Scalable, prononcé [skeɪləbəl] en anglais. J’aime ce mot autant dans un contexte informatique que d’affaires. Il sonne mieux en anglais que sa traduction française évolutif ou extensible.
skeɪləbəl de kossé?
En informatique, tout le monde sait ce qu’est un système extensible. C’est un système qui pourra s’ajuster facilement à une charge grandissante, voire exponentielle. En affaires, c’est le même principe. On remplace seulement système par business et charge par profit. Donc la capacité pour une entreprise de générer ses profits de façon grandissante, voire exponentielle.
Le taux horaire
Le taux horaire est un bon exemple de modèle qui n’est pas extensible. En effet, pour faire plus de profit, il faut travailler plus d’heures car chaque heure travaillée nous rapporte un profit direct. C’est une relation 1 pour 1. Même en ajoutant des employés pour accroître le nombre d’heures travaillées, les coûts augmentent et empêchent la multiplication de la marge bénéficiaire. Autrement dit, chaque dollar de revenu supplémentaire coûte grosso-modo toujours la même chose.
Un resto
Un resto a aussi un modèle qui n’est pas extensible. Pour faire plus de profits, il faut avoir plus d’employés, ouvrir d’autres points de ventes, acheter plus de nourriture, etc. Si les revenus augmentent, les coûts vont suivent la même courbe.
Perso, j’aimerais bien avoir un commerce de sandwichs (j’aime ça moi, les sandwichs), mais je ne vois pas comment rendre le tout extensible, i.e. avec sensiblement le même nombre de sandwichs et d’employés faire des profits toujours plus grands. C’est peut-être possible, mais je ne risquerais pas ma maison là-dessus.
Un site de rencontre
Un site de rencontre est un excellent exemple de modèle extensible. En effet, le coût pour supporter 100 000 utilisateurs et en supporter 10 000 000 varie à peine. Le coût initial est le même et les frais récurrents sont marginaux. Par contre, si chaque utilisateur rapporte 0.25$ de profit net, vous voyez sans doute la différence entre 100 000 utilisateurs et 10 M. Autrement dit, chaque dollar de revenu supplémentaire coûte de moins en moins cher.
Un logiciel ou de la musique vendus par Internet
Les coûts de conception et développement peuvent être élevés au départ, mais une fois fini, ça ne coûte pas vraiment plus cher d’en vendre 1 que 100 ou 1M. Pensons à Zynga qui fait le fichu Farmville. Une fois le développement assumé, c’est du profit net qui entre au camion. La seule limite de ce profit étant la taille du marché.
Bon, évidemment, le profit n’est qu’un facteur dans le choix d’entreprise. Il y a le plaisir et d’autres kossins. Mais celui qui vise de prendre sa retraite jeune avec les poches pleines sans travailler 25 heures par jour serait aussi bien de garder le mot [skeɪləbəl] sur un post-it bien en vue.