Percée du Web chez les dinosaures

Dans notre ère des technologies de l’information où n’importe qui sur la planète est connecté, joignable en un clic et où le commerce s’est radicalement transformé avec le Web, peut-on croire qu’il soit impossible de se faire livrer une bouteille de vin chez soi?

Et pourtant, dans bien des endroits, dont chez nous au Québec, il est difficile de pouvoir acheter du vin autrement que par des agences gouvernementales qui contrôlent tout. D’accord, la SAQ (Société des Alcools du Québec pour mes lecteurs européens) fait du bon boulot avec son réseau de distribution et son site Web est très bien fait (on entrera pas dans le débat des prix trop élevés ici, mais bon…), mais qu’elles sont mes options comme consommateur quand je veux me procurer un bon cru qui n’est pas distribué par la SAQ? Aller le chercher moi-même en France ou aux USA? Je ne suis pas très avancé avec un max de deux bouteilles aux douanes… Demander un permis peut-être?

Je viens de lire cet article (Wine 2.0) où j’apprends que la cour suprême aux Etats-Unis vient d’autoriser les vignobles à vendre en ligne, directement aux consommateurs partout au pays sans passer par un intermédiaire! Vous, je ne sais pas, mais moi ça sonne comme une nouvelle des années 30. Et pourtant, c’est un grand bon dans l’abolition des frontières dans le commerce grâce au Web.

Prenons l’exemple d’un petit vignoble qui n’a pas les moyens de se payer des tablettes dans les marchés (parce que oui, les meilleurs spots se paient…) et qui n’est pas suffisamment gros pour intéresser un distributeur, il lui reste quoi? Le tourisme local et la vente directe. Cette vente directe dans le vin est trop souvent un champ de mines avec ses règlements, contrôles, taxes, ententes (ou non) entre états et pays, etc.

Aujourd’hui, qui dit vente directe, dit vente en ligne. Avec le Web, c’est facile d’apporter son commerce chez le consommateur plutôt que l’inverse. Mais ça, vous et moi le savons et ça nous fait du sens. Ça n’a pas l’air aussi simple dans tous les domaines.

Pour moi, cette nouvelle ne change rien pour l’instant. Mais c’est un pas dans la bonne direction et peut-être qu’un jour je pourrai aussi acheter du vin d’un peu partout sur la planète et me le faire livrer sans aucun irritant. Comme si j’achetais un CD de musique ou un livre.

J’ai cherché rapidement si je pouvais acheter du vin sur le Web de chez moi :

Wine.com : Livraison seulement aux États-unis. Dans certains états seulement.
WineOnline.ca (Canada) : Livraison en Ontario et en Nouvelle Écosse. Merde…
WineryToHome (Canada) : On me dit « I am sorry, shipping is not yet available in your area »…
Majestic Wine : Aucune livraison en dehors de la Grande-Bretagne, mais je peux acheter et faire livrer là bas…
WineSelectors : Pas plus de chance. Je dois demeurer en Australie.

Bref, pas de vin sur le Web pour moi pour l’instant. Un jour peut-être, quand les dinosaures le voudront bien…