Le pêcheur et le businessman

De retour du Japon où j’ai passé 3 semaines avec ma famille. J’adore voyager, ça garde l’esprit ouvert. Voir d’autres cultures, d’autres façons de faire et de vivre. Ça m’inspire. 🇯🇵 ✈️🍣🍱🌸

Je me garde quelques jours pour me remettre du décalage horaire de 13h, mais sinon je suis prêt et motivé à explorer un nouveau projet en mode pêcheur.

De quoi je parle? Quoi? Tu ne connais pas l’histoire du pêcheur vs le businessman? 

C’est pourtant ce qui m’inspire depuis longtemps. En rappel juste pour toi mon pote:

Au bord de l’eau dans un petit village côtier mexicain, un bateau rentre au port, ramenant plusieurs thons. Un américain complimente le pêcheur mexicain sur la qualité de ses poissons et lui demande combien de temps il lui a fallu pour les capturer :

“Pas très longtemps”, répond le Mexicain.
“Mais alors, pourquoi n’êtes-vous pas resté en mer plus longtemps pour en attraper plus ?” demande l’américain.

Le Mexicain répond que ces quelques poissons suffiront à subvenir aux besoins de sa famille.

L’américain demande alors :
“Mais que faites-vous le reste du temps ?”

“Je fais la grasse matinée, je pêche un peu, je joue avec mes enfants, je fais la sieste avec ma femme. Le soir, je vais au village voir mes amis. Nous buvons du vin et jouons de la guitare. J’ai une vie bien remplie”.

L’américain l’interrompt :
“J’ai un MBA de l’université de Harvard et je peux vous aider. Vous devriez commencer par pêcher plus longtemps. Avec les bénéfices dégagés, vous pourriez acheter un plus gros bateau. Avec l’argent que vous rapporterait ce bateau, vous pourriez en acheter un deuxième et ainsi de suite jusqu’à ce que vous possédiez une flotte de chalutiers. Au lieu de vendre vos poissons à un intermédiaire, vous pourriez négocier directement avec l’usine, et même ouvrir votre propre usine. Vous pourriez alors quitter votre petit village pour Mexico City, Los Angeles, puis peut-être New York, d’où vous dirigeriez toutes vos affaires”.

Le Mexicain demande alors :
“Combien de temps cela prendrait-il ?”
“15 à 20 ans”, répond le banquier américain.
“Et après ?”
“Après, c’est là que ça devient intéressant”, répond l’américain en riant.
“Quand le moment sera venu, vous pourrez introduire votre société en bourse et vous gagnerez des millions”.

“Des millions ? Mais après ?”

“Après, vous pourrez prendre votre retraite, habiter dans un petit village côtier, faire la grasse matinée, jouer avec vos petits-enfants, pêcher un peu, faire la sieste avec votre femme et passer vos soirées à boire et à jouer de la guitare avec vos amis”.

😐

Je n’ai jamais lancé un projet avec l’intention de le rendre gros et faire une montagne de fric. L’aventure, la liberté, créer quelque chose à partir de rien m’importait plus. Évidemment, pour y arriver, il faut faire de l’argent, mais l’argent c’est un outil et non le but. 💰🛠️

Des fois ça a mieux fonctionné qu’espéré. Comme avec DashThis où on a réalisé des millions en ventes et profits en plus de bâtir une équipe allant jusqu’à 38. Le tout en 13 ans. Bootstrapped, financé avec nos propres ventes. 📈

Un moment donné au fil de l’aventure on cesse d’être un pêcheur pour devenir un businessman. Dans mon cas, ça s’est passé quand j’ai pris des associés en 2016. Un de ceux-ci misait fort dans le “m’as-tu vu”. On a triplé l’équipe, explosé les dépenses, investi dans le fling flang. 🤨

Si au moins les revenus et le fun avait suivi. Mais non, au contraire. Les revenus par employé ont fondu et la marge de profit a suivi la même diète minceur. Le fun lui, avait disparu. 🫤

Heureusement qu’on était sur une bonne vague. La shop allait quand même bien. Mais il y avait beaucoup plus de complexité qu’avant sans résultats significatifs pour la justifier. Et pour la première fois de ma vie, une portion importante des profits venait des crédits d’impôts et des programmes gouvernementaux. Avant, je faisais du bon profit sans ça.

En fait, je ne demandais même pas les crédits d’impôts parce que ça m’emmerdait. ⛔

On est passé de 250 000$/employé à 115 000$. Une diminution de plus de la moitié. C’est majeur. 

C’est trop. 

Plus compliqué, moins de profits, moins de lifestyle. À quoi bon? 🤔

Avec du recul, c’est jambon comme plan. Très jambon. 

J’ai été l’artisan de mon propre malheur. De un, je n’ai pas été assez prudent dans le choix de mon associé. De deux, j’ai très mal géré ma convention pour m’en débarrasser rapidement. De trois, pour éviter les conflits j’ai tendance à acheter la paix et faire des compromis win-lose où je suis le loser. 🤷‍♂️🤦‍♂️

Bref, après avoir mis cet associé dehors on a pu replacer la shop et j’ai pu retrouver le fun et le lifestyle qui me manquaient tant. Les profits et revenus par employé ont aussi retrouvé le chemin vers le haut. 🚀

En prime, ce renouveau nous a permis de bien nous positionner pour éventuellement être la cible d’un acquéreur avec lequel nous finirons par conclure une transaction « life changing ». 🎉✨🤩

Résumé ça simplement, quand je fais les choses à ma manière ça fonctionne, même si c’est imparfait. Quand je laisse quelqu’un d’autre gérer ma shit ça vire mal. 🙄

Tout ça pour dire que ça fait un moment que je pense à lancer un nouveau projet. J’ai même ressorti mes talents de développeur dernièrement. Ma preuve de concept avance bien.

Cependant je n’ai certainement pas l’intention de faire une « grosse » shop. Nope. 🚷

Mon idéal? 2-3M$ de revenus. Une équipe de 5.

Shop internationale. Une niche profitable. Beaucoup d’automatisation et d’IA.

Et du lifestyle. Pour moi et toute l’équipe. 😎

Je suis indépendant financièrement, libre et heureux. Je n’ai aucun incitatif à revivre mes années les plus difficiles. 👎

Au contraire, quand on met le lifestyle et le profit comme guide, ça facilite beaucoup les décisions.

C’est ça la vraie liberté, pouvoir dire non. Indépendance. Rester en contrôle. Profits. Le reste, fuck it.

Au final, le truc pour réussir est de s’embarquer pour l’aventure, pas pour la finalité. Perso, j’aime créer des projets, aider le monde, régler des problèmes. C’est l’fun aussi de faire des profits. Par dessus tout, c’est l’fun de gérer mon quotidien selon mes propres termes.

Oui, une acquisition pour des millions est un événement rare et remarquable, mais bien franchement, c’est plus facile faire des millions par des profits que par une acquisition.

Tu pourrais être “proche” de vendre des centaines de fois, mais tant que la dernière feuille n’est pas signée avec le chèque encaissé, tu as fuck all. 😓

Une acquisition, c’est tout ou rien. Pis c’est pas toi qui a le dernier mot.

Le profit, c’est la certitude à chaque année. C’est un pas de plus par la liberté absolue. Pis c’est toi qui décide. 🫵

Ironiquement, une shop profitable va toujours se vendre assez facilement. Alors même si tu ne veux pas vendre, le téléphone va sonner. Mais pour ça, il faut avoir les yeux sur les clients, le profit, la qualité de l’équipe, sur donner le meilleur de soi-même. Une acquisition est la conséquence du travail bien fait.

Bref, mon projet se fera en mode pêcheur. 🎣🐟