On fait sa propre chance

Croire au destin, c’est bien. Lui donner un coup de pied, c’est mieux! J’ai toujours voulu être mon propre patron et ce qui me passionne, c’est de créer, lancer un truc, imaginer une nouvelle patente… Par contre, vivre d’une telle passion n’est pas évident. Il y a peu de jobs intitulés « rêveurs à temps plein demandés ». La seule manière d’y arriver, c’est d’être entrepreneur. Être entrepreneur, ça veut dire agir, passer à l’action.

Quand je regarde où je suis rendu à mon âge vénérable de 30 ans, je me demande ce qui m’a mené là. Il n’y a pas eu de grands éclats ou des coups suffisamment intéressants pour écrire un bouquin. Par contre, il y a eu beaucoup de petites actions bien insignifiantes qui, prises à une à une, ne sont rien pour écrire à sa mère.

J’ai en tête un événement particulier qui a probablement placé la table pour me mener où je suis. En 1997 alors que le mot web n’était pas très populaire, j’ai décidé d’envoyer des emails à des entreprises pour leur offrir mes services de consultant Internet. Bien sûr, je n’étais qu’un moins que rien, mais ça, je ne le savais pas.

Comme il fallait s’y attendre, personne n’a retenu mes services de soi-disant spécialiste Internet. Je n’ai même reçu aucune réponse. Par contre, un samedi matin après une soirée bien arrosée comme tout bon cegepien sait le faire, je reçois un téléphone. « C’est qui le maniaque qui appelle à cette heure? » me dis-je. C’était Oricom Internet. On me dit alors « Nous ne sommes pas intéressés à tes services, mais on a un job à t’offrir ». Wow! Un job chez un fournisseur Internet à 19 ans, en 1997. J’étais alors un rare chanceux à pouvoir avoir un tel emploi à l’époque.

Du coup, la première chose que j’ai appris, c’est que je connaissais rien à Internet. J’ai donc été formé par des vrais spécialistes tout en étant payé. Puis ceci a mené à être dans un environnement propice au développement de projets web. Projets web que j’ai revendu en 2000 et qui font que j’ai pu faire mon bac, mon MBA, partir d’autres projets à mon compte et d’avoir l’entreprise que je démarre aujourd’hui.

Tout ça, parce que j’ai envoyé un email insignifiant à une dizaine d’entreprises. La bonne place au bon moment certainement, mais il a quand même fallu que je le fasse.

Même chose avec le Yulbiz. L’organisation du Yulbiz-Québec me traînait dans la tête depuis un bon moment, mais je glandais. Il a fallu que Simon Bédard m’écrive pour me propose une rencontre. Tant qu’à se rencontrer à deux, aussi bien se rencontrer en gang, non? Et voilà, le premier Yulbiz-Québec était organisé. Suite à ça, j’ai créé d’excellents contacts d’affaires. Tout ça a été possible parce que je me suis décidé à bloguer sérieusement un bon matin…

Bref, ça peut paraître peu intéressant pour certains, mais pour moi, ça ne fait que confirmer ce que je pense depuis le début : Ce ne sont pas les grands coups qui sont importants, mais les petites actions que l’on fait souvent. Après tout, on peut déplacer une montagne un caillou à la fois, non?