S’associer avec un inconnu

Il y a deux lecteurs cette semaine qui m’ont contacté pour me parler d’une éventuelle association avec une autre personne. Pas la même personne pour les deux cas, bien sûr, deux personnes différentes. Mais bon, vous comprenez.

Le point commun étant qu’ils sont en présence d’un inconnu, c’est-à-dire quelqu’un qu’ils ne connaissaient pas quelque jours avant. Donc, pas un ami ou une connaissance. D’où leur interrogation sur le sujet.

Faut-il faire confiance? S’embarquer? Quels sont les risques? Les avantages?

C’est difficile pour moi de juger alors que je ne connais pas les types en question. Par contre, je peux raconter une de mes expériences.

Il y a quelques années, un type que je venais tout juste de rencontrer dans un 5 à 7, appelons-le Jim, m’offre de me rencontrer avec un autre type que je ne connais pas, appelons-le Bob, pour discuter d’un projet.

Jim que je ne connais pas vraiment et Bob que je ne connais pas du tout. Jim est un beau parleur qui sait mettre en confiance alors pourquoi pas. Je n’ai rien à perdre à écouter à part un peu de temps.

Bob a une Porshe, une grosse montre avec des cadrans dont il ignore la fonction et un beau veston. Ça impressionne sûrement les pitounes dans un bar, moi je suis plutôt accroché par un millionnaire en t-shirt / gougounnes. Mais bon, chacun ses goûts.

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T’es qui toi?

Alors mon pote, tu t’es fait des belles cartes d’affaires, enregistré ta compagnie et tu as les poches grandes ouvertes pour faire entrer des montagnes de fric? Mais oups, il y a quelque chose qui cloche : Où sont les millions de visiteurs sur mon site Web?

Vendre un produit ou un service, c’est une histoire de relations. C’est quand la dernière fois que vous avez donné votre carte de crédit à quelqu’un ou un commerce que vous ne connaissiez pas?

Tout le monde a ce réflexe normal quand quelqu’un essaie de nous vendre sa salade: T’es qui toi?

Cette annonce de 1958 résume bien la situation :

I don’t know who you are.
I don’t know your company.
I don’t know your company’s product.
I don’t know what your company stands for.
I don’t know your company’s customers.
I don’t know your company’s record.
I don’t know your company’s reputation.
Now—what was it you wanted to sell me?

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Pourquoi tu cours?

Ceci est un billet hors-série, bien que je crois que le sport et les affaires c’est intimement lié en terme d’attitude.

En voyant le statut RunKeeper de Joé Bussière hier, faisant son jogging sous les 5 minutes du kilomètre, je me suis dis (encore) « C’est quoi ton problème Steph? ».

Je ne suis définitivement pas rapide.

En effet, je cours et fais du vélo régulièrement depuis 15 ans. Bon an mal an, je pédale 2000-3000 km et cours 40-80 km par mois. Steady. J’ai toujours été régulier. Tellement que ma performance est des plus stables depuis des années. Moyenne 26-27 km/h sur le vélo et pace de 5:30/km à la course sur un 10 km.

Si je cours à 5:00/km, je me blesse, c’est automatique.

Quand on se compare, on se pose des questions. Est-ce que je suis « pas pire »? Est-ce que je suis en forme? Est-ce que je pourrais être meilleur? Certainement, mais à quel prix? Est-ce que ça vaut la peine? Et surtout, est-ce que je suis heureux?

Le pote Phil vient tout juste de terminer son premier 50 miler (oui, oui, 80 km dans le bois sibole). 12 heures de course. C’est débile mental.

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YourExtraLife, petite histoire d’une grande aventure

Il y a ce type qui me contacte voilà un an pour me parler de sa patente. Depuis le début de ce blogue, plusieurs dizaines de personnes m’ont contacté pour me parler de leur patente. J’adore les rêveurs qui me parlent de leur patente. Étant moi-même un rêveur avec un tas d’idées pas toujours claires.

Mais ce type, un certain Philip Barclay, avait un truc spécial, ce petit quelque chose qui fait qu’on l’écoute même s’il nous parle d’un autre kossin social comme il y en a tant d’autres. Un autre Facebook wannabe? Peut-être.

Ça s’appelle YourExtraLife son kossin.

Petite parenthèse, Philip a pris le temps de lire les règles pour téter un blogueur avant de me contacter. C’est un bon départ pour avoir de l’attention d’un blogueur.

Il m’a appelé « monsieur » cependant. Mais bon, je deviens vieux aussi.

Voilà qu’il me présente son idée et sa page d’accueil. Un truc pour réaliser des défis. J’ai un peu de misère à allumer sur l’idée, mais j’allume sur ce type et sa bande qui ne présentent pas seulement du blabla, mais de quoi de concret. Une genre de page d’accueil fonctionnelle. Un MVP quoi. Un Minimum Viable Product.

J’ai tu déjà dis que j’aimais les MVP et le Launch Early, Launch Often? Faut arrêter de parler et agir. Comme la bonnefemme qui dit « Je penserais bien prendre un verre de vin » et le bonhomme de lui répondre « Arrêter de penser et commence à verser ».

C’est ce qu’ils ont fait. Mis du réel dans leur idée loufoque.

Après ça, on a pas le choix de prendre tout ça en considération quand on juge d’une idée.

  • Ha ouin, vous avez déjà fait tout ça?
  • Ha, et pis vous avez déjà 1000 fans sur votre page Facebook et 600 inscriptions à la mailing list?
  • 7000 visiteurs uniques en une semaine?

Ben là, pourquoi tu veux mon avis mon pote? T’as de quoi de solide entre les mains et vous avez les têtes et l’attitude qu’il faut pour réussir. Le reste, c’est de la motivation et du travail. Beaucoup de travail.

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Spektrum, un exemple à suivre

T’as une idée de projet, mais pas un rond? Tu devrais peut-être t’inspirer de Spektrum, une boîte de développement Web de Québec.

Franchement, ils m’impressionnent. Ils viennent de lancer un nouveau projet, Snipcart, un panier d’achat automatisé plug and play, après avoir lancé Signsquid, une solution de signature électronique. Tout ça en gérant la boîte de développement.

Puis les produits sont bien mis en boîte. Pas un truc fait à la va-vite sur un coin de napkin. Bravo!

Comme plusieurs boîtes web, ils ont une approche hybride. C’est-à-dire qu’ils financent leurs projets en offrant du service (développement de sites Web). La beauté de l’histoire, c’est que ça semble leur réussir plutôt bien. (Je connais les gens chez Spektrum, mais je ne suis pas dans le secret des dieux).

Pour beaucoup d’entrepreneurs, c’est une voie naturelle à suivre. En effet, on sait faire des sites Web alors on va vendre nos services et travailler sur les projets perso en même temps. Ça permet de faire entrer du fric en limitant les dettes et le nombre d’actionnaires autour de la table.

Par contre, ça demande une discipline militaire et une vision à long terme très claire. C’est très facile de tomber dans le piège de se concentrer uniquement sur ce qui fait entrer du fric à court terme (le service). Il est aussi facile de s’éparpiller et de tirer partout. Courir plusieurs lapins à la fois, c’est un jeu risqué. Chaque projet en soi est une entreprise après tout et c’est déjà dur d’en réussir une seule.

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L’USP, ce petit truc qui te distingue

La plupart des entrepreneurs que je connais sont des gens experts dans un domaine technique. Je suis moi-même dans ce moule. Comme on connaît bien gros notre domaine, le passage vers l’entreprenariat est souvent naturel. Comme le mécanicien qui ouvre son garage de mécanique.

Si c’était juste ça, ça serait trop facile. Une fois qu’on a inventé un beau joujou, il faut le vendre. Et c’est là que le sport commence.

Ces temps-ci, je me casse la tête à mieux identifier et qualifier les leads. Comprendre pourquoi un tel ne peut plus vivre sans notre outil alors qu’un autre nous trouve totalement insignifiant. Bien sûr, on veut en trouver plus comme le premier et perdre moins de temps avec le deuxième.

Ce qui nous amène à la base : C’est quoi qu’on fait?

Ça l’air con comme question, mais ce n’est pas évident à répondre. Parmi toutes les solutions et alternatives, pourquoi un client te choisirait?

En anglais, on appelle ça un Unique Selling Proposition (USP) ou argument de vente unique en français.

On fait un outil de reporting? Oui, mais c’est sans saveur. Tout le monde fait des outils de reporting.

Alors comment on se distingue?

Une bonne façon de mettre le point sur notre USP est de définir ce que nous ne sommes pas. Dans le cas de DashThis, c’est facile de sortir ça selon les discussions avec des prospects : Nous ne sommes pas un outil de BI, nous ne sommes pas un outil de data mining, nous ne sommes pas un outil pour les analystes hard-core ultra compliqué avec des zillions de features, nous ne sommes pas un outil de dashboard en temps réel et nous ne sommes pas un outil pour l’opérationnel.

Wow! Au moins nous savons ce que nous ne sommes pas. Maintenant, on est quoi?

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Ces gens qui s’invitent au party

Par expérience, quand on a un projet qui a du potentiel, les gens qui ont du talent à flairer les bonnes affaires finiront par cogner à la porte. Qui sait ensuite où ça peut mener?

Investisseurs, partenaires, employés, associés… On en croise des gens. Beaucoup. Même pour une entreprise pure play sans bureaux et sans territoire physique comme la nôtre, on jase avec beaucoup de monde.

Depuis que j’ai lancé DashThis, j’ai eu plusieurs offres de gens désirant s’impliquer dans l’aventure. Des fois, ça « fit », d’autres non. Quand on démarre, on a besoin de tout. Du fric, de la crédibilité, des partenariats, du temps, du jus de bras et du jus de cerveau.

Des personnes que j’estime beaucoup m’ont proposé d’investir dans mon projet. Le timing n’était peut-être pas parfait par contre. En mode exploratoire où l’on est à trouver le « product / market fit », il y a trop de flou pour que les balises d’un investissement soit claires. Je ne voulais pas brûler une occasion ni sauter des étapes. Plus que l’argent ici, il y a le mentorat avec des gens d’expérience qui ont réussi dans mon créneau de même que le réseau de contacts qui peut ouvrir des portes.

D’autres, de parfaits inconnus, style chasseurs de startups, m’ont contacté pour m’offrir de tout et de rien. Principalement des gens des USA. C’est amusant car je n’ai vraiment pas l’habitude de ce genre de contact aussi direct et détaché, leur culture est tellement différente. Le fit n’est pas là cependant. On parle de relations humaines, pas d’acheter une canne de tomates.

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Délégation de Québec à l’International Startup Festival

Encore cette année Québec International organise une délégation Québec Startup pour aller représenter les startups de la ville de Québec à l’International Startup Festival. Cet événement accueille, chaque année, plus de 1000 invités (investisseurs, entrepreneurs, mentors, etc.). De nombreuses conférences et festivités y sont présentées. Occasions d’affaires et réseautage au menu.

» Plus de détails ici.

Pour ma part, encore cette année, ça tombe exactement quand je serai au bord de la plage très loin d’ici. Pas facile!

« Don’t be greedy »

Pour faire suite à mon dernier billet, il convient de nuancer mes propos. C’est bien de charger dans la fourchette supérieure plutôt que de jouer dans le moins cher. Mais, le prix qu’un client convient de payer n’étant pas infiniment élastique, il ne faut pas exagérer non plus.

Le terme élastique est là où toute la magie se passe. Le jeu consiste à l’étirer proche du maximum sans qu’il ne pète et nous orvole dans face comme on dit en bon québécois.

Pour ça, j’ai 2 règles assez simples pour me guider :

Don’t be greedy

On apprend de ses erreurs. J’en ai fait une pas pire au début de DashThis. Un client voulait nous donner un autre mandat. Moi le smath j’ai vu trop gros.

Pour un projet qu’on aurait eu fastoche et qui aurait été profitable à 5000$, j’aurais pu demander 8000. Ou même 10 000$. Peut-être même être baveux et demander 12 000$.

Mais non.

J’ai demandé 36 000$.

Ça semblait faire du sens. Du moins pour moi. Mais le client a coupé court à ça en me disant « Ok, on va y aller avec l’autre qui nous a quoté à 3000$. On aurait été jusqu’à 8000$ avec vous, mais 36000$ c’est trop ».

BANG. Dans les dents Guérin. T’a voulu être trop gourmand. Maintenant, t’as pas 8000$ ou 5000$, t’as sweet fucking zero. Rien. Nada. Pouet pouet.

Un tien vaut mieux que deux tu l’auras

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À propos de la stratégie de prix

Combien de fois a-t-on changé les prix de DashThis depuis 2 ans? C’est arrivé au moins 4 fois. Au point où nous avons inclut dans notre système une fonction pour avoir des plans sur mesure et honorer les « anciens » plans.

Oui, oui, comme les fournisseurs de services cellulaires. Combien de gens ont des plans qui n’existent plus depuis des lunes?

Mais bon, le prix est un défi en soi. Après tout, c’est une composante du marketing au même titre que la promotion, la distribution et même le produit. Tsé, le mix marketing et les 4P?

La pizza

Dans un marché relativement jeune avec des produits sans concurrence directe bien établie, c’est difficile de se baser sur les autres pour établir un prix. Pensons à la pizza. Le monde de la pizza étant sur-développé, exploité et segmenté, le pricing n’est pas dur à définir.

Mais pour une boîte avec un produit SaaS comme DashThis?

A part pour ceux qui ont la vérité infuse, il faut tester. Et ça, ça veut dire changer ses prix quelques fois en cours de route.

Sais-tu pourquoi tu charges ce prix?

Au départ, notre premier plan étant à 9$ par mois. Un autre à 29$ et un à 49$.

Pourquoi? Comme ça, sans raison. Les autres produits SaaS ont à peu près ce pricing. On va faire de même. Duh!

Mais wo là, le marché est pas pareille pantoute pour DashThis. The market you know tsé!

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