La chance en affaires

Un lecteur me demandait hier quel était mon truc pour avoir des clients partout dans le monde avec DashThis. S’il attendait une recette magique, mon discours sur la chance en affaires lui aura sûrement autant plu que de réaliser que la nana qu’on a dragué au bar toute la soirée est en fait un mec.

La chance en affaires?

Bin kin. Si vous pensez que les entrepreneurs sont entièrement responsable de ce qui leur arrive, vous vous gourrez royalement. Pour le démontrer, combien de gens sont en affaires par hasard? Vous savez, un cas classique comme le type qui perd son boulot et qu’une personne lui refile un mandat. Et hop, une boîte est née. Ou encore que des gens se plantent malgré tous les diplômes et le financement nécessaire?

Même si ça prend une portion de talent, la chance pure et le timing sont nécessaires dans beaucoup de cas.

Mon site de rencontres en 1998. Ok, je l’ai fait. Mais le timing a fait que j’étais le 3e à le faire dans la francophonie. Le reste s’est fait tout seul ou à peu près jusqu’à ce que des types veuillent m’acheter. Je bossais un gros 15-20h par semaine. La balance du temps étant réparti entre les partys et le vélo. Pourquoi bosser quand les inscriptions viennent toutes seules avec du fric? Si ce n’est pas de la chance ça… Et pour preuve, mon 2e site de rencontre en 2002 a difficilement levé. Question de timing.

Nofolo en 2008. D’un seul contrat, on est passé de 2 à 9. Oui, il y a une portion talent, mais ça serait vaniteux de ne pas reconnaître la grande part de timing et de chance là dedans. Au début, même le client était aussi dubitatif qu’un nain unijambiste à qui on dirait qu’il sera la prochaine star de la NBA. Le contrat aurait été à une autre équipe de 2 bozos que le résultat aurait été pareil. Puis, 3 mois plus tôt ou 3 mois plus tard et ça aurait été nettement différent.

DashThis? Un peu moins de chance vu que je bosse beaucoup plus que le site de rencontres. Mais la chance et le timing sont là pareil dans plein de circonstances. Sinon comment qualifier le fait que Google se pointe un bon jour pour nous offrir un blog post à notre sujet. Ça donne un bon coup de pouce.

Google c’est comme Chuck Norris : You don’t find Chuck Norris, Chuck Norris finds you.

Dire que ce n’est pas de la chance et que l’entrepreneur contrôle tout veut dire qu’il peut répéter l’action en obtenant le même résultat à chaque fois. Ce qui n’est pas le cas. Mes projets qui naissent dans un contexte favorable au bon endroit au bon moment ont beaucoup plus de chance de réussir. Pas parce que je suis la crème des programmeurs ou des gens d’affaires, loin de là. D’ailleurs combien de gestionnaires sans grand talent reçoivent des bonus alors qu’ils ne font que surfer sur un contexte favorable?

Sinon, pas fou le gars, j’aurais réussi tous mes projets.

Une fois qu’on a compris que la chance est en grande partie responsable de nos succès il nous reste qu’une chose à faire : Créer sa propre chance. Et pour ça, il n’y a pas de magie. Il faut agir et provoquer les choses. En fait, le talent est peut-être là: Avoir le pif pour le timing et les couilles pour agir.

A moins d’être un Jedi qui déplace les objets par la pensée ou contrôle les faibles d’esprit. Mais ça, c’est pas mon rayon.