Difficile d’être insensible à l’annonce de Sylvain Carle et Sébastien Provencher de quitter Needium, une des start-ups Web les plus connues au Québec.
On peut certainement spéculer sur le pourquoi, perso deux fondateurs qui quittent le bateau en même temps à ce stade-ci, c’est louche, mais ce n’est pas l’important.
L’important, peu importe le résultat, c’est d’avoir essayé et donné tout ce qu’on a dans le ventre. Je pense que d’avoir le sentiment qu’on aurait pu faire plus est pire que l’échec.
Dans tout ce qui s’est dit sur le sujet, il y a deux mots qui me rejoignent énormément : « I am really proud of what we have collectively built in those 5 years. It was a fantastic roller coaster ride (ask any startup founder about it). »
Roller coaster? C’est une bonne image, mais un peu légère!
A moins d’être dans le premier chariot, de se lancer sans être attaché, que la montagne russe soit encore en construction sans savoir si la route devant est bien terminée, qu’il n’y a personne pour surveiller si tout se passe bien ou nous dire quoi faire en cas de pépin, que le gars pour serrer les boulons est encore une note sur la to-do list, que la voie mène vers une fourche et il n’a pas été décidé quel embranchement le chariot prendra, qu’il n’y a aucun dispositif de secours, parachute ou autre gadget assurant un minimum de sécurité, sans oublier que ce petit tour de manège n’est pas gratuit et coûte cher en temps, énergie et autres impacts familiaux.
Ouais, ok, vu de même, ça peut être comparé à une montagne russe.
La réalité est que ça prend une sérieuse paire de cojones pour endurer ça. Ou à l’inverse, un degré de folie qui nous empêche de voir la réalité. Heureux sont les fêlés il paraîtrait.
L’entrepreneur est une bibitte qui excelle à la survie dans un environnement hostile. La stabilité et les cubicules beiges sont d’un ennui mortel pour lui.
Bref, merci à Sylvain et Sébastien pour leur apport dans le petit monde d’entrepreneurs techno québécois. Aime, aime pas, d’accord ou non, aucun doute qu’ils auront fourni l’étincelle à quelques entrepreneurs qui s’ignoraient et à alimenter l’esprit entrepreneurial québécois.