Une des parties amusantes de lancer un projet est la création des attentes. Du moins, l’établissement de certaines prévisions. Vous savez, on s’attend à avoir 1000 visiteurs la première journée. À faire 50 000$ de ventes dans les 6 premiers mois. D’atteindre le plateau des 500 abonnements. Etc.
Ce sont ces chiffres qui nous font rêver et qui font que nous voulons lancer un projet. Sans ceux-ci, je pense qu’il n’y aurait pas trop de passion ni de motivation. On rêve et on travaille sans compter les heures. C’est la beauté de créer : Il y a une flamme qui donne un « boost » et ça, ça ne s’achète pas!
Notre projet, c’est le meilleur du web. Ça va tout révolutionner. Ce sera un succès instantané. Les foules feront des émeutes pour toucher du bout du doigt notre projet. Non?
Par contre, la réalité rattrape généralement assez vite. Dans le sens où le succès ne vient pas que par la passion ni que par la motivation. Ce ne sont que deux des ingrédients d’une soupe.
À moins d’être dans un domaine bien établi qui n’a plus de secrets, d’être dans un réseau de distribution où les ventes sont connues d’avance, il y a de bonnes chances que nos attentes ne représentent pas la réalité.
Faire une étude de marché? Oui, bien sûr. Mais faire une étude de marché pour une nouvelle idée web avant-gardiste? L’étude de marché pourrait être aussi bonne que l’intuition.
Par exemple, qui a lancé un projet sur le web et qui a atteint tous ses objectifs et même les a dépassés? Peu je dirais. Ça m’arrive à chaque fois ou presque. C’est très dur de faire de bonnes prévisions de départ sur le web.
La réussite d’un projet web est un long processus qui demande constamment des ajustements. De telle sorte qu’on se trouve souvent à faire ou dire des choses qui ne faisaient pas parti du plan initial.
Depuis le temps, j’ai appris à être réaliste en contexte de démarrage. Mais même en étant le plus réaliste possible, c’est dur de faire de bonnes prévisions. À un point tel que faire de vraies prévisions serait décourageant!
Gros comme petits sont confrontés à ce problème. Je connais des sites web qui ont coûtés des milliers de dollars. Les fondateurs avaient de plus grosses attentes qu’un petit projet, mais sont généralement tout aussi déçus de voir les premiers chiffres. Que dire du Digg-like de Netscape ou du Answers de Google?
Le truc pour éviter la déception? Diviser ses attentes par 100! C’est beaucoup? Oui. Mais lorsque ce sera proche de la réalité, on ne sera pas déçu! Vous vous attendiez à 10 000 visiteurs le premier mois? Commencez par 100. Vous pensiez faire 100 ventes? Vous serez chanceux d’en faire une! Vous en faites 5? Wow, vous avez dépassé 5 fois vos attentes!
Ensuite, commence le long chemin vers la réussite. Suivre le marché, écouter ce que vos clients veulent vraiment, ajuster et réajuster. La persévérance fait aussi parti des ingrédients de la soupe. Le plus dur, c’est de mettre la machine en marche. Si on n’est pas mort de déception avant, le reste, c’est du gâteau!