nous avons les moyens de rester seuls et indépendants tout en étant capable de suivre la parade?
  • Est-ce que les bénéfices à se joindre à un plus grand groupe surpassent les coûts de perdre un certain contrôle?
  • À quelles conditions j’accepterais de vendre?
  • Comment ça sera perçu par les employés et les clients? 
  • Comment je le sens? Est-ce que j’ai des doutes? Est-ce excitant?
  • Si on vend et on se trompe, il se passe quoi?
  • Si on ne vend pas et on se trompe, il se passe quoi?

Par exemple, un défi que nous avons actuellement: Quel budget doit-on accorder pour mon projet LabThis? Ce que tu mets dans LabThis, tu ne le mets pas dans DashThis. DashThis est la vache à lait qui paie les factures. Mais la croissance passe par de nouveaux produits. Tu fais quoi? C’est le dilemme de l’innovateur

Les options vont comme suit:

  • Statu quo. Continuer selon nos moyens, bootstrapped, faire des choix.
  • Trouver un partenaire avec qui on pourra autant développer DashThis que de mettre les gaz sur LabThis.
  • Aller chercher du capital de croissance.

Capital de croissance? Oui, avoir des investisseurs qui prennent une participation minoritaire ou aller chercher du financement plus conventionnel. Il y a toutes sortes de programmes qui existent. L’avantage est de rester indépendant, bien que tu auras du monde qui vont maintenant te surveiller et qui auront leur mot à dire. 👁👁

La voie du capital de croissance me tente moins personnellement. Et ça, ça part du type d’entrepreneur que je suis: Je veux avoir du fun, je veux travailler sur des projets trippants, je veux faire du marketing et tester des idées folles. Gérer des finances, des créanciers, rendre des comptes à un conseil d’administration? Bof, pas full. 🤨

Mon ancien boss me disait: Si tu veux faire de la mécanique, ouvre toi pas un garage. 

Je dis souvent que je veux jouer de la musique sans gérer le studio d’enregistrement. C’est fidèle à qui je suis. Il faut se connaître et moi, les trucs business purs et durs, la finance de haute voltige, ce n’est pas ma tasse de thé. 

Également, je pense que personne dans l’équipe n’a de vision d’empire. On est axé lifestyle plus que de faire le prochain Google. 

Bon, tout ça étant dit, est-ce que je suis en train d’annoncer que nous sommes à vendre? Non, pas du tout.

Mais est-ce que je suis ouvert aux opportunités qui se présentent à ma porte? Oui, tout à fait. 💡

C’est flatteur tout de même, cette attention. Si on nous contacte c’est parce qu’on a réussi à créer de quoi qui a de la valeur. Le succès crée les opportunités et les opportunités créent le succès. Il y a 10 ans, personne ne me contactait ni même ne me prenait au sérieux. Dur de ne pas savourer le tout avec un petit sourire de satisfaction! 😎

Une chose est certaine, si un jour on se fait racheter alors ça sera une belle transaction qui sera bonne pour tout le monde et dont nous serons fiers. Je n’ai pas du tout envie de vendre au premier venu et de me sauver comme un voleur. Au contraire, si jamais on vendait, c’est parce que ça va nous donner plus de moyens pour continuer à développer avec du gros fun! 

Puis avoir réellement voulu vendre, je n’aurais pas repris le contrôle de mon entreprise avec un financement qui me garde éveillé certains soirs. Au contraire, on a eu l’occasion de vendre, mais on a fait le choix de rester et de continuer. Parce qu’on y croit, parce qu’on aime ça, parce qu’on ne se voit pas ailleurs et parce qu’on a encore beaucoup de chemin qu’on veut parcourir. On est all in dans cette shop là! 💪🔥💥⚡

Bref, pour le moment on prend ça comme ça vient. On n’a pas d’attente alors c’est business as usual. La shop va à merveille. On est profitable. On est indépendant. On a une belle équipe. On a du fun. J’ai aucun doute qu’on peut continuer notre aventure encore plusieurs années. Et je le répète, on est all in dans cette shop là. Pas de plan B. Pas de filet de sécurité. Succeed or die trying! 🤘🏆🥇