COVID-19… l’occasion de revoir le télétravail

C’est un beau bordel qui commence cette semaine pour plusieurs employés et employeurs en raison de la pandémie du COVID-19. En effet, afin de respecter la consigne de distanciation sociale, le télétravail s’impose par lui même. Ça permet d’éviter les contacts et d’être à l’abri des bibittes ou de les garder chez nous.

Pour moi, le travail remote est tout à fait naturel. Travailler de la maison est aussi normal et sensé que de boire un verre d’eau. Je suis organisé, équipé et discipliné en conséquence. Et bien sûr, je suis dans un domaine tout indiqué pour ce mode de travail. Même avec les gamins dans les pattes.

Mais c’est loin d’être le cas pour tout le monde.

C’est peut-être l’occasion de revoir les pratiques des organisations concernant le travail à distance?

Cependant, on s’entend que ça ne s’applique pas à tous les secteurs… le commerce au détail, les restaurants, le cinéma, les usines… il y a des choses qui ne se font juste pas à distance. Mais pour le reste?

Pour plusieurs, avoir un bureau est la chose à faire parce que… et bien parce que c’est de même que ça marche depuis très/trop longtemps. Surtout chez les plus vieux. Un même lieu, tout le monde à la même place, des horaires de travail… c’est de même parce que c’est de même.

Mais avec Internet tout ça n’est plus vrai. Les outils de collaboration sont tellement rendus efficaces que la présence physique n’est plus un prérequis. C’est même rendu une contrainte (1h en déplacement, payer le stationnement, le dérangement ambiant, etc).

Et ne me parlez pas des meetings en personne. Ça se fait très bien en vidéoconférence. Et ça, c’est quand le meeting est nécessaire à la base, ce qui n’est pas souvent le cas. La réunionite est un fléau assez incroyable.

Évidemment, ça dépend des personnalités. Étant introverti, je suis très à l’aise dans la solitude au quotidien. Je suis nettement plus productif et concentré quand je n’ai personne qui pop dans mon bureau. J’aime le mode de communication asynchrone des emails. Ça fait des années que mon téléphone est en mode vibration parce que je suis allergique aux sonneries et autres bip-bips des notifications (qui sont pour la plupart désactivées).

En d’autres mots, je travaille plus en 30 heures de chez moi, un vrai 30 heures productif, qu’en 45-50 heures au bureau.

Pour d’autres, c’est impensable de ne pas côtoyer des collègues. Et le vidéo n’est pas suffisant, ça prend cette proximité physique et la spontanéité sociale que l’on retrouve à la machine à café. Surtout chez les plus jeunes qui sont dans leur peak social.

Bon, je ne suis pas un anti-social au contraire. J’ai aussi besoin de contact humain. C’est juste que je l’ai adapté. Dans le temps nous avions nos Happy-meal du vendredi où nous allions en gang au resto une fois par mois. Et ça n’empêche pas les autres activités en dehors du travail. Les meetings vidéo avaient aussi leur part de chit-chat léger où l’on connectait avec les autres. Dans le temps, j’avais aussi l’habitude d’aller rencontrer des nouvelles personnes lors d’un dîner.

L’idée ici est que si on veut que le télétravail fonctionne et bien on fait pour. Ce n’est pas pire que de faire fonctionner une équipe dans un bureau, c’est seulement un lot de contraintes différentes.

Perso, ma journée de travail typique ressemblait à ça:

  • 8h-9h emails, suivis, lectures
  • 10h-11h30 boulot profond (deep working)
  • 11h30-14h lunch, ride de vélo / jogging d’1h-1h30 / sieste de 20 minutes
  • 14h-16h30 boulot profond
  • 16h30-20h Souper / famille
  • 20h-22h Email, suivis, autre période de boulot profond

Rajoute 4-5h tôt les matins du weekend ou quand il pleut. Ça donne un gros 40 heures par semaine. Pas 90. Pas 70. Même pas 50. Et j’abats plus de travail que bien du monde qui disent travailler 80h…

J’exagère avec ma sieste tu dis? Toi je ne sais pas, mais moi je cogne des clous après dîner. Je peux cogner des clous devant mon écran une partie de l’après-midi ou m’assoupir 20 minutes et revenir énergisé et prêt à rocker. C’est quoi qui est mieux?

Mais bon, on a aussi notre lot d’histoires d’horreurs avec des gens remote. Le gars qui fait son lavage et qui ne se sent pas obligé de travailler… l’autre qui s’entraîne à temps plein ou travaille sur des projets persos… Mais quelque part, ce même genre d’individu sera aussi un problème dans un bureau. Ce sont des B ou C players. Quand tu es professionnel, rigoureux et discipliné, tu fais la job peu importe l’environnement.

En bout de ligne, il y a plusieurs compagnies qui ont du succès tout en étant 100% remote alors quelque part, il doit avoir moyen de faire fonctionner le télétravail en tout ou en partie. InVision est entièrement en télétravail avec 700 employés. Comme quoi quand on veut on peut, non?

Lectures complémentaires: