Mon frère m’a envoyé cette belle affiche détaillant où vont nos impôts. Puis il me dit « Il n’y a pas une subvention pour toi là dedans? ».
Oui et non.
Oui, car en fait il y a plus de 270 programmes d’aide, subventions et autres crédits pour les entreprises au Québec. C’est assez capoté. Perso je couperais tout ça, mais ça, c’est un autre débat. (NDLR, et si on coupait tout ça en échange de la gratuité scolaire?)
Non, car je ne suis pas au chômage, je suis éduqué, je ne suis pas un artiste ni un agriculteur, ni handicapé ni un immigrant, je ne suis ni dans un créneau écolo ou social, puis je suis un homme de surcroît. Sans compter que je tourne sur mes 35 ans cette année alors au diable les programmes pour jeunes entrepreneurs qui se terminent à 34 ans.
Il reste quoi alors? Ha, mais il en reste mon pote! Pensez-vous que sur 270 programmes il n’y a rien pour moi, pauvre petit citoyen mis de côté? Oui, il y a de quoi. Mais attache ta tuque avec du duck tape mon chum car tu te lances dans une virée infernale.
De un, ça va prendre mon temps pour faire un plan d’affaires. Plan d’affaires qui sera essentiellement composé de blabla que personne ne lira / ne comprendra, de prévisions financières qui sont aussi bonnes que les prévisions de Jojo Savard, d’analyse de marché qui fait du sens jusqu’au jour où l’on s’y frotte réellement à ce marché.
De deux, faudra par la suite que je contacte tous ces organismes et que je prenne des rendez-vous pour aller pitcher mon idée que personne ne comprendra de toute façon. Ou qui fera semblant de comprendre au mieux.
De trois, je devrai attendre des semaines pour avoir leur décision qui sera basée sur du vent, autant pour un oui que pour un non.
Tant qu’à faire tout ça pour n’avoir qu’une bête garantie de prêt, aussi bien aller me chercher une marge de crédit à la garantir moi-même. Pour le reste, concentrons-nous sur les ventes. Ça sera le meilleur financement.
Le seul avantage de présenter une demande d’aide au démarrage est que c’est actuellement le début d’année financière. Faut avoir essayé en novembre pour comprendre ce concept…
Pour du financement, c’est plus facile quand on est déjà démarré et qu’on fait 1M$ en revenus. Là, on vient de sauver beaucoup d’étapes inutiles. Ils ne liront pas plus le plan d’affaires ni ne comprendront plus le projet, mais au moins on aura prouvé que ça marche en parlant avec des vrais chiffres. Du coup, ça fait la queue pour investir chez nous.
Bref, pour un restaurant, une boulangerie ou un dépanneur, ça va. Mais pour une entreprise virtuelle, le meilleur financement est encore la débrouillardise et les ventes.