Imaginez quitter votre emploi pour bloguer à temps plein et faire des millions. Ça serait la vie rêvée, non? Et bien, à en croire cet article, certaines personnes le font.
L’exemple le plus fréquent est Michael Arrington, fondateur de TechCrunch, ce blogue des nouvelles technologies. Avec 1.5 M de lecteurs réguliers, il fait 60 000$ US en revenus publicitaires… chaque mois! C’est 10 fois plus que ce que le site faisait avant qu’il décide de quitter son emploi de président pour bloguer à temps plein. Ouch!
Un autre blogue qui rapporte gros est Boing Boing, un répertoire de choses merveilleuses comme ils se décrivent, rapportera grosso-modo 1M US$ en revenus cette années. Pas mal pour un blogue opéré par 4 personnes!
Si l’on considère que bloguer ne coûte pas grand-chose, à part du temps et de l’imagination, et que l’on peut rejoindre un auditoire aussi grand que n’importe quel média mondial, on peut comprendre que les profits peuvent être très élevés. Ces blogues peuvent atteindre un ratio de profit par employé qui semble utopique pour un média traditionnel.
Comme les blogues sont très populaires et que les lecteurs leur accordent une grande attention, il va de soi que les annonceurs soient au rendez-vous pour en profiter. Combien de personnes sont influencées par les blogueurs? Imaginez si tel blogueur populaire vante ou démolit un produit? Il y a aussi l’effet viral puisque les lecteurs de blogues sont plus susceptibles de recommander des produits ou d’en parler.
On parle de revenus web de 23 milliards de dollars US pour 2010. C’est 23 000 000 000. Oui, avec 9 zéros. Une partie, plus ou moins grosses ira certainement aux blogues. J’aimerais bien avoir un petit morceau de gâteau, si petit soit-il, ça représente tout de même un morceau de gâteau riche en dollars, non? J’aime toujours faire des petits calculs bien simples… Disons 0.0001%, ce qui est peu, c’est tout de même 2.3 M$! Bon, revenons à nos moutons…
Avant de quitter votre emploi pour bloguer à temps plein, considérez 2-3 trucs. De un, le marché est petit. Ce n’est pas des milliards qui sont disponibles pour les blogueurs, mais seulement quelques millions qui sont, on s’en doute, principalement disponibles aux États-Unis. Il y a donc peu d’appelés et encore moins d’élus qui profitent de ces gros sous.
De plus, la vente de publicité n’est pas facile en soi. Vous pouvez donc utiliser le programme AdSense de Google. Bien qu’il puisse rapporter quelques dollars, voire des centaines ou des milliers, il vous faudra beaucoup de trafic, des millions de pages vues par mois, pour générer un million par année.
Vendre de la pub soi même? C’est bien sûr le modèle le plus payant puisque le coût pour 1000 impressions est généralement de 8$ à 10$. Plus si vous êtes un blogue avec une audience bien spécifique. Mais encore faut-il trouver les annonceurs. Et il est peu probable de vendre tout son inventaire. Une grosse partie ira donc à l’auto promo ou sera laissée à rabais. La bonne nouvelle, c’est que si votre blogue est un succès, les annonceurs viendront vous voir probablement avant même d’avoir pensé à vendre de la pub.
L’autre chose à considérer est qu’il y a grosso-modo 50 M de blogues sur la plantète. Ce n’est pas évident de sortir de la masse. Rappellons cependant que pour 10 blogueurs, 1 créera du contenu original et les 9 autres ne feront que reprendre des nouvelles. C’est la clé du succès que de créer du contenu et d’avoir une audience attentionnée et fidèle.
Tout de même, on peut réussir à percer. Le monde anglophone est évidement plus gros, mais je pense qu’il est également possible de réussir en français. Loïc Lemeur en est un bon exemple.
La recette? Comme je le répète souvent, créer du contenu original et le plus important : Commencer à bloguer! Une notoriété et un auditoire s’acquièrent en 1, 2, peut-être 3 ans? Vous feriez donc mieux de vous y mettre dès aujourd’hui!
Bref, les blogues ne sont pas tellement différents des pages web personnelles à succès dans les années 2000. Pensons à Chez Maya qui reçoit plus de 70 000 visiteurs par jour. Pas mal pour une page personnelle qui ne parle que d’un petit chien! Ce qui a changé, c’est la diffusion via RSS et l’aspect communautaire puisqu’il est facile de faire participer ses visiteurs à son blogue. Pour le reste, il s’agit encore d’une personne qui décide de mettre du temps à remplir une page blanche…