Bootstrapping et cash flow?

Alors mon pote, tu as laissé ta job pour te lancer tête première dans tes projets? Tu as les yeux brillants, plein d’idées et une montagne de motivation? Tu as même des économies pour vivre les premiers mois? Super. Mais tu as de bonnes chances que le rêve finisse vite et à pic.

Le syndrome du plus tard

Ça m’est arrivé quelque fois et ça arrive à beaucoup d’entrepreneurs en herbe : Mettre le cash flow en second plan. La première priorité étant de développer un produit ou service extra top full cool. Les revenus viendront bien automatiquement une fois que le monde entier verra notre susmentionné produit extra top full cool. Non?

L’erreur

L’erreur ici est l’ordre des priorités. Le cash flow, c’est l’air que respire une startup. Pas de cash flow, pas de startup. Dès le jour 1, le cash flow devrait être la priorité absolue. Et ce, tout au long de la vie de l’entreprise. A moins d’aimer jouer avec les marges de crédit et les dettes?

C’est un peu « normal »

Évidemment, parler de cash flow est comme parler de testament avec sa blonde. Ce n’est pas très sexy, mais tellement important. L’entrepreneur qui a une idée n’a que son idée en tête. Développer son idée l’obsède. La gestion et tout autre tâche connexe n’est que du bruit qui l’empêche de réaliser son idée.

Le bootstrapping

Le cash flow dans une startup, c’est un combat constant pour garder la tête hors de l’eau alors qu’on a les mains liées et les pieds dans le béton. Ça fait parti de la game de se lancer avec des moyens limités. Perso, je suis très à l’aise là dedans. Pour survivre, il faut bootstrapper, c’est-à-dire garder les dépenses au minimum et prendre toutes les entrées d’argent possible:

  • Pas de nouveau char, on garde son vieux bazou ou on prend l’autobus.
  • Pas de vacances en Europe. On va au chalet du beau-père. Avec son auto en plus.
  • Pas de resto ou de compte de dépense insensé : Les entrepreneurs nourris au beurre de pinotte et au kraft diner, ce n’est pas une légende urbaine.
  • Pas de mauvais mandat : On prend tout ce qui passe, même si on sait qu’on pourrait charger plus. On se reprendra plus tard.
  • Pas de gros salaire. On prend le minimum pour vivre. Ce n’est pas le temps de magasiner sa nouvelle tivi plasma 52″.
  • On bosse 25h/24. Le temps est compté. Les semaines de 32h, c’est suicidaire.
  • On demande le soutien de la famille. L’investissement en temps et le coût d’opportunité est important. Aussi bien avoir le support de ses proches.

Sans oublier que de se lancer seul, c’est une mauvaise idée. C’est plus facile de se tenir à plusieurs, de partager les tâches et les risques.

If you can’t stand the heat, get out of the kitchen

Bref, sur le nombre de wannabe entrepreneurs que j’ai croisé dans les 10 dernières années, peu sont encore là. Et tout ceux qui n’ont pas réussi, leur gestion du cash flow et le bootstrapping étaient déficients. A l’inverse, demandez à ceux qui ont réussi de vous raconter leur première année. Ils ont fait des sacrifices que la majorité des gens n’oseraient pas faire.

Pour les intéressés, voici une lecture sur l’art de bootstrapper