« You need a productized, not customized, offering customers are paying for. »
Dans le monde du produit, c’est pas mal ça la règle : productized, not customized. En français, on dirait standardisé, pas personnalisé.
La personnalisation, c’est mal. Ce n’est pas scalable (extensible en français?), i.e. pour en offrir plus, ça demande les ressources en conséquence. Un produit scalable, comme un jeu sur mobile, ça ne coûte pas significativement plus cher d’en offrir 10 que d’en offrir 100 000.
Mais dans un contexte d’entreprise en démarrage, en mode boostrapping de surcroît, la personnalisation est une bénédiction.
Nous avons très largement profité de la personnalisation dans DashThis. Le produit actuel est un mélange de demandes personnalisées de clients qui ont payé pour.
Payé pour, ça veut dire que l’argent entrait ce qui nous permettait de payer l’épicerie et de vivre.
La personnalisation permet aussi de prendre un MVP (Minimum Viable Product) et de l’adapter au goût du marché. Chaque morceau demandé par un client est ainsi intégré comme fonctionnalité standard au produit.
Qu’on me comprenne bien : Offrir un service de personnalisation dès le départ nous a permis de générer des revenus et a apporté des clients que nous n’aurions eu autrement.
Par contre, rendu à un certain stade, nous devenons de plus en plus prisonniers de cette offre. Certains clients sont maintenant habitués et ont besoin de leur dose. On ne peut accélérer le développement du produit parce qu’on consacre de l’énergie aux demandes particulières.
Le « oui à tout » fait de plus en plus place au « non à tout ». Ou bien le prix demandé est revu à la hausse. Dans les deux cas, ça crée du mécontentement.
On n’aime pas les clients mécontents.
Mais on aime encore moins s’embourber dans une boîte de services personnalisés.
On vise à faire un produit. Et par définition, c’est standardisé. Standard = zéro personnalisation ou presque.
Comme la pote Tracey et moi disions, on vend des cannes de tomates.
Iriez-vous voir l’épicier pour avoir une canne de tomates personnalisée? Moins de sel? Plus de sel? Des tomates kasher? Épicées au safran?
Non. Quand on achète une canne de tomates, on s’attend à avoir un produit standard : Une foutue canne de tomates. Plain and simple. Rien de plus, rien de moins.
C’est pareil dans le monde du SaaS.
On est donc en transition en délaissant progressivement ce qui nous a permis de passer à travers les 3 premières années pour aller dans la voie qui nous aurait tué au départ. C’est ironique non?
Tu te demandes si la personnalisation est bonne pour ton projet? Oui, tant que tu es payé pour et que ça t’aide à développer ton produit. Autrement, laisse tomber.