Avec plus de 500 M$ en financement, on pourrait croire que la vie est belle chez Facebook, non? A tout le moins, la vie ne doit pas être trop difficile. Et bien non. Il semblerait que ce n’est pas cheapo de nourrir un monstre comme Facebook. Monstre oui, avec ses 161 M de visiteurs uniques et ses 61 MM de pages vues par mois.
2-3 serveurs, 2-3 employés et on y est?
Non, pas vraiment. En fait, Facebook est un gouffre à pognon sans fin. Parmi les coûts d’opérations relevés par Techcrunch, notons ceux-ci (par mois):
– Électricité : 1 M$
– Bande passante : 500 000$
– Loyer et centres de données 1.25 M$
– Masse salariale des 700+ employés : 10 M$
Total par mois : 12.75 M$ (150 M$ par année)
Plus! Plus ces dépenses ponctuelles assez banales :
– 50 000 serveurs à acheter : 100 M$
– Dépenses sur le capital : 100 M$
On a donc au beau minimum 350 M$ par année, seulement pour faire fonctionner la shop. Des bagatelles quoi. On voit rapidement que 500 M$ de financement parait bien maigre par rapport aux coûts.
Et les revenus là dedans?
eMarketer a estimé les revenus à 265 M$. Pas mal oui, mais on est à plusieurs millions de la rentabilité. Le problème, c’est que les revenus ne croissent pas aussi (ou plus!) vite que les coûts. En effet, avec l’internationalisation de Facebook (Europe, Afrique, Asie), les coûts ont grimpé en flèche alors que les revenus pour ces marchés sont nuls.
Si bien que maintenant, seulement 1 visiteur sur 4 provient des USA. La bande passante étrangère est plus dispendieuse que celle locale. Donc ces visiteurs coûtent plus cher et rapportent que dalle. Ça ne prend pas un MBA pour voir une couille dans la soupe ici. En comparaison, MySpace a un marché majoritairement américains et ses revenus tourneront autour de 1 MM$ en 2008.
Alors quoi pour le futur?
Résumons : Une grosse partie du 500 M$ en financement est déjà parti en fumée ou sur le point de l’être. Les coûts sont astronomiques et les revenus ne suivent pas le rythme. Je ne suis pas devin, mais ça sent la soupe chaude. Peut être que le type des finances de Facebook aussi. En effet, il voyagerait à Dubaï pour rencontrer quelques riches types bourrés de pétro-dollars.
Mon avis?
Le problème est le même depuis le début : Aucun modèle d’affaires sensé! Des dépenses douteuses (700+ employés? 50 000 serveurs?) et des revenus médiocres. En comparaison, Markus Frind, le type derrière Plenty Of Fish, gère des millions de pages vues, génère des millions en revenus et emploie… quatre personnes!
Bref, je ne dis pas que Facebook va fermer prochainement, mais son évaluation à 15 MM$ ne tiendra pas la route et devra revoir sa structure. Puis une discussion avec Markus Frind ne leur ferait pas de tort…