Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais selon toute vraisemblance, l’aventure Needium serait terminée (rien d’officiel, mais les signes de vie sont plutôt faibles). Une fin comme la plupart des startups Web : Un échec.
Pourquoi j’en parle si c’est une banale fermeture comme tant d’autres? Principalement parce que Needium est une des entreprises phares du monde startup québécois. Tout le monde du milieu en avait entendu parler. Tout le monde connait Sylvain Carle et Sébastien Provencher, les fondateurs.
Même avec des vedettes du milieu, même avec un million en financement, démarrer une entreprise Web est un pari risqué où il y a plus de perdants que de gagnants. C’est plate, mais c’est ça. Si c’était facile, tout le monde le ferait.
D’ailleurs, pas mal tout le monde se doutait que c’était le début de la fin quand l’un et l’autre ont annoncé leur départ en même temps. Une startup qui perd ses deux fondateurs en même temps à ce stade-ci? Difficile de penser que c’était parce que la compagnie faisait des millions de profit et que l’avenir était radieux.
Bien sûr, on aurait espéré un meilleur dénouement pour eux. Personne ne se réjouit d’un échec. Mais c’est ça aussi entreprendre, c’est d’essayer sachant qu’on a que peu de chances de réussir.
Il ne faut pas démoniser les échecs. Ça fait partie de la game. Ce n’est pas une fin en soi non plus, mais une étape dans un cheminement. Combien de gens ont eu des échecs avant d’avoir un succès? Quelqu’un qui essaie ne sera jamais un loser. Celui qui n’ose pas l’est par contre.
« Timing, perseverance, and ten years of trying will eventually make you look like an overnight success. » – Biz Stone (Twitter)
On peut certainement apprendre de leur aventure et tirer des leçons pour que les prochains ne tombent pas dans les mêmes pièges. Perso, je suis de l’école de pensée qu’une entreprise doit être rentable au jour un et que Rome ne s’est pas bâtie en 2 jours.
Le bootstrapping n’est pas un mot cool pour draguer les nanas au bar. C’est une discipline d’enfer qui fait qu’on gèrera rigoureusement les fonds, qui dicte les décisions et la stratégie commerciale. Pas de gros salaires, quand il y en a, pas trop d’employés, pas de party flamboyants, pas de char, pas de bureaux luxueux downtown. Tout est mis dans le développement du produit et du marché. Point. On devient adepte des philosophies Lean Startup, Minimum Viable product, Ship then test, Launch early, launch often, etc. Le cliché du Kraft diner et beurre de pinottes est aussi plutôt vrai.
Dans le cas de Needium, je pense que c’est une plus une stratégie « long shot ». On y va fort dans l’espoir de se faire racheter à gros prix. Quand ça marche, ça paye. Mais il y a peu d’appelés et encore moins d’élus. Mais bon, quand on ne risque pas son fric, mais plutôt l’argent des autres (les investisseurs), ça vaut la peine d’essayer.
Par ailleurs, il ne faut pas prendre les investisseurs en pitié. Ils connaissent la game et savent très bien qu’ils misent d’avance sur 9 échecs avec l’espoir qu’un 10e viendra compenser les pertes et amener un profit.
Bref, c’est l’fun la frénésie du début quand on se lance dans une telle aventure, mais la réalité nous rattrape rapidement. Développer un produit, c’est facile. En faire un succès commercial, c’est tout qu’un défi et l’échec nous attend au détour 9 fois sur 10.
Il semblerait que Buyosphere, une autre startup de Montréal, soit aussi en difficulté. Mais il y a aussi des bonnes nouvelles, comme Crowdbase de Québec qui a le vent dans les voiles. Ainsi va la vie dans le monde des startups.