Tout le monde moindrement au courant a entendu la nouvelle que Facebook a racheté la startup Instagram pour la modique somme de 1 milliard de dollars. Ou 1000 millions. Ou 1 000 000 de 1000$.
Ç’est du fric. Beaucoup de fric.
Mais est-ce tant que ça?
Oui, quand on considère qu’Instagram est une petite boîte de 13 employés qui ne fait pas un rond de revenu. Zéro. Nada.
Le boss se mettra 400 M$ dans les poches pour avoir bâtit un truc qui ne fait pas une cenne de fric. Quand même! Les employés eux se partageront un p’tit 100 M$.
Plus sérieusement, je pense que c’est un deal qui est insensé. Ok, Instagram est très populaire et à attiré 30 millions d’utilisateurs en 2 ans, ce qui est phénoménal. Ok, Facebook se sentait menacé puisque le partage de photos est un morceau stratégique de leur plateforme. Ok, ils ont acheté une équipe talentueuse. Ok, j’imagine qu’ils sont compétents et ont réfléchi avant de dire oui.
Mais 1 milliard?
Ce qui m’inquiète le plus, c’est le signal que ça envoi aux autres. Ça dit « Hey, on est de retour aux années 2000 où les startups bourrées de dettes et sans revenus se font achetés pour des fortunes ».
Dans la vraie vie, ça n’arrive pas souvent. Vous avez plus de chance de mourir dans l’oubli et la totale indifférence que de vous faire racheter pour une fraction de ce qui est arrivé à Instagram.
Instagram ont creusé un trou au hasard dans le vaste désert et sont tombé sur le trésor que Barbe Rouge a caché voilà des siècles. Une pelle et une tonne de chance. C’est ce que ça prend.
Le meilleur moyen de se faire racheter à bon prix est encore de créer une entreprise avec des ventes et des profits. Et ça, c’est beaucoup plus dur à faire que de créer une startup qui ne fait pas un rond.
Ça m’inquiète de voir ces startups, même ici au Québec, qui n’ont pas de modèle d’affaires concret. Ho, ils ont des bureaux, des employés, du financement et de belles cartes d’affaires, mais zéro revenu. La réalité fini toujours par nous rattraper quand les sorties d’argent sont plus élevées que les entrées.
Bref, c’est l’fun pour Instagram et son équipe, mais il faut s’enlever ce genre d’histoire de la tête. Ce n’est pas un modèle d’affaire ni une recette pour construire une entreprise. C’est plutôt l’inverse : c’est un pari très risqué et une excellente façon de construire sur des fondations en mousse de nombril.