Un article de BusinessWeek fait mention de 455,5 M$ US en financement pour 79 compagnies en 2006 (et l’année n’est pas terminée). Ça fait en moyenne près de 6 M$? C’est deux fois plus que l’année dernière. On peut dire que le capital de risque aux États-unis ne manque pas. Les firmes de financement rechercheraient-elles le prochain MySpace?
Évidement, des transactions comme celles de MySpace et YouTube doivent faire saliver plusieurs personnes. Tout le monde veut son morceau de gâteau après tout. Déjà, on sent l’odeur du crash 2.0 comme en 2000, non?
Le problème n’est pas de financer des compagnies dites du web 2.0. Le problème est de financer des compagnies du web 2.0 sans modèle d’affaires, sans revenus et surtout sans profit dans l’espoir de se faire racheter à gros prix. C’est exactement comme en 2000. Bref, la seule manière de faire de l’argent pour bon nombre de ces sites, c’est de se faire racheter!
En plus de la difficulté de générer des revenus, ces compagnies ont de la misère à attirer et retenir des utilisateurs. Pas des clients, des utilisateurs. La compétition est féroce et n’importe qui avec un peu de talent peut lancer son site. On a qu’à penser à tous les Digg-Like, tous les dérivés de Facebook, de MySpace et autres.
Le fameux « social networking » est le nouveau buzzword. La saveur du mois, le goût du jour. Bien que le concept est intéressant et à son lot d’avantages, créer un site de social networking web 2.0 n’est pas en soi gage de succès. D’ailleurs MySpace est-il vraiment du social networking ou c’est plus rendu un portail à la Yahoo!?
Je me rappelle en 1999 quand je voyais plusieurs personnes sans talent ou réelles connaissances du web se lançaient dans des compagnies Internet. Des gens proches de moi et d’autres plus loin. Encore aujourd’hui, il n’est pas rare d’entendre au bureau ou ailleurs quelqu’un avec son idée du siècle. Son idée qui le rendra millionnaire. Son site web 2.0 qui met en contact des gens!
Trop de mauvaises idées sont financées. A quoi pensent les investisseurs? Qui s’est réellement questionné sur les modèles d’affaires? Sur les bénéfices futurs? Et si le marché de la pub tombait encore?
Pour une compagnie qui réussit et fait des profits, combien échoueront? Et par réussite, je parle d’être rentable, pas de faire le top 10 d’Alexa ou d’avoir des milliers de visiteurs. Regardez bien plusieurs compagnies du moment. Il ne faut pas être devin pour prédire que plus de la moitié ne seront plus là dans moins de 5 ans.
Si tout continue de bien aller, le financement total atteindra 26 MM$ cette année. C’est plus que le 24 MM$ de l’année dernière. La bonne nouvelle, c’est que nous somme encore loin de l’effroyable 95 MM$ investit dans les compagnies web en 2000!