Analyste web, stratège web, architecte web, n’importe-quoi web. Des titres professionnels qui veulent plus ou moins dire quelque chose. Ça fera probablement l’objet d’une prochaine réflexion. Mais pour l’instant, j’aimerais analyser le titre d’analyste web.
Quelle est la différence entre un analyste web et un technicien? Le titre d’analyste web est de plus en plus fréquent parmi les professionnels. Mais est-ce que cet analyste fait bien de l’analyse?
Pour plusieurs, faire de l’analyse web consiste à générer des rapports de fréquentation web via un quelconque outil. Autrement dit, quelqu’un qui se sert de iMinR, de Xiti ou de Google Analytics fait de l’analyse web. J’ai bien peur que ce soit un peu plus compliqué que ça.
De l’analyse, c’est plus que de savoir le « quoi » et « quand ». C’est de découvrir aussi le « comment », le « pourquoi » et extrapoler en se demandant des « si ». Par exemple, « que se passera-t-il si cette tendance continue? ».
À mon avis, l’analyste web à un impact sur les affaires de l’entreprise. Il doit comprendre ce que fait l’entreprise ainsi que connaître les buts et objectifs de l’entreprise. Suite à son analyse, il pourra faire diverses recommandations qui aideront à avancer vers la réalisation des objectifs.
Faire un rapport pour connaître la provenance des visiteurs n’est pas de l’analyse, c’est du reporting. Le reporting, c’est une partie des tâches de l’analyste. À ce propos, voici ce qu’à l’air la division du travail d’un analyste web (via Stéphane Hamel) :
La création de rapports ne représente qu’un petit 20% des tâches de l’analyste. Bien sûr, il doit faire une synthèse des données sous forme de rapports pour l’aider à connaître les causes, définir les conséquence et faire des recommandations.
20% pour analyser l’acquisition de stratégie, L’entreprise fait des efforts pour attirer des visiteurs sur son site web. Comment sont la performance et les résultats de ces efforts? Pouvons-nous donner aux dirigeants des mesures efficaces tout en étant interprété dans le contexte de l’entreprise?
20% pour découvrir ce que font les visiteurs. En regardant en détail quelques tracés pas-à-pas des visiteurs, que découvrons-nous? Ce que font exactement ces visiteurs est probablement différent de ce qu’on croit qu’ils font. Pouvons-nous dresser un portrait réel de ce comportement?
20% pour l’analyse du contexte. À quoi bon regarder des chiffres si on ne comprend pas le contexte dans lequel ils s’appliquent. En connaissant très bien le contexte et l’environnement dans lesquels l’entreprise évolue, autant marketing que stratégique par exemple, il est plus facile de déceler les subtilités que ces nombres peuvent apporter.
10% pour l’exploration de nouvelles stratégies. Personnellement, je mettrais plus de temps sur cette tâche. C’est ici que les compétences et la créativité de l’analyste ressort. Il s’agit de trouver des moyens de faire avancer l’entreprise en fonction de ce qu’on a étudié. Autrement dit, quels sont les avantages stratégiques que l’on peut créer d’après ces données? Et si on essayait telle ou telle façon de faire, quels avantages possibles en tirions-nous?
10% pour le lunch et les pauses. Parce qu’un analyste web n’est pas une machine, mais un être humain qui a des besoins et des sentiments. 😉
Bref, un technicien s’occupe de mettre du charbon dans la chaudière. L’analyste lui, gère le bateau en tenant compte d’où il est parti, où il s’en va, comment il va s’y rendre, par où il doit passer, puis il doit tester, découvrir, apprendre et corriger pour s’assurer que la navire se rendre à bon port.
Alors d’après la division de ces tâches, il est possible de déterminer si une personne est un analyste ou un technicien. Rappelons qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais rôle ni d’inférieur ou de supérieur. L’important est bien faire son boulot.