Ma compagnie du futur?

Mon dernier billet a donné lieu à quelques bons échanges avec des lecteurs. La question de qu’est-ce que ma prochaine compagnie pourrait avoir l’air revenait à chaque fois.

J’ai déjà une compagnie à gérer alors il n’est pas question de nouvelle compagnie dans un avenir prévisible. Cependant, il y a des éléments fondamentaux qui influencent ma vision comme entrepreneur depuis longtemps. En vrac:

Le pourquoi
Depuis que je suis tout petit je suis motivé par la liberté et l’autonomie. Faire mes trucs à ma façon, à mon rythme. Je déteste me battre contre des structures et des imbéciles, avoir à convaincre quelqu’un de mes idées. Je préfère agir, me salir les mains à essayer plutôt que de parler. C’est ma manière d’être utile.

Le comment
Techno. Internet. Mondial. En 1996 j’ai eu un premier client en Belgique pour la conception d’un logo (funny, eh?). Tout s’est fait virtuellement par email. C’est ma révélation depuis ce temps. J’ai eu accès à un ordinateur dès 1982, à Internet dès 1993, travaillé pour un fournisseur Internet pendant 3 ans, vécu la folie Internet de 1999-2000 puis créé une panoplie de projets en ligne. Disons que je comprends bien la game!

Le quoi
Le quoi inquiète beaucoup d’entrepreneurs. Ils ont le talent, mais pas les idées. Pour moi, le quoi est un détail. En fait, avec l’expérience je me rends compte que l’important c’est la compagnie comme tel. C’est ça le vrai “produit” que je construis. La bonne équipe, la bonne vision, les bonnes conditions, ça va donner du bon, peu importe c’est quoi.

Une niche
Les grosses shops compliquées, très peu pour moi. Low profile et under the radar, c’est plus mon style. Un speakeasy web pourquoi pas?

Mais une niche payante
Mon sweetspot c’est 5M$ de revenus, 50%+ de profits, une équipe de 15-30. Ça, c’est une vraie shop Internet comme je les aime. Ça se fait. Plusieurs l’ont réussi. Je ne suis pas loin, mais il manque encore un peu de fine tuning à mon modèle. Un beau défi!

Multilingue et multiculturel
Même si DashThis est présent dans plusieurs pays, la pénétration dans des pays comme l’Allemagne ou le Japon reste minime. L’opportunité est immense! C’est dans ma liste de défis. (Et c’est une façon de jumeler business et voyages!)

Une mentalité de hacker
Démontrer qu’une poignée de personnes créatives et motivées peuvent avoir un rendement supérieur à une grosse équipe rondement financée, ça me parle. Je suis fasciné par toutes ces petites shops qui font une tonne de fric avec très peu de moyens et de ressources. Comme quand j’avais 22 ans et que je faisais 10K$+ par mois. On était seulement moi et mon pote chacun dans nos sous-sols. J’ai aussi réussi à faire 2M$ avec une dizaine de personnes. Je peux faire mieux!

L’avantage concurrentiel
Gagner sur le terrain de la technologie, je n’y crois pas. Si je suis capable de faire une application XYZ alors il y a certainement des dizaines d’organisations dans le monde qui peuvent faire mieux, plus vite, moins cher. Là où on doit se démarquer, c’est sur le terrain des idées et de la personnalité. Des éléments très difficiles à copier.

Une petite équipe
La clé pour réussir dans cette game là c’est l’agilité. Il faut être capable de se virer de bord sur un 10 cents. Profiter des opportunités avant tout le monde. Les bonnes personnes. Le bon fit. La bonne attitude. Faire le choix d’être petit vient au coût de devoir être plus créatif que les autres. Faire plus avec moins.

Mais des ressources planétaires
Être petit ne veut pas obligatoirement dire tout faire soi-même. Il y a plein de ressources sur la planète. Des pigistes. Des agences. Des shops de dev. On peut les utiliser. J’y vois un gros avantage.

Solo-founder
Des investisseurs, associés ou co-actionnaires, c’est un gros risque puisque ça vient avec une perte de contrôle et de liberté. Si on peut s’en passer, mieux vaut y aller solo. Aytekin Tank de Jotform est mon inspiration pour ça.

Être profitable. Très profitable.
Avoir des conditions de travail avantageuses. Des bonis annuels. Des assurances béton. Redonner à la communauté via des commandites, par exemple. Des party de Noël somptueux. La retraite d’équipe à Lisbonne avec du vino et des sardines grillées. Tout ça coûte très cher. Et la meilleure façon de se l’offrir est de faire du fric. Beaucoup de fric.

Les valeurs
Créativité. Initiative. Expérimentation. À la créativité et l’agilité il faut ajouter un esprit d’initiative très fort. Parler moins, agir plus. Ne pas attendre que quelqu’un te dise quoi faire. Être responsable et autonome. On peut parler longtemps, mais on ne le saura pas tant qu’on essayera pas. Alors t’as une idée? Go, mets-ca en ligne!

Remote
Toutes mes compagnies ont commencé remote. J’aimerais pousser le concept plus loin. Zapier est 100% remote. 300 employés dans 28 pays et 17 fuseaux horaires. Et ils font 50M$ en revenus annuels récurrents… wow!

Lifestyle
Tout ça est influencé par un élément essentiel pour moi: La liberté. Et pour moi c’est aussi con que de faire une sieste après dîner, aller en ski un mercredi lendemain d’une tempête ou travailler le dimanche matin parce que j’en ai envie. Avoir assez d’argent pour ne manquer de rien, mais surtout assez de temps pour faire autre chose que de travailler. Mieux, en étant virtuel, ça permet de voyager et de travailler de n’importe où. Je me rappelle au début de DashThis, je travaillais 1-2 heures sur mon balcon face à la mer en Caroline du Sud, avec mon café matinal, pendant que les mômes jouaient ensemble. Le bonheur!

En résumé, Internet offre un monde d’opportunités à ceux qui ont l’imagination pour en profiter. Mon plus gros problème est de choisir! Sinon, on parle d’une petite équipe archi créative qui ne croit pas au mot impossible, des employés heureux, de la techno au service des clients, du marketing prodigieux, un terrain de jeu planétaire, des clients traités comme des rois et qui nous adorent, des profits en quantité pour se payer des conditions dans le top du top…

En fait, c’est la base de la vision de toutes les compagnies que j’ai créé. Reste à itérer et améliorer le concept. Et ça, c’est ma vocation, mon art. Comme le vin, on devient meilleur avec le temps!