J’envie les startups aux États-Unis

Trouver du capital de démarrage ici au Québec, c’est difficile. À moins de mettre sa maison en garantie, donner 60% des parts, investir de sa poche 500 000$ pour en recevoir autant, c’est très dur. Et ça, c’est quand on a besoin d’équipement.

Parce que lorsque nos besoins sont en développement, donc qu’on a besoin d’un fond de roulement pour payer les salaires, alors là, c’est presque impossible.

Je parle bien sûr de startups de sous-sol en technos. Celles comme la mienne et plein d’autres entreprises sur le web. Ça semble un monde bien particulier puisque pour lancer une cordonnerie, un dépanneur, un magasin de souliers, une entreprise pharmaceutique, une entreprise de production manufacturière, il y a plein de programmes de financement. Mais pour les entreprises web?

Aux États-unis, le capital privé est monnaie courante. Des milliers de projets se font financer. Bons et mauvais. Pour 200 projets présentés, 100 sont considérés, 10 sont financés et un rapporte vraiment. Les chanceux, 10 sont financés comparativement à… peu ici!

Et par financement, on ne parle pas de financer 10 000$. Non, c’est souvent des gros montants entre 200 000 et 3 M$. Ils n’ont pas l’habitude de financer au compte-goutte. Ils investissent comme il se doit ou ils passent à un autre projet. Ce n’est pas plus compliqué que ça.

Del.icio.us a récolté 1.3 M$. Digg 8 M$. Qui aurait le courage de présenter de tels projets à un banquier ici?

Qu’est-ce que je ferais avec 500 000$ ou 1 M$ en financement? Un max de choses! On peut engager une excellente équipe de développement et surtout, améliorer la mise en marché de notre produit.

La dernière mode aux Etats-Unis, c’est de saupoudrer les startups de « petits » financements de 250 000$. C’est pas énorme (aux USA bien sûr, moi je danserais sur les mains!), mais c’est dans le but de donner une chance aux petits projets.

Comme on ne sait jamais ce qu’une compagnie peut donner comme résultats, aussi bien leur donner un peu de « pocket change ». Si ça devient le prochain Amazon, tant mieux, sinon ça n’aura pas coûté cher.

Y Combinator par exemple, investi jusqu’à 20 000$ dans une douzaine de startups tous les 6 mois. C’est suffisant pour permettre à ces petites entreprises de vivre et de ce concentrer sur leur projet.

Comme un athlète olympique bien commandité, il se concentre sur son entraînement plutôt que sur comment il paiera son loyer. Que feriez-vous si on vous donnait 20 000$?

Ça fait longtemps que j’ai compris que pour me financer, je devrai penser à autre chose. Je pige dans mes économies, je fais des contrats, etc. Le financement sera disponible quand mes projets auront prouvés qu’ils sont viables et surtout profitables.

C’est contre productif à mon avis. Je vois ça comme « je vais arroser la plante seulement quand elle donnera des fruits »…