Je viens d’écouter l’entrevue de Sylvain Carle par Benoît Descary pour le nouveau projet de Praized Media : Needium. Qu’est-ce que Needium? De un, le nom est la contraction de need et medium donc le medium des besoins. De deux, il permet d’écouter les conversations dans les réseaux sociaux pour dénicher les besoins.
Si l’idée est intéressante à la première vue, j’ai un doute sur son succès comme entreprise. En fait, pas seulement Needium, mais toutes les startups du Web social comme Click Contact, Shwowp, Namesake ou OneTrueFan.
Le problème, c’est que nous, techno-geekeux-Web-2.0-savvy-chose, pensons que tout le monde est sur Internet avec un mobile en main. La réalité, c’est que nous sommes une petite gang sur une petite île dans un gros océan de gens qui n’en ont rien à cirer. Si nous voyons un potentiel énorme pour faciliter les contacts entre commerçants et consommateurs, nous sommes malheureusement bien seuls.
La réalité est que les commerçants sont déjà très occupés par le day to day de leur entreprise. Nombreux sont ceux à qui nous parlons se montrent intéressé par l’idée d’amener de la nouvelle business chez eux. Cependant, rare sont ceux qui sont prêts à mettre les efforts nécessaires pour y arriver. Le changement est trop important et pas assez naturel pour que ça se fasse de façon fluide.
Prenez une rue commerciale et faites le tour des commerces. La majorité a de la misère à s’occuper d’un site Web statique. C’est inconcevable qu’ils s’occupent du mobile, de Twitter ou de Facebook. Ho bien sûr, il y en a 2-3 de branchés dans la gang qui sont bien au fait de tout ça. Mais 2-3 commerces sur 100, ce n’est pas un marché. D’autant plus que les efforts sont revus à la baisse quand ils analysent l’impact réel du Web social sur leur chiffre d’affaires.
Je dis n’importe quoi? On a eu une tonne d’idées Web-deux-point-zéro-social-à-fond-la-caisse. Mais en parlant à des commerçants, ceux-là même qui devraient être flabbergastés par les possibilités des réseaux sociaux, on se rend compte qu’ils ne sont pas là du tout. Ici, en France, aux USA, partout.
Faites le test, allez demander l’avis des commerçants qui se sont fait achalés par une armée de vendeurs et qui ont payé pour être dans le fameux Weblocal.ca.
C’est dur de se faire à l’idée, mais pour la plupart des commerces, les besoins sont ailleurs. Ils sont dans l’accompagnement dans ce nouveau domaine. Comment avoir une présence Web efficace pour leur entreprise (pas de flafla, du vrai ROI), comment mesurer leur rendement, planifier des stratégies, etc, etc. Business 101 quoi.
Pas travailler pour ce que nous aimerions que leur business soit, mais travailler pour ce que EUX aimeraient que ce soit.
Bref, il y a des commerces qui sont assez matures et ouverts pour se lancer dans les réseaux sociaux. Mais ils sont bien peu nombreux. Je doute également que ça devienne la norme prochainement. Les réseaux sociaux pour les PME, oui, mais très modérément et ce n’est pas certainement pas le Klondike. Ça manque de résultats pour démontrer le contraire… Mais bon, ça c’est mon avis et tant mieux si je me trompe.