Te rappelles-tu les sites Web hébergés sur Geocities? C’était le bon vieux temps où il y avait autant de sites Web différents que d’individus. Aujourd’hui, le Web est très homogène, très standardisé.
En effet, les sites Web sont pas mal tous interchangeables… un fond blanc ou pâle, une grosse image, quelques mots en gros qui servent de slogan, un logo, un vidéo qui suit le même script que tous les autres vidéos… C’est la même chose pour les outils Web, SaaS, marketplaces et autres, que ce soit B2B ou B2C. Tout est semblable. Tout goûte la même chose.
Avec l’explosion de l’offre, l’utilisateur a l’embarras du choix. Trop même. Ça prend maintenant des G2 et Capterra pour aider les clients à choisir.
J’aime comparer la situation à mes sites de rencontre de l’époque. Le premier en 1998, devenu 3e dans la francophonie en moins d’un an avec 90 000 utilisateurs. Zéro marketing. Ou plutôt le produit était son propre marketing. Mon deuxième site de rencontre, en 2002, 35 000 utilisateurs… en TROIS ans. Pas trop mal, mais c’était plus difficile.
J’ai pensé en refaire un, mais il y avait alors des sites spécialisés pour les chrétiens pratiquants, les propriétaires de chien, les amateurs de café, de heavy metal, les gênés, les geeks, les fans de star wars, les carriéristes qui n’ont pas le temps de rencontrer des gens… et des centaines d’autres.
Les sites de rencontre c’était comme avoir un outil SaaS aujourd’hui. Tout le monde en a un.
C’était pratiquement impossible de percer dans le domaine du dating jusqu’à ce que quelqu’un arrive avec Tinder. Boom. Ils ont réussi là où des centaines d’autres se sont plantés. Aujourd’hui Tinder vaudrait environ 10 MILLIARDS! Pas pire non?
Tout ça pour dire qu’on est dans cette phase. Les applications sont devenus pareilles, fades, sans distinction les unes par rapport aux autres. On creuse dans l’espoir de trouver une p’tite pépitte d’or. C’est dur de se distinguer.
Et c’est ce qui me fait dire que la prochaine génération d’app s’en vient.
Pourquoi?
Et bien saturation et commodités + nouvelle technologie = changement.
Comme Tinder qui a profité de l’avènement du mobile, le changement technologique actuel est l’intelligence artificielle.
Ouep mon pote. L’IA va changer la façon dont on fait les outils et la façon dont on crée de la valeur pour les utilisateurs.
C’est fascinant à quel point un truc qui était impensable il y a 5 ans est maintenant possible. Dans mon temps à l’université, les cours d’IA étaient des trucs archi abstraits. Aujourd’hui, on peut faire de l’IA aussi facilement qu’on fait un gâteau à l’ananas.
Bon, j’exagère un peu. Ce n’est pas pour les gens en sciences molles sans maths, mais pour quelqu’un qui a un background en sciences c’est assez simple de comprendre la bête.
Le gros changement de l’IA viendra dans l’expérience utilisateur. L’utilisateur aura moins à réfléchir sur des actions répétitives de bas niveau. Il est possible de tout faire ça à sa place et lui permettre de se concentrer sur les tâches à haute valeur ajoutée.
Réfléchir. C’est le mot clé. l’IA vient t’éviter de trop réfléchir dans l’incertitude.
Si on prend DashThis par exemple, il y a 10 ans, le processus était de manuellement copier les données dans plusieurs plateformes marketing comme Google Analytics et Facebook puis les coller dans Excel pour créer un rapport. C’était à refaire tous les mois. Pour en avoir fait, je détestais carrément les débuts de mois où tout était à recommencer.
Répéter la même action débile mois après mois… Je souhaitais en silence que les clients cessent de demander des $@&?# de rapports.
Mais heureusement, l’ouverture des API par les grandes plateformes m’a permis de trouver une solution, d’utiliser ces APIs pour automatiser tout le copier-coller manuel… Des heures de travail insignifiant de sauvé!
Et visiblement je n’étais pas le seul avec ce problème puisque j’en ai fait une business qui a généré des millions en revenus et profits depuis 9 ans.
Aujourd’hui, utiliser les APIs pour automatiser la collecte de données est ultra standard et commun. C’est là que je pense que la prochaine étape sera d’ajouter une dose d’intelligence artificielle dans la soupe. Je pense même qu’on pourra se débarrasser des rapports et dashboards éventuellement. Après tout le but de tout ça est de permettre aux clients et agences de communiquer. Le dashboard n’est qu’un moyen.
Et c’est mon pari: Les dashboards et rapports seront éventuellement aussi utiles que les portails Web aujourd’hui. Alta Vista, Lycos et Excite quelqu’un?
En gros, l’IA est une autre manière de penser, de voir les possibilités. Ça va enlever beaucoup de friction dans l’expérience utilisateur, mais ça va surtout permettre aux utilisateurs de performer encore plus.
Par contre, ne fait pas de l’IA qui veut. À mon avis, c’est un changement transformationnel profond donc ça doit venir du CEO et de sa vision. Les changements importants c’est toujours risqués, mais comme on dit, adapt or die.
Il y a plusieurs dirigeants qui aimerait faire de l’IA, on le voit avec la popularité des formations et c’est un beau buzzword, mais la plupart sont des illettrés techno alors leur imagination est très limitée. Comme un chevreuil qui admire les deux lumières brillantes qui s’en viennent. C’est d’ailleurs l’opportunité pour les jeunes pousses de prendre la place du bois mort.
Ma prédiction? Dans 10 ans l’intelligence artificielle aura changé complètement la manière de concevoir des produits et ça sera la norme.
Bref, si tu songes te lancer dans la business techno, SaaS ou autre, mon avis serait d’aller là où ça s’en va. Pas où c’est présentement. Comme Wayne Gretzky qui va où la puck se dirige, pas où elle est. Et si tu as déjà une SaaS, j’espère que tu as déjà amorcé cette réflexion depuis un moment. Sinon gare à tes fesses, il y a sûrement une bande de jeunots qui sont en train de bâtir le futur pendant que tu te picosses le nez.