La force des entrepreneurs créatifs c’est de prendre un truc qui fonctionne pour en faire un nouveau truc qui va fonctionner mieux.
La faiblesse des entrepreneurs créatifs c’est aussi de prendre un truc qui fonctionne pour en faire un nouveau truc qui va fonctionner mieux. Ou pas? Qui sait?
Je l’avoue, je suis coupable. J’ai tendance à chercher des problèmes à régler là où il n’y en a pas. Quand on a seulement un marteau comme outil alors on voit des clous partout.
Alors je déambule, à la recherche de clous à frapper.
Mais pourquoi toucher à quelque chose qui fonctionne très bien? Bien sûr, il y a une tonne de trucs à faire: du polissage, de la finition, des améliorations ici et là, même de la maintenance des trucs qui sont plus vieux. Mais de là à tout mettre à terre? C’est risqué.
Penses-y. La shop est en croissance. Les revenus et profits sont excellents. Le product/market fit est atteint. L’équipe est rôdée. Les processus fonctionnent. Tout est stable et prévisible, limite boring. Mais ça marche bien alors qu’est-ce que tu veux de plus?
Un changement majeur, c’est un risque énorme. Y’en a plein qui se cassent la gueule à trop vouloir réinventer. Et si les clients ne sont pas contents? Si jouer avec le feu nous explose dans la face? 💥
Comme le band rock des années 80. Tout le monde s’en fout de son expérimentation style rennaissance techno-grunge des années 2000. Donne-nous ton gros rock nostalgique, tes vieux succès, tes cheveux crêpés et tes pantalons lycra tigrés!
C’est là le rôle d’un bon gestionnaire. Il est le gardien du gros bon sens qui va m’empêcher de tout démolir juste parce que j’ai “besoin” de créer, de faire du neuf. Mes potes Antoine et Élodie sont là pour m’empêcher de mettre le feu partout.
Vu autrement, pour mes poches d’actionnaires, qu’est-ce qui est mieux: La stabilité des profits à long terme ou bien Stéphane qui joue au chimiste pour voir ce qui va exploser?
Faut que je me conditionne à voir les opportunités là dedans. Quand la machine fonctionne toute seule, c’est l’occasion de créer autre chose. En profiter pour faire des synergies, utiliser ce qui fonctionne pour mousser un nouveau truc. Ces temps-ci, je suis inspiré par la bande de Basecamp qui viennent de lancer Hey. De toute beauté!
Et check leur stunt marketing. Sont fous raides!
Alors donc, ne pas peser sur le piton semble évident. Ça l’est peut-être pour bien du monde. Mais pour moi c’est un bon défi. Comme ne pas faire une razzia dans le plateau de biscuits au chocolat tout chauds sortis du four alors que ma mère a le dos tourné.
Bref, comme on dit en techno, if it ain’t broke, don’t fix it! La clé c’est de s’entourer de gens qui nous empêchent de faire des bêtises tout en nous libérant du quotidien pour pouvoir travailler sur autre chose. Mais pour les biscuits au chocolat tout chauds sortis du four, c’est sûr qu’il va en disparaitre un ou deux… 🍪 🍪