Pour la première fois depuis que j’ai commencé à m’amuser dans le monde des affaires à 17 ans (déjà 18 ans???? On rajeunit pas!), je me suis surpris la semaine passée à dire « C’est la dernière fois que je pars un projet comme ça à mon âge ».
Pas que ça ne va pas bien, au contraire, la sauce prend, l’optimisme est à son meilleur, les ventes décollent, la demande et l’intérêt vont en grandissant. Et quand un gars pas vendeur comme moi vend, c’est que le potentiel est excellent.
Par contre, à 35 ans, le contexte est différent de 20 ans.
De 17 à 20 ans, j’étais chez mes parents. Pas d’enfants ni de responsabilités particulières. Je me couchais à 3-4h du matin après avoir programmé pendant des heures en écoutant du gros beat. Je recevais plein de chèques en dollars US ce qui était payant avec un dollar canadien à 0.63$ dans le temps!
Aujourd’hui, avec une famille, c’est différent. Décider d’investir des milliers de dollars de mon argent dans une nouvelle aventure à des impacts sur d’autres gens que seulement ma petite personne.
Toute la famille doit se sacrifier. Sans nécessairement réduire le train de vie, c’est difficile de l’augmenter. On veut rénover la maison. Ça devra attendre. On veut s’équiper en ski alpin. Ça devra attendre. On a des plans de voyage. Ça devra attendre. Bref, toute la famille paye parce que papa met son fric dans un nouveau projet.
Investir c’est une chose, mais ça vient avec un risque. Il n’y a rien, mais vraiment rien qui m’assure que je ne perdrai pas 20 000$, 50 000$ ou 100 000$ dans l’aventure. Et c’est doublement plus quand on considère les revenus que j’aurais si j’avais eu un boulot. Être en business, c’est l’fun, mais ce n’est pas un jeu.
C’est déjà difficile se lancer en affaires, c’est pire quand ça a des impacts sur les gens qui nous entourent. Il faut maintenant que je prenne tout ça en considération. Une chance que ma conjointe me connaît bien et me fait confiance. Pas certain qu’elle me laisserait jouer avec la cagnotte familiale si c’était mes premiers pas dans ce monde.
Et puis il y a le stress qui est plus difficile à supporter qu’à 20 ans. A l’époque je pouvais travailler 70 heures, faire le party et du sport en plus puis être frais comme une rose. Maintenant, je fais des semaines de 70 heures et elles sont plus difficiles à encaisser, même si j’ai laissé tomber les partys.
En bout de ligne, ça fait que je désire bâtir une entreprise pour le long-terme plutôt que de bâtir et vendre comme je le faisais depuis des années. Disons que de changer d’appartement à chaque année a été plaisant pendant longtemps, mais je suis content d’avoir une maison aujourd’hui. C’est pareil en affaires.
Bref, le bootstrapping c’est un truc de jeunot. Nous les vieux, on préfère les trucs plus tranquilles! 😉