Ces gens qui s’invitent au party

Par expérience, quand on a un projet qui a du potentiel, les gens qui ont du talent à flairer les bonnes affaires finiront par cogner à la porte. Qui sait ensuite où ça peut mener?

Investisseurs, partenaires, employés, associés… On en croise des gens. Beaucoup. Même pour une entreprise pure play sans bureaux et sans territoire physique comme la nôtre, on jase avec beaucoup de monde.

Depuis que j’ai lancé DashThis, j’ai eu plusieurs offres de gens désirant s’impliquer dans l’aventure. Des fois, ça « fit », d’autres non. Quand on démarre, on a besoin de tout. Du fric, de la crédibilité, des partenariats, du temps, du jus de bras et du jus de cerveau.

Des personnes que j’estime beaucoup m’ont proposé d’investir dans mon projet. Le timing n’était peut-être pas parfait par contre. En mode exploratoire où l’on est à trouver le « product / market fit », il y a trop de flou pour que les balises d’un investissement soit claires. Je ne voulais pas brûler une occasion ni sauter des étapes. Plus que l’argent ici, il y a le mentorat avec des gens d’expérience qui ont réussi dans mon créneau de même que le réseau de contacts qui peut ouvrir des portes.

D’autres, de parfaits inconnus, style chasseurs de startups, m’ont contacté pour m’offrir de tout et de rien. Principalement des gens des USA. C’est amusant car je n’ai vraiment pas l’habitude de ce genre de contact aussi direct et détaché, leur culture est tellement différente. Le fit n’est pas là cependant. On parle de relations humaines, pas d’acheter une canne de tomates.

Même mes anciens collègues m’ont proposé un deal. Un deal avantageux au stade où j’étais, i.e. en manque de ressources, chose dont ils disposaient abondamment. Ça aurait fait plein de bon sens si ce n’était qu’on s’était dissocié justement parce qu’ils ne croyaient pas à mes idées! Ne pas croire à mes idées, c’est fair play, tant que ça ne vire pas comme le gars qui rappelle son ex maintenant qu’elle a gagné à la loto. Mais bon, le projet a coupé court dès qu’on m’a demandé un veto sur mes décisions financières. Rendu là, pourquoi pas réquérir un consensus de tous les actionnaires pour que je puisse aller au p’tit coin?

Il y a également ceux m’ont aidé juste parce que ça leur fait plaisir en ne demandant rien en retour. En on prendrait plus des comme ça! Je ne vous oublie pas.

J’ai aussi eu des discussions avec une plus grande entreprise. Le genre qui avale 10 startups à tous les matins pour déjeuner. Il y a beaucoup de tape à l’œil là-dedans.  Ils sont big, ils le savent. Je suis impressionnable, ça saute aux yeux. Mais une fois revenu sur terre, la réalité est que ce genre de deal prend plusieurs mois. La discussion est encore ouverte (on serait fou de la fermer!), mais ça va demander du temps. Entretemps, ça nous profite en ayant accès à des opportunités de partenariat.

Le gros problème ici est qu’ils achètent généralement pour la main d’œuvre et se foutent bien de la compagnie. Si je voulais une job, j’enverrais mon CV.

C’est facile de succomber à ces appels et d’accepter la première offre qu’on présente de peur de laisser passer quelque chose ou bien que rien d’autre ne se présentera. La réalité, c’est que si le projet est bon, il y aura toujours des gens qui vont nous contacter. Et si un projet ne se conclu pas aujourd’hui, peut-être que le timing sera meilleur demain. Garder de bons contacts avec ceux qui peuvent (et veulent) réellement aider est important.

Au stade où j’en suis, on a une idée plus claire du quoi, comment et pourquoi. On a maintenant un produit bien défini, stable et plus mature puis on sait où l’on s’en va. Dans un monde en pain d’épices, j’irais avec des investisseurs ayant 500 K$+ pour supporter la croissance ET pouvant siéger sur un comité aviseur pour nous épauler. Ça reste un jeu d’équipe ce sport là! Puis, la grande entreprise deviendrait un partenaire à long terme plutôt qu’un prédateur.

Bref, il y aura sûrement d’autres opportunités qui vont arriver. Comme pour n’importe quelle décision à saveur émotive, la patience est la règle d’or.