Il y a de l’entreprenariat dans l’air. J’ai eu plusieurs contacts avec des personnes désirant se lancer en affaires. Ils rêvent d’être à leur compte, d’être leur propre boss. Ne pas attendre après les autres pour améliorer son sort. C’est très louable!
Dans la majorité des cas cependant, il y a cette barrière des revenus impossible à franchir. Comment laisser son emploi payant pour se lancer dans l’incertitude? Et encore, il faut l’annoncer à sa conjointe. Et seuls ceux qui s’en sortent vivants peuvent espérer devenir leur propre patron.
Il y a une solution plutôt simple : Un emploi à temps partiel. Ainsi, l’entrepreneur en herbe pourrait travailler 50% du temps pour son patron et quand même gagner de quoi payer le loyer. L’autre 60% du temps (parce qu’un entrepreneur travaille au moins 110%), il peut le consacrer à ses bidules qui le font rêver. La belle vie, non?
Malheureusement, dans la réalité, ça ne fonctionne pas. Je ne connais pas personnellement quelqu’un qui a cette chance. Certains ont des mandats comme pigiste pour des firmes de consultants, mais ça reste des emplois à temps plein pendant la durée du mandat. Ou sinon, ce n’est pas la norme.
Il y a bien AgentSolo qui permet de trouver des mandats comme travailleur autonome. Mais ce n’est pas assuré comme un emploi à temps partiel. Pour les mandats en informatique par exemple, la compétition est forte donc les revenus ne sont pas garantis.
Alors quoi? Il faut continuer sa job de jour et travailler sur ses projets le soir? Il ne faut pas oublier qu’un emploi est souvent la meilleure source de financement pour démarrer une entreprise. Mais ça vient avec la contrepartie que ça demande du temps. Beaucoup de temps. Je pense à Chris qui perd une bonne 1h30 juste en déplacement chaque jour. Que dire du service à la clientèle? C’est difficile à faire quand le patron est dans notre dos…
Comme patron, ma philosophie serait d’encourager les entrepreneurs. Si c’est possible, je permettrais le travail à temps partiel. Utopique vous direz? J’ai eu personnellement la chance d’être dans un tel environnement chez Oricom Internet. Les patrons savaient que je travaillais sur mes trucs et me laissaient faire. En retour, ils ont eu droit à un beau chèque de remerciement quand j’ai vendu mes sites. Ça va de soi. Sans eux, je n’aurais rien créé ni rien vendu.
Mais attention, ce privilège vient avec des responsabilités et une condamnation à la performance. Ce n’est pas vrai qu’ils m’auraient payé à jouer sur mes projets alors que leurs clients attendent de se faire servir. Ça exige du professionnalisme, de la rigueur et de la discipline. Il faut également gagner la confiance de ses patrons. Entre autres, il faut comprendre que notre priorité est de bien servir leurs clients et non nos projets.
Bref, si la culture d’entreprise à la mode est d’offrir les congés sabbatiques ou autres concepts d’horaires variables pour faciliter la conciliation travail-famille-réalisation-personnelle, à quand une offre pour engager des entrepreneurs à temps partiel? Après tout, les entrepreneurs étant généralement vaillants et efficaces, ils feront le même travail qu’une personne à temps complet pour 50% moins cher…