Je dis souvent que le succès d’un projet dépend de pas grand-chose. Du travail, beaucoup même, c’est évident. Mais quand on demande à quelqu’un pourquoi il a réussi ou échoué, c’est rarement par manque de travail. C’est souvent des événements ou décisions bien précis qui font la différence.
Par exemple, au secondaire j’étais gêné de joindre l’équipe de football. J’ai finalement sauté dans la piscine et ça a été déterminant pour la suite. Le football m’a changé du tout au tout. J’ai appris à me forcer pour devenir meilleur. J’ai appris qu’avec le bon mindset on pouvait renverser des joueurs 2 fois plus gros. Bref, j’ai appris à devenir un gagnant et à assumer les efforts que ça prend pour le devenir. Objectifs. Focus. Motivation. Toute la patente.
Alors, après un peu plus de 2 ans avec DashThis, qu’est-ce que le Steph a fait de bon et de moins bon?
Dans le moins bon :
Penser que je pouvais me libérer des ventes. Au départ, j’étais le gars techno et je m’étais adjoint d’un gars au développement des affaires. La réalité m’a vite rattrapée : c’était mon projet et ma vision. Je connaissais tout sur le bout de mes doigts. Il n’y a pas meilleur vendeur que le fondateur dans une startup. Point.
Si t’aimes pas la vente. Lance toi pas en affaires.
De gars techno, je suis devenu le gars au développement des affaires. Quand on parle de zone de confort, ce n’est pas vraiment la mienne. Heureusement, je m’en sors pas si pire!
Dire oui trop souvent. Mon associé m’a déjà dit « Tu ne te fais pas dire non assez souvent ». Tu parles d’un comique! C’est bizarre de se faire dire ça quand je réussis à faire entrer du fric. Le fric, c’est l’air que respire une startup après tout, non?
Oui, mais non.
À dire oui à n’importe quoi on finit par faire n’importe quoi. Si on veut faire un outil, il faut s’enligner, c’est-à-dire qu’on se concentre sur des fonctions précises et on laisse faire le reste. Un marteau, ça ne scie pas. Le gars qui veut une scie alors que tu n’as qu’un marteau à vendre, ben ça fit pas. Concentre toi sur ceux qui veulent des marteaux.
Dire non à un mandat pour une startup, c’est comme sauter en parachute sans vérifier si on a mis sur son dos un parachute ou un sac à lunch.
Dans le plusse meilleur:
Minimum Viable Product. Ça m’a pris 2 mois avoir une première version en ligne. C’était affreux. C’était bogué. C’était loin d’un produit des ligues majeures.
Mais c’était concret. Les gens pouvaient l’essayer. J’avais du feedback. Je créais des liens avec des prospects. Je n’avais plus seulement une idée, mais maintenant un prototype! Je pouvais le tester sur le marché avec des vrais utilisateurs. Mon site web moche avait du traffic. Google indexait mes pages. Même si j’avais beaucoup de critiques, j’ai trouvé quelques early adopters qui sont devenus des clients payants.
Priorité aux revenus. Au jour 1, le fric était la priorité. J’avais déjà fait l’erreur d’attendre un an avant de commencer à vendre. Pas cette fois. Après 3 mois j’avais mon premier client. Si des gens sont prêts à payer malgré les défauts d’une première version, il faut creuser cette voie.
Au total, seuls les premiers 3 mois ont été sans revenus. La profitablité passe par les revenus. C’est comme les intérêts composés. Aussi bien s’y mettre le plus tôt possible.
Bref, réussir une startup ce n’est pas de ne PAS faire d’erreurs. C’est de bien choisir ses erreurs, faire en sorte que ce soit le moins coûteux possible et de corriger le tir rapidement.