Les catastrophistes

« Le monde ne sera plus jamais pareil »
« Ce n’est pas fini, le pire s’en vient »
« Ça va durer des années »

Suffit de suivre un peu les discussions dans les réseaux sociaux et on voit les catastrophistes essayer de propager leurs théories catastrophiques à tout vent. Les prophètes de malheur sont hyperactifs sur Twitter et Facebook ces temps-ci!

Mais ce n’est pas seulement sur les internets, les catastrophistes sont aussi nos amis qu’on croyait modérés, le beau-frère qui connaît tout comme d’habitude, la voisine hystérique, le collègue de travail qui annonce la fin du monde…

Tout le monde a son opinion. La Covid-19 ne laisse personne indifférent. Mais les catastrophistes ont cette fâcheuse tendance à vouloir convaincre les autres de la justesse de leur vision des choses.

Dans un débat émotif comme celui-ci, essayer d’avoir une discussion raisonnable avec un catastrophiste c’est comme vider une chaloupe coulée au fond de l’océan. Faudra ajouter le coronavirus aux sujets à éviter dans les partys comme la politique ou la religion.

Le problème d’une personne modérée et pragmatique, comme j’essaie d’être, est simple: On ne sait pas. On doute. On a pas la certitude de tout savoir. On essaie d’être nuancé. On sait seulement qu’on ne sait pas.

Alors la discussion est finie avant d’avoir commencée. Le catastrophiste va te balancer arguments et objections avec toute la confiance du monde. L’important n’est pas d’essayer d’y voir claire et partager un point de vue. L’important est d’avoir raison.

Malheureusement je pense qu’il n’y a pas grand chose à faire pour résister à un catastrophiste. La distanciation sociale est de mise. On s’éloigne comme ça on n’a pas besoin de l’endurer.

Et si on rentre en contact avec un catastrophiste alors il faut s’assurer de suivre la règle élémentaire d’hygiène mentale: On l’ignore. Moi je joue du drum dans ma tête. Ça fonctionne.

À la base, les catastrophistes ne sont probablement pas de mauvaise foi. Le monde s’en va vers l’apocalypse et ils essaient simplement de nous prévenir. Ils sont alimentés par toutes les bêtises qu’on peut lire dans les médias ces jours-ci, sociaux comme conventionnels. Quand on lit un titre d’un article épeurant, on devrait lire l’article jusqu’à la fin, vérifier la source et valider avec d’autres sources avant de prendre le tout comme une vérité absolue.

Mais bon, qu’est-ce que je connais à ça moi? Rien justement. C’est pour ça que je m’efforce de 1) ne pas trop m’informer inutilement via n’importe quelle source et 2) d’exercer mon esprit critique qui est encore plus important ces temps-ci.

À la fin, on ne le sait pas. Je ne le sais pas. Tu le sais pas. Nous ne le savons pas. Ils ne le savent pas. On apprend en cours de route. Spécialistes et experts inclus. Alors c’est toujours aberrant d’en voir un faire des affirmations comme s’il possédait la vérité véritable.

C’est fascinant de voir l’évolution de la situation. Le changement dans les discours des autorités à mesure qu’on découvre la maladie et qu’on voit ce qui est grave, ce qui l’est moins, qu’on commence à pouvoir réagir et planifier de manière plus rationnelle.

Le but de tout ça n’est pas de ne PAS pogner la covid-19, le but est d’éviter que tout le monde la pogne même temps et innonde les hopitaux.

Pour ma part, je suis de nature calme et optimiste même si j’ai mon lot de biais et de préjugés comme tout humain. Par conséquent, je ne vois pas la présente crise comme la fin du monde, mais simplement comme ce que c’est: Une crise.

Et comme toute crise, il y a un début, une évolution et une fin. Moi, je crois qu’on se dirige heureusement vers la fin. Pour toute sorte de raison, mais principalement parce que nous les humains, avons la capacité de s’adapter et d’être créatif pour résoudre le pire des problèmes.

Aussi il faut dire que ma situation est enviable. La famille est en santé et peu à risque. Mon entreprise est dans un secteur qui va bien et je peux travailler à distance (et faire des siestes, ce qui est un gros plus!). Mon plus gros soucis est d’aller à l’épicerie une fois par semaine et de me laver les mains. On est loin du gars qui est parti combattre à la guerre…

Ouin mais toi Steph, tu vois les choses trop simplement. Oui, tu as raison mon pote. Je pense que mon apport concret dans cette crise se limite à peu près à suivre les consignes des autorités. Je crois que dans quelques temps tout ça ne sera plus qu’un lointain souvenir. De m’être arraché les cheveux pendant des semaines et faire des crises de bacon n’y aurait pas changé grand chose. Je préfère rester zen et garder mes cheveux bien qu’ils commencent à être pas mal longs.

Mais bon, qu’est-ce que j’en sais? Rien comme je disais. On verra dans l’avenir qui aura eu raison. Si ce sont les catastrophistes alors nous serons tous morts bientôt de toute façon. Raison de plus pour ne pas s’en faire!

Reste chez vous, lave tes mains, fais-toi un cocktail et ça va bien aller.