Startups et concurrence mondiale

C’est fini l’époque où le programmeur nord-américain avait le monopole des innovations en technologies. Ce temps où quiconque pouvait partir son entreprise dans le garage familial sans se soucier du reste de la planète. Aujourd’hui, un indien, un albanien, un ukrainien, un israélien ou un néo-zélandais peut avoir la même idée et la lancer en même temps.

Je parle de ça puisque depuis quelques temps, je vois des produits et services provenir d’endroits que je voyais pas avant : L’Europe de l’est, l’Asie et même l’Afrique. Sans compter que je vois plusieurs trucs en français d’entreprises allemandes, espagnoles, italiennes et anglaises.

L’avantage que les nord-américains avaient dans les années 90 s’est plutôt dissipé. Maintenant, si je peux concevoir un logiciel seul dans ma chambre à coucher, il y en a des centaines de milliers d’autres développeurs sur la planète qui le peuvent également.

Paradoxalement, même si Internet nous permet d’être mondial, je pense qu’il est nécessaire de viser local en phase de démarrage. Et d’y aller étape par étape pour la croissance. De la même manière qu’une entreprise désirant s’établir dans d’autres territoires doit y aller progressivement. Aurait-on idée d’ouvrir une chaîne de restaurants dans 89 pays en même temps? Bien sûr que non, c’est du suicide. Pourquoi penser autrement pour Internet?

Évidement, je ne parle pas de Microsoft ou Google, mais de Joe Bloe dans son appartement. À quoi bon offrir son nouveau réseau social en 19 langues s’ils ne comprennent pas la culture de ces marchés? Et l’offre n’est qu’une partie. Il faut l’entretenir et la supporter.

Personnellement, pour un outil comme iMinR, j’ai beaucoup plus de chances d’avoir des clients ici, chez moi, qu’au Texas, en Californie, à Londres, Madrid ou Berlin. La compétition mondiale est trop intense et les produits tous plus ou moins semblables. Les seuls avantages compétitifs majeurs que j’ai, c’est la personnalisation et le service. Autrement dit, j’ai des clients parce que je vends une relation et non un produit. Et cette relation est plus facile à vendre en raison de la proximité. Ce n’est évidement pas la même chose lorsqu’on a un client séparé par la langue et distant de milliers de kilomètres.

Deux domaines qui illustrent bien l’avantage d’être local est la conception de sites web et l’hébergement. Une entreprise pourrait faire bâtir son site web à l’étranger où il sauverait des milliers de dollars. Mais elle ne le fait pas. Pourquoi? Les coûts ne sont qu’une partie du jeu. Qu’arrive-t-il en cas de problème? Comment est la confiance? Le service? Même chose pour l’hébergement de sites web. Je pourrais faire héberger mes sites pour la moitié du prix ailleurs sur la planète. Mais je préfère iWeb parce qu’ils sont prêts de chez moi et ils me comprennent. Si un pépin survient, ça sera plus facile de le régler à Montréal qu’en Inde.

Ces entreprises locales continuent de faire de bonnes affaires parce qu’elles restent locales. Pour plusieurs, ce n’est même pas avantageux de se frotter au marché mondial. C’est même très risqué. Dans les faits, très peu de clients vont préférer aller voir ailleurs sur la panète. Alors avant de regarder dans la cour du voisin s’il y a des clients potentiels, pourquoi ne pas regarder dans sa propre cour?