Le marketing est un plat qui se mange chaud

Je venais de finir un premier draft d’un billet à propos des ventes et marketing (ben oui, un autre) quand j’ai reçu un “cold email” pour un produit.

J’en reçois plusieurs a chaque mois, ces emails de marketeux qui veulent me vendre leur produit.

Première réaction: Pov ti-pit, c’est plate ne pas avoir de ventes et devoir faire du cold email. J’en ai fait beaucoup au début de DashThis. Lâche pas mon pote!

Deuxième réaction: Dans les tests marketing que nous sommes en train d’essayer, c’est justement ça qu’on essaie de faire, vendre à des viandes froides.

Oups. Auto-malaise.

Un des principes à la base du succès de DashThis est d’avoir construit un produit dont les prospects CHERCHENT une solution.

Ils ont un problème urgent. Cherchent une solution et sont prêt à acheter maintenant.

Ce, par opposition à un produit dont personne ne sait qu’il a besoin et dont on doit éduquer, éduquer et encore éduquer. Et rendu là, tu éduques encore et encore puis éventuellement, ça va lui rentrer dans tête et il deviendra peut-être client.

Peut-être.

Le email que je viens de recevoir est quand même bien écrit et le produit, pas si pire: C’est une app qui se connecte à ton logiciel comptable et suit toutes tes dépenses en logiciels (Adwords, Mailchimp, Helpscout, MixPanel, Intercom, etc) puis te dit si tu dépenses trop et comment tu peux économiser.

Sérieux, c’est cool non?

On peut sauver une tonne de fric en utilisant leur patente.

Le problème avec ça, et bien c’est qu’on a pas vraiment de problème.

Oui, on pourrait peut-être sauver quelques dollars ici et là, mais c’est loin d’être une priorité. Pour notre part, on fait un check de l’utilisation et des licences qu’on paie de temps en temps et c’est bien suffisant. On surveille les budgets globalement, pas au micro détail.

C’est bien différent de la situation où je sens que j’ai perdu le contrôle du coût de mes logiciels, que ma carte de crédit explose, que ça va en augmentant et que ça me prend un temps fou à chaque mois pour régler ça.

A ce moment je me dirais “Putain, il doit bien avoir une solution à ça??!!!

Et alors j’ouvrirais Google: “software cost tracker”

J’ouvre les 3 premiers liens. En essaie 2. Achète celui qui fit le plus.

Pif paf. Pas le temps de niaiser.

Là, le gars, s’il est chanceux, devra envoyer 1000 emails pour avoir un client. Le email était quand même personnalisé, pas un simple copié collé mass mailing. Ç’a dû prendre un certain temps.

Pas sûr que c’est payant. Définitivement pas scalable.

Alors voilà que je me questionne sur les tests marketing que nous sommes en train de faire. L’idée était justement de réchauffer les prospects froids afin de les faire acheter dans le futur.

Créer de un état de conscience et se positionner pour quand ils seront prêts à acheter. Comme un dépisteur de la NHL qui recrute un pee-wee.

Ho, aucun doute que ça marche. Tout le content marketing repose sur ce principe. Hubspot, Moz, Wordstream. Ils remplissent leur funnel a coups de paquebots.

Mais ça prend du temps. Et le temps c’est de l’argent, surtout quand on a pas reçu des millions en funding. Pire, c’est un guess: on est pas certain des résultats.

Là où on est certain des résultats est quand on travaille sur l’expérience client. On sait qu’on converti plus et qu’on retient plus.

On ne fait pas rentrer plus de monde dans le magasin, mais ceux qui entrent dépensent plus et plus souvent.

C’est un choix, les deux peuvent fonctionner.

Perso je suis plus fan de travailler sur l’expérience, d’être obsédé par la satisfaction du client et de focuser sur le problème à régler que d’être une machine d’acquisition. Mais ça c’est purement personnel.

En fait, je suis incroyablement fasciné par le no-marketing. Les shops qui réussissent en faisant ZERO marketing ont clairement bu dans le saint-graal du marketing. Ils ont atteint le nirvana, l’apothéose du marketing.

A leur place je dirais “Les ventes et le marketing c’est pour les nuls, ceux qui ne comprennent rien à leur client”. Ouf. De quoi se trouver moins bon tout d’un coup!

Mais en même temps, si la demande “hot”, celle qui a un besoin urgent et qui veut acheter maintenant, achète notre produit, il doit bien avoir moyen de réchauffer a peu de frais les prospects potentiels et les faire acheter dans un court délai?

S’il y en a un prêt à acheter maintenant, il doit bien y en avoir dix qui achèteront dans les prochains mois? Comment devenir le choix évident quand ils seront en mode achat?

Alors on revient toujours à la question de base:

Tu as une piasse à investir, tu l’investis dans quel bucket?

Dans la certitude en priorisant l’expérience client, mais avec une croissance moindre…

Ou tu y vas pédale au fond mon Léon, ventes, ventes, ventes. Faut vendre. Imprimer du fric. Défoncer les portes, même celles ouvertes. Secouer le pommier. Non, arracher le pommier! Moins de rétention et de satisfaction peut-être, mais comme tu fais rentrer du trafic au camion, ça compense amplement.

On veut tous le premier, mais on est toujours tenté par le second, n’est-ce pas?

Mais penses-y. No-marketing. C’est tellement bad ass! Vendre sans vendre. Ça peut difficilement être mieux.

Toi, t’en penses quoi?