Startup, patience et réalisme

A 17 ans, avec mon associé de l’époque, on pelletait des nuages pendant 1 heure et après on allait faire du vélo de montagne ou faire le party. On avait suffisamment travaillé pour la journée. Fallait bien se reposer! De toute façon, on allait être millionnaire d’ici quelques semaines.

Je me rappelle que je passais un peu trop de temps à choisir la couleur de ma future Porsche. J’aimais bien le bleu.

Je me rappelle aussi nos premières prévisions financières. Je devais agrandir les colonnes dans Excel pour contenir tous les chiffres.

« Wow, t’as vu ça man, on va être riche dans 2 mois selon les prévisions! »

Disons qu’on a vite réalisé que c’est plus compliqué que ça le monde des affaires.

Aujourd’hui, je ne suis pas fort avec les prévisions. Je me force pour faire des prévisions pessimistes. Puis la réalité est toujours pire. Alors à quoi bon?

Ok, ça donne une idée de faire des prévisions. Mais c’est tout. Ça reste que des prévisions. La réalité n’est pas dans les feuilles Excel, mais dans les actions qu’on fait.

Heureusement, je suis bon là-dedans : Agir. Faire bouger les choses.

Dans la vraie vie, c’est toujours plus compliqué. C’est pour ça que je n’aime pas vraiment les plans. Je m’en fais toujours un quand même. Un brouillon qui ne demande pas de temps. Mais ça change constamment. Par exemple, du plan initial de DashThis, il ne reste pas grand-chose. Et ce, en seulement 7 mois.

Le plan évolue, gagne en maturité, nous amène ailleurs.

Est-ce grave docteur?

Non. J’ai appris à doser mes attentes et à être réaliste. Je ne ferai pas 15 M$ de chiffre d’affaires cette année. Mais je vais être rentable et atteindre une croissance organique intéressante pour une startup autofinancée.

De toute façon, ce n’est pas une course et rien ne presse, non? En ayant une vision à long terme, on est moins affecté par la taille des résultats des premières années.

Par exemple, la première année de Percute/Nofolo avec le pote Phil a été, disons, bien modeste. Suffisant pour nous faire vivre, juste un peu plus que pour survivre. Aujourd’hui, il n’y a plus vraiment de traces de cette première année avec un bureau plein d’employés et 3 postes ouverts. J’aime bien raconter des anecdotes de la première année. Souvent, c’est reçu avec un scepticisme comme si une entreprise rentable s’était bâtie du jour au lendemain.

Il faut être patient. Aborder un projet d’affaires comme un marathon : 1 kilomètre à la fois.

« Timing, perseverance, and ten years of trying will eventually make you look like an overnight success. »
Biz Stone

Bref, modérez vos attentes, mais pas vos ardeurs.