« Dis Steph, comment peut-on appliquer l’intelligence artificielle à YXZ? »
Mauvaise question mon pote.
La bonne question est « Dis Steph, peux-tu m’aider à bien définir le problème et réfléchir à des solutions? »
Ça ne me fait pas de doute. On est dans le « Peak of inflated expectations » du « Hype Cycle ». Autrement dit, on essaie d’appliquer l’IA à toutes les sauces pour en tirer profit. Comme la bonne vieille ruée vers l’or.
Comme en 1999-2000 quand tout le monde faisait n’importe quoi avec le Web. Avoir un .com dans ton nom ouvrait les portes du financement facile. On connaît la suite, peu ont survécu à la réalité. C’est par la suite que le web utile a connu ses belles années. Lors du « Plateau of Productivity ».
Comme aujourd’hui dire que tu fais de l’IA tu as accès à plein de financement, de programmes gouvernementaux, de facilités quelconque que tu n’aurais pas autrement.
Juste parce que tu « fais » de l’IA…
Parce qu’il faut encourager l’innovation…
Ça, c’est faire les choses à l’envers. Trouver un problème à une solution.
Pour l’instant il me semble que ça cherche plus quoi faire avec l’IA que ça règle des problèmes concrets. J’entends, je lis, je vois des gestionnaires dire qu’ils prennent le «virage de l’intelligence artificielle» en balançant plein de buzzwords, mais sans clairement exprimer comment ça va les aider.
C’est facile l’IA après tout. Je peux entraîner un ordinateur à différencier des chats et des chiens… mais ça va donner quoi? C’est pas parce qu’on peut le faire que c’est une bonne idée. Un peu comme l’app iPhone qui fait semblant de boire de la bière… 🙄
Dire que ça prend de l’IA parce que c’est le mot à la mode, ça me gosse. Comme il y a quelques années dire que ça prenait un site e-commerce ou un compte Twitter. Pas de vision claire c’est la recette parfaite de l’échec.
Perso, je trouve ça cool l’IA. Ça donne des possibilités qui n’existaient pas il y a tout juste 3-4 ans. Comme en 1999, le Web donnait l’opportunité de revoir la façon dont l’information est diffusée.
C’est quoi l’IA au juste? Pour moi, je résumerais ça ainsi: C’est une nouvelle façon de programmer. Ça permet de régler les cas où tu ne peux pas coder de façon traditionnelle, avec une liste d’opérations. Ça permet de programmer avec des exemples entre autres.
Tu connais les intrants et le résultat voulu, mais c’est vraiment trop dur à programmer?
👉 IA.
Tu connais les intrants et le résultat, mais ça se règle par une « recette »?
👉 Programmation conventionnelle.
L’IA, ce n’est pas de la magie. Ça prend des données. Ça prend les bonnes données. Et ça prend une bonne tête pour arriver à créer un modèle qui donnera le bon résultat plus souvent qu’autrement.
Mais encore là, ne me parle pas d’IA si tu n’es pas capable de bien définir ton problème. L’IA n’est qu’un outil parmi tant d’autres.
Il y des opportunités partout où il y a des données. Dans la personnalisation, l’analyse et tout ce qui est recommandations ou aide à la décision, la sécurité, le domaine médical, l’automatisation marketing et la stratégie multicanal, la veille des médias sociaux, l’optimisation de l’énergie, des chaînes d’approvisionnements, de la logistique, le SEO avec le tagging automatique, la recherche par image ou les assistants vocaux, la génération de contenu comme des articles de KB ou des résumés, la gestion de la relation client, l’analyse prédictive de toute sorte, trouver des leads là où nos yeux d’humains ne voient pas bien, le service à la clientèle avec les chatbots, la gestion des connaissances ou l’aide à la résolution de problème, la maintenance des systèmes, l’entretien des systèmes de données (tsé, faire le ménage de temps en temps), l’étiquetage des données, tout ce qui touche au géospatial et aux maps, le calcul des risques, fraudes et primes en assurances, les scores de crédit, la collection des dettes …
Etc, etc, etc.
Jusqu’aux automobiles autonomes et aux drones militaires.
Les opportunités sont légion.
Mais à la base, il faut se concentrer sur le problème et non sur la solution.
Bref, je trouve ça fascinant tout ça. Après avoir passé la période des attentes gonflées et insensées, ça va donner lieu à une nouvelle génération d’entrepreneurs, d’outils et d’applications. Comme l’ordinateur personnel des années 80 ou le Web dans les années 2000. 2020, est-on dû pour la prochaine vague?