Agréable dîner cette semaine avec mes potes d’Agendrix, Mathieu et Sébastien. Ce sont deux entrepreneurs allumés. On voit l’énergie et la passion qu’ils mettent dans leur compagnie. Compagnie qui a des résultats vraiment épatants d’ailleurs, une belle croissance comme il n’y en a pas énormément dans le monde SaaS au Québec.
En plus ce sont des amis d’enfance. L’amitié qui survit à la business? C’est rare. J’admire ça. Respect!
Mais le plus intéressant avec eux? C’est qu’ils sont sans bullshit.
Je me considère moi-même un entrepreneur no-BS. Je suis un vrai livre ouvert. Je peux aisément me confier sur mes décisions stupides, mes erreurs gênantes, les conflits qui me grugent, mes faiblesses… Et c’est d’autant plus l’fun quand notre interlocuteur est aussi un entrepreneur no-BS.
L’aventure de la business est difficile. Ça prend un cercle de personnes de confiance pour ventiler. Sinon on vire fou.
Quand on parle avec des no-BS, on réalise qu’on partage beaucoup de points en commun, qu’on a souvent des problèmes similaires, que le monde de la business est loin d’être tout rose avec des arc-en-ciel et des licornes en chocolat.
À l’opposé, s’il y a des entrepreneurs no-BS, il y a bien sûr l’entrepreneur full of shit.
Celui-là est divertissant au début, mais il tape sur les nerfs à la longue. Ils n’ont aucun défaut, aucune faiblesse, tout est un succès…
Une vente en Australie? Ils sont une entreprise internationale. Engager un pigiste? Ils sont en recrutement intensif. Papa investit 5K$? Ils ont “closé” une ronde de financement et ils travaillent sur leur prochaine. 1000$ de vente? Ils sont en route vers le 1M$, possiblement Q2 l’année prochaine. Un gars d’une Big Corp leur pose une question? Ils sont sur un giga-mega gros contrat… un game changer j’te dis! Ils signent un texte dans le journal local? Ce sont des auteurs best-seller. Ils gagnent un prix bidon? Ce sont les lauréats de prix prestigieux qui les placent d’égal à égal avec Steve Jobs et Elon Musk. Rien de moins!
C’est juste plein de marde. Le genre qui like sa propre publication Linkedin ou Facebook…
Ça l’air beau en surface, mais quand on gratte un peu on voit des gens complexés et plein d’insécurité. Tout comme l’entrepreneur no-BS, mais lui fait tout pour le cacher derrière une confiance et une prestance artificielles.
Entre les deux, il y a l’entrepreneur qui se positionne no-BS, mais qui est tout aussi full of shit.
Ça, c’est dangereux.
Généralement des beaux parleurs et fins manipulateurs. On s’en rend malheureusement compte quand il est trop tard. Étant assez naïf, je me fais avoir assez facilement par ce genre d’individu. Il est impératif que j’écoute ma femme qui détecte les arnaqueurs beaucoup plus efficacement que moi. Je paye cher les fois où je ne l’ai pas écouté.
Mon chemin vers le bonheur, c’est de croiser plus des premiers, ignorer les deuxièmes et fuir à la course les troisièmes. Plus de no-BS. Moins de BS.
Pour bien des gens de business hardcore, je suis une proie facile. Comme la dernière peppermint dans le bol lors d’une partie de cartes au foyer de papi.
En effet, je suis le genre à négocier un deal vraiment avantageux pour l’autre partie, seulement parce que cette autre partie est « smath”. C’est dans ma nature… Comme mon garçon qui donne ses bonbons sans s’en garder parce qu’il aime être gentil… C’est terriblement idiot, et j’en suis conscient.
Nice guys finish last, c’est classique.
J’aime sentir que tout le monde gagne dans un deal, que c’est donnant-donnant. Le win-win, je ne fais pas que le dire, je crois vraiment au concept. J’aime sortir de la pièce en me disant que l’autre est heureux aussi, qu’on pourra se revoir et se serrer la main en toute sincérité.
C’est la même chose avec les discussions, je suis super généreux et ouvert. J’en dis beaucoup, souvent trop. Il n’y a pas de problème jusqu’à ce que je me rende compte que c’est une discussion à sens unique, que la confiance, l’honnêteté et la transparence n’est pas des deux côtés…
Encore une fois, c’est Steph qui croit aux calinours. J’aimerais qu’il y ait moins d’imbéciles sur la terre, qu’on puisse faire confiance facilement. Par expérience, je dirais qu’il y a un bon 20-30% de gens que je rencontre qui ne sont pas fiables du tout. Ils ont l’air fiables, mais après un peu de diligence, je réalise qu’ils sont… full of shit!
Bref, tout ça pour dire que c’est vraiment agréable de pouvoir rencontrer, discuter, échanger avec d’autres entrepreneurs no-BS. Le monde, le système capitaliste en particulier, se porteraient mieux s’il y avait plus de no-BS.