Le démarage d’une entreprise, au jour le jour

C’est samedi et je ne blogue pas d’habitude. Mais là, je viens d’écouter notre podcast de cette semaine et je ne peux m’empêcher de revenir sur le sujet principal : Chris me trouve trop lent à démarrer.

Tout d’abord, je ne suis pas fâché après Chris parce que bon nombre de personnes croient que je me pogne le beigne à longueur de journée. Ma copine la première! Au contraire, je trouve ça plutôt comique d’avoir eu cette discussion.

Premier constat du démarrage d’iMinR : C’est long. Mais je ne suis pas surpris ni déçu, c’est toujours long démarrer une entreprise. En premier lieu, il y a le rodage du produit. J’avais évalué 3 mois et ça en a pris 5 avant de finir d’optimiser. Bien sûr, ce sont des grenailles pour le commun des mortels. Mais pour moi, un rapport qui s’exécute en 2 secondes au lieu de 4, c’est une amélioration de 50% de la performance. C’est énorme.

Ensuite, il y a les ventes. À moins d’être un personnage connu comme Patrice de La Fraise, recruter ses premiers clients prend des jours sinon des semaines. Vous savez, on est encouragé, il y a 3-4 personnes intéressées, mais combien de temps ça prendra avant de mettre leur argent dans nos poches? Plusieurs jours, sinon des semaines!

Entre le moment où un utilisateur démontre de l’intérêt, essaie le produit et finalement l’achète, il s’est écoulé beaucoup de temps. C’est normal, on ne peut pas vraiment accélérer les choses en mettant de la pression sur le client. La gaffe que ce serait.

Éventuellement, les choses se normaliseront. Au fil des contacts, il y aura de plus en plus de gens intéressés. Et les entrées d’argent seront plus stables. C’est tout à fait normal. On ne démarre pas avec 1000 clients fidèles la première semaine.

Pour ce qui est des contacts, je suis hésitant à faire de la vente directe. Je ne suis pas convaincu que ce soit la meilleure approche. Le monde n’aime pas se faire appeler ou se faire envoyer des emails par des vendeurs de balayeuses. Moi le premier. Si j’utilise cette approche, je crois que je perds mon temps. Je le fais de temps en temps quand je tombe sur un site web qui est exactement mon client type. Mais sans plus.

Ce qui fonctionne pour moi, c’est le bouche à oreille. Ce n’est pas sorcier, c’est la méthode de la majorité des startups. Je peux perdre mon temps à achaler du monde sans avoir de vente. À l’inverse, il ne suffit que quelqu’un parle de moi à un autre et voilà! C’est une vente sans effort.

Cultiver ce réseau de contacts prend du temps. Beaucoup de temps. Mon blogue m’aide beaucoup à créer des liens importants et c’est pour ça que j’y consacre du temps.

Si l’on regarde les résultats obtenus d’une seule journée, ça en découragerait plusieurs. Par contre, sur une semaine, l’entreprise a fait un petit pas. Sur 1 mois, on peut voir que le bateau n’est plus attaché au port. Et sur 6 mois, c’est phénoménal le progrès accompli. Relativement, bien sûr.. Rappelons-nous que le 6 mois est fait de petites journées où il semble ne rien se passer.

Alors est-ce que j’ai l’impression de m’en aller dans un mur? Non, pas du tout. Au contraire, ça avance très bien. On aimerait tous que ça avance plus vite, mais il faut savoir être patient. Mes objectifs sont à long terme. C’est l’expérience qui parle parce qu’il y a 10 ans, je me serais découragé n’avoir aucune vente la première semaine. Ha, la jeunesse…

Je crois que les clients n’achètent pas mon produit. Ils achètent la crédibilité de l’entreprise. Ils se foutent bien de savoir que A est meilleur que B ou l’inverse. Répondre à leur besoin et inspirer confiance, c’est tout ce que ça prend.

Bref, c’est pas compliqué : Je place une nouvelle brique à chaque jour. Dans 6 mois, ce sera un carré de maison. Et j’espère qu’un jour ça deviendra une belle maison avec le jardin, le carré de sable, la piscine, la Porsche dans l’entrée, etc.

Si c’était facile, tout le monde aurait son entreprise. La persévérance n’a pas été inventée pour rien…