Utiliser une plateforme d’un tiers pour développer son entreprise a du bon. Mais ce genre d’histoire fait réfléchir. Et ce n’est pas la première fois que ça arrive. En effet, quand on développe en utilisant un API de Twitter, Google ou Facebook, on fait la « location » d’une boîte à outils. Location qui peut prendre fin n’importe quand au gré du locateur.
Une situation win-win
A la base pour un éditeur d’un produit, c’est de s’ouvrir des portes que de développer un API. En effet, ça permet à une communauté de fans de créer de nouvelles applications, d’améliorer des aspects du produit et de multiplier les possibilités. De plus, ça augmente la notoriété et l’adoption du produit. Pensons aux cartes de Google Maps qui sont omniprésentes sur le Web.
Par exemple, Windows à l’époque qui a décidé d’ouvrir son système pour permettre à n’importe qui de développer des logiciels plutôt que de tout faire lui-même. D’un système unicellulaire est né un écosystème complexe. C’est la recette de Facebook, Twitter, Google et bien d’autres aujourd’hui.
Mais!
Prenons Tweetdeck, un logiciel qui simplifie l’utilisation de Twitter. Le produit est bon, mais sans Twitter, le produit ne vaut rien. Si Twitter tire la plug sur son API ou décide de bloquer Tweetdeck pour une raison X, c’est fini. Ciao bye. Cassé.
Peut-on construire en toute confiance sur un API d’un tiers?
Dans les risques à évaluer, c’est ze Big One. C’est le coût à payer pour profiter d’un système déjà en place. Et si une telle éventualité se produit, les recours sont minimaux. Les conditions d’utilisation sont souvent faites pour protéger l’éditeur qui leur donne presque le droit de vie ou de mort. Facebook peut fermer votre application sans aucune raison. Apple peut retirer votre app iPhone comme bon lui semble et étirer les délais de recours et justification. Ce sont eux qui ont le gros bout du bâton.
Dans la réalité, les cas de fermeture sauvages sont rares. Et souvent, on peut voir que l’application comme telle est dans une zone grise. Comme le breakup notifier qui est un peu bouetteux question vie privée. Certains diront que Facebook au complet est bouetteux côté vie privée, mais c’est un autre débat.
Bref, je crois que l’on peut construire une business stable et profitable sur les API des tiers. Zynga est un bon exemple. L’idée est d’être de bonne foi et d’apporter de la valeur à l’écosystème. Dans un tel cas, tout le monde est gagnant. Mais comme dans n’importe quoi qui comporte un risque, c’est mieux de ne pas placer tous ces œufs dans le même panier. Diversifier dès qu’on le peut pourrait éviter quelques mauvaises surprises…