Entrepreneuriat à Québec : Less talking, more doing.

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Le pote Keith Beaudoin organise un événement fort intéressant en Octobre : J’entreprends Québec. Le but est discuter des besoins et solutions pour améliorer l’écosystème des startups à Québec. Je salue chaudement l’initiative.

Pourtant, je me demande si je vais y aller.

Pourquoi? Parce que je crois au « Less talking, more doing ».

Prenons une des très belle réussite de la région : DuProprio.

Une shop parti dans un sous-sol (j’ai travaillé sur la première version et c’était littéralement une shop de sous-sol). Du love money pour partir. Des quantités immenses de jus de bras et de jus de cerveau. Et voilà, ça donne un leader canadien dans son domaine pas loin de 20 ans plus tard.

Est-ce que ça aurait été mieux ou plus vite avec un incubateur / ecosystème? Je ne sais pas. Mais ce n’est pas important. Nicolas Bouchard ne s’est pas posé ces questions là : Il a fait avec les moyens du bord et peu importe ceux-ci.

En somme, il y aura toujours des obstacles et la façon de les aborder dépend plus du caractère de l’entrepreneur que d’un écosystème.

En d’autres mots, même si t’as la meilleure formule 1 au monde, c’est loin d’être certain que tu gagneras le championnat. La voiture ne fait pas le pilote.

On parle de DuProprio, mais il y a plein d’autres entrepreneurs qui passent plus de temps à agir qu’à parler.

Mais bon, t’es qui toi Steph pour nous dire ça?

Je ne suis certainement pas celui qui détient la vérité.

Par contre, à 17 ans, avec mon premier associé, on « travaillait » 1h le matin. Parlait et rêvait de comment on allait dépenser nos millions plutôt. Ensuite on allait jouer au billard, on fait du vélo de montagne en après-midi et sortait faire le party le soir.

Way too much talking. Not enough doing.

La réalité nous a rentré dedans comme un camion de ciment qui descend une montagne sans frein. On ne réussira pas avec ce beat de vie là. On a viré ça de bord : On travaillait donc 18 heures par jour et on faisait d’autres activités seulement de temps en temps.

Ça a donné ce que ça a donné : On a revendu l’entreprise en juillet 2000 pour un beau magot.

Encore aujourd’hui, on agit plus qu’on parle. Résultat, DashThis va embaucher son 8e employé temps plein. On vise le million de revenus en 2015.

Less talking. More doing.

Est-ce que ça veut dire que ça ne prend pas des facilitateurs? Non, pas du tout. Je vois deux éléments importants :

Le mentorat. Être en contact avec un ou des entrepreneurs d’expérience dès le début m’aurait évité bien des erreurs. Passer une heure avec Nicolas Bouchard est 100x plus bénéfique qu’un mois avec un type du CLD.

Le pognon. Quand on est jeune, ça ne prend pas grand-chose. Des fois 10 000$ est suffisant pour démarrer. Quand on regarde les investissements sur Crunchbase, y’a de quoi être jaloux.

J’ai appris à me débrouiller par mes propres moyens parce que tout ce qui s’appelle Caisse Populaire, CLD et autres kossins du genre, ça m’a personnellement été que de grosses pertes de temps en plus d’affecter ma motivation. 

Perso, je suis le premier à vouloir aider. Je dis rarement non à quelqu’un qui me demande conseil et je suis toujours dispo pour aller luncher et apporter mon humble avis sur un projet. Investir fait aussi parti de ce à quoi je crois.

Par contre, je suis allergique aux wannabe entrepreneurs. Vous savez, ceux qui ont des idées, mais qui ont peur de l’action, de lâcher leur job, de risquer leur économies. Pire, il y a les wouèreux, ceux qui viennent voir (wouère), qui sont là juste parce que c’est cool.

Tu deviens entrepreneur quand tu sautes dans la piscine, pas quand tu as l’idée de sauter dedans. Tant que tu es sur le bord de la piscine, tu es un wannabe.

C’est normal d’avoir peur. Je suis même très peureux, mais faut se faire à l’idée: Le risque fait parti de la job.

Bref, ce à quoi je crois? Mettre les entrepreneurs juniors avec des entrepreneurs seniors qui ont réussi et qui veulent aider. Le mentorat et même le fric va suivre tout seul. Si le gouvernement veut aider, qu’il donne un crédit d’impôt aux mentors pour les inciter à investir comme pour les dons de charité.

Le reste, on s’en occupe.

En terminant, une autre initiative qui me plaît beaucoup: Spektrum Startups.