De bonnes idées, mais où sont les revenus?

Je regardais un billet de Louis Gray sur 50 startups qui valent la peine d’être surveillés. On y retrouve vraiment plein de bonnes idées. Mais peu de projets ont un modèle d’affaires digne de ce nom. Et trop sont 5 ans trop tard avec des trucs Web 2.0 « create stuff, share it and connect with friends».

Est-ce que ce sont des exemples à suivre? Est-ce que ces startups seront toujours en vie dans 5 ans? Peut-être que oui. Peut-être que non. Les plus chanceux se feront racheter par Google ou Yahoo!. Les meilleurs vivront par leur propres moyens avec des vrais revenus (vous savez, recevoir de l’argent en échange d’un bien ou d’un service).

Ce n’est pas le financement qui manque

Un p’tit tour rapide dans la Crunchbase et on voit que la plupart ont du financement qui se chiffre dans les millions. La plupart ont aussi une section carrières qui présentent les opportunités d’emploi. Je n’ai pas vérifié, mais la plupart doivent avoir de beaux locaux et de beaux avantages pour attirer les meilleurs talents. Le payroll doit peser lourd sur les finances.

Prenez BlockChalk. Ils ont reçu 1M$ en financement. Quelqu’un peut me dire à quoi ce truc sert réellement? Et Seesmic? 12 M$ en financement. Zéro revenus. Pire, la rentabilité n’est même pas une priorité. Et Hunch avec son 19 M$ de financement? Et Quora avec son 11M$? Je manque peut-être de vision, mais ça ne m’apparait pas des projets trop prometteurs.

Après l’éclatement de la bulle des années 2000, j’aurais cru que les entrepreneurs et les investisseurs auraient appris. C’est bien beau créer de beaux jouets, mais ça prend des revenus pour vivre.

Notre mission est de créer un truc que Google voudra bien acheter

La majorité n’a même pas de compte premium pour générer des revenus. Pire, plusieurs n’ont même pas de revenus de pub. Ce qui laisse croire que la stratégie est de bâtir une communauté assez grande pour pouvoir revendre à un plus gros. Si ça peut rapporter gros, vous conviendrez qu’il y a peu d’appelés et encore moins d’élus. Perso, je ne bâtirais pas mon avenir sur ce modèle…

Le rêve de la masse critique

Bien sûr, quand on a une communauté assez vaste et mature, on peut passer à une autre étape et penser à un modèle d’affaires. C’est le cas de Twitter qui teste actuellement des moyens de se rentabiliser. Le problème que j’ai avec ce modèle est que pour un Twitter, il y aura 1000 startups qui ne feront pas un rond et qui fermeront leurs portes faute de planification.

Bref, aucun doute que ces entrepreneurs croient à leur projet. Aucun doute que certains réussiront. Mais mon feeling est que dans 5 ans, 80% des startups de cette liste ne seront, tout au plus, qu’une page dans Wikipedia.

Qui veut manger dans mon resto 2.0 gratuit?

Je sais pas trop… Le monde des startups est bien en santé et les capitaux abondent. Internet est encore un terrain de jeu unique où il n’est pas obligatoire de penser aux revenus pour avoir du financement. Impossible dans le cas d’un restaurant ou d’une usine. Vous imaginez ouvrir un resto et penser aux revenus 2 ans plus tard? Pourtant, c’est la mentalité dans bien des startups Web…